Dans une chronique du 7 décembre
dernier, reprise ci-dessous, je parlais déjà du risque de «dérive malsaine
et de récupération» à propos des GJ. Le mouvement populaire et spontané
avait obtenu satisfaction sur sa demande initiale, le retrait de la taxe
carbone. Vainqueur, il devait s’arrêter là. Aujourd’hui, nous assistons au pire
des scénarios.
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N’importe qui peut revêtir un GJ
et se réclamer du mouvement. Des voyous de toute espèce – casseurs, truands,
factieux, idéologues extrémistes – peuvent aisément s’en réclamer. C’est
tellement facile d’enfiler un GJ et de commettre les pires saloperies, drapé
dans ce symbole à l’origine pacifique et démocratique. Samedi, le philosophe Alain
Finkielkraut a été victime d’une monstrueuse agression antisémite, une
agression qui renvoie tout un pays au cauchemar des heures les plus sombres de
son histoire. L’un de ses auteurs était (semble-t-il), un salafiste paré du GJ.
Comment une cause initialement respectable, le réveil de la France oubliée, a
été odieusement récupérée, trahie, bafouée, détournée, ridiculisée. J’avais
dit, dès le 7 décembre, qu’il fallait savoir s’arrêter !
Chronique du 7 décembre
Au début, le mouvement des
gilets jaunes était profondément sympathique comme en témoigne le soutien des
quatre cinquièmes du pays. Il était vécu comme la réaction légitime de la
France oubliée à des années de mépris et d’arrogance affichés sans vergogne par
la classe dirigeante, depuis les «sans dents», jusqu’aux «Gaulois
réfractaires», «aux fainéants» ou «ceux qui ne sont rien» et
le traitement injuste réservé aux retraités de condition modeste.
La colère, accumulée, s’est cristallisée sur l’augmentation emblématique du prix du diesel. En y renonçant, l’équipe au pouvoir a acté sa défaite. Les gilets jaunes ont remporté une victoire contre un mode de gouvernement fondé sur l’aveuglement et la morgue. Évidemment, cela ne règle rien sur le fond des dossiers. Mais ce succès symbolique marque un tournant qui pourrait être le début d’une rénovation trouvant son prolongement par la voie démocratique et les urnes. Or, aujourd’hui, le mouvement est en train…
La colère, accumulée, s’est cristallisée sur l’augmentation emblématique du prix du diesel. En y renonçant, l’équipe au pouvoir a acté sa défaite. Les gilets jaunes ont remporté une victoire contre un mode de gouvernement fondé sur l’aveuglement et la morgue. Évidemment, cela ne règle rien sur le fond des dossiers. Mais ce succès symbolique marque un tournant qui pourrait être le début d’une rénovation trouvant son prolongement par la voie démocratique et les urnes. Or, aujourd’hui, le mouvement est en train…
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