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mardi 5 février 2019

Sale temps... par Maxime TANDONNET



SALE TEMPS…

Par Maxime TANDONNET




«J’ai beaucoup appris de ces vingt mois. Ça m’a scarifié […] Si être gilet jaune, ça veut dire qu’on est pour que le travail paie plus et que le Parlement fonctionne mieux alors je suis gilet jaune […] J’ai toujours été sincère et je n’ai jamais voulu blesser […] Cela suppose une conversion personnelle [la mienne] Dans le système où nous vivons, cette franchise [la mienne] n’est peut-être plus possible […] Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu’un ministre ou un député!» 



Dans le naufrage de la politique française, de quinquennat en quinquennat, l’obsession du «je» a un sens. «Je» victime ou «je» provocateur, la fuite en avant dans la boulimie du «je»  est le signe d’un indicible désarroi. L’échec à ramener la paix civile, par l’exercice du dialogue ou de l’autorité, est un signe supplémentaire de la débâcle de la politique française. Face aux déceptions, aux échecs, à l’impuissance, à la réalité qui se dérobe, au décalage entre le statut de demi-dieu et le trou béant laissé par la vanité blessé, il ne reste plus qu’à se noyer dans le «je» comme dans une eau saumâtre.
Mais attention, le sommet de la bêtise politique est de penser qu’il suffit de changer une tête par une autre, par ex M. Hollande par M. Macron ou ce dernier par M. le Pen, ou tout autre, pour espérer interrompre la marche à l’abîme. Nous ne vivons en ce moment qu’une étape supplémentaire dans un processus de déliquescence. Non, il faudrait bien plus qu’un simple changement de tête qui en soi n’aurait aucun intérêt.

Ce qu’il faut, c’est un bouleversement de la culture politique : l’intérêt général plutôt que l’obsession narcissique ; l’action au service du pays plutôt que la logorrhée communicante; la vérité plutôt que l’esprit de manipulation permanent et le mépris des gens; la politique plutôt que l’esbroufe; l’homme d’État désintéressé plutôt que le politicien en quête de réélection; bref, la res publica plutôt que le grand-guignol quotidien. Ce n’est pas seulement une affaire de personne. C’est une question d’état d’esprit, de mentalité, de prise de conscience collective. Et c’est là que les choses sont infiniment plus complexes mais c’est pourquoi tout se joue désormais dans la bataille des idées.


1 commentaire:

Francine EGGERICKX a dit…

Voilà tout est résumé dans cette dernière phrase valable dans tous nos pays européens : C’est une question d’état d’esprit, de mentalité, de prise de conscience collective. Et c’est là que les choses sont infiniment plus complexes mais c’est pourquoi tout se joue désormais dans la bataille des idées. J'ajouterais bien aussi dans l'éducation, mais vu l'état dans laquelle elle se trouve, aussi sous influence, c'est peine perdue.