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samedi 26 juillet 2014

LAURENT LAGAFFE par Jean SMIA




LAURENT LAGAFFE

Billet d’humeur de Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps



Décidément les facultés de discernement et d'analyse de notre ministre des affaires étrangères ainsi que ses initiatives, prises de position ou commentaires, ne sont pas sur la voie de l'amélioration.
À propos de la Syrie :
8 août 2012- Il claironnait à qui veut l'entendre que Bachar El Assad n'en n'a plus pour longtemps et qu' : «il n'a pas le droit de vivre sur cette terre»,
7 janv. 2013 – «Les propos de Bachar Al-Assad illustrent à nouveau le déni de réalité dans lequel il ... qu'il est en plus sourd et aveugle» en réponse au fait que Bachar se justifiait en affirmant que son pays subissait une attaque fomentée depuis un pays étranger.

Cliquer sur la suite pour voir l'intervention de Fabius à l'Assemblée



Déni de réalité

Nos concitoyens s'attendent à ce que, notre ministre, judicieusement informé par ses professionnels des renseignements du Quai d'Orsay des raisons et événements précis qui ont conduit à ce déferlement de violences, devrait en savoir plus que tout autre. L'actualité nous prouve à nous, petits citoyens démunis d'un service de renseignements au budget exorbitant, que Bachar ne mentait pas sur la réalité de cette tentative d'annexion. Mon propos n'est pas de justifier les méthodes employées par Bachar pour défendre son pays d'un envahisseur ; il ne s'agit que de mettre en évidence que celui qui était dans le déni de la réalité, par désinformation d'origine maligne ou d'origine d'incompétences subalternes, c'est notre ministre.
Quai d'Orsay

Entre ces deux déclarations, six mois se sont passés. Ils étaient occupés à quoi nos services de renseignement du Quai d'Orsay pendant ce semestre ? Ils n'ont pu obtenir aucun indice, aucun soupçon, aucune indication sur ce qu'il se tramait en Syrie ? En fonction de quelles compétences les salarie-t-on si, au bout de six mois de combats acharnés, ils ne parviennent pas à informer leur ministre que la réalité est une attaque d'un pays siégeant aux Nations-Unies par des milices armées provenant de l'étranger. Un bon service de renseignement devrait même savoir le nom de ce pays étranger.
Que la politique de la France exige ou pas de s'allier avec ces milices, afin de démettre Bachar est une question qui me dépasse, mais affirmer que son chien a la gale pour justifier qu'on le tue, n'est pas digne de l'éthique diplomatique de la France. De la même veine, à propos de l'Ukraine : Revenant triomphalement de Kiev, il plastronnait d'avoir dit à Victor Ianoukovitch : «casses-toi !!»  et qu’après ça, Ianoukovitch a fait ses bagages. Personne, au quai d'Orsay, ne semble lui avoir soufflé à l'oreille qu'il venait de s'adresser au représentant personnel de Poutine en Ukraine.
Poutine, lui, bien trop préoccupé pour que la clôture des jeux de Sotchi soit «triomphale», n'a pipé mot. Son triomphe confirmé et de retour au bureau, Poutine s'est attaché à déchiqueter consciencieusement l'Ukraine en confettis. Une province par ci et deux provinces par là. Il ne m'est venu aux oreilles que quelques bougonnements sous forme de borborygmes bien loin de sa fanfaronnade au retour de Kiev.
Miraculeusement, si l'on peut malheureusement dire, survient le missile qui abat un avion de ligne à la frontière russo-ukrainienne. Et voilà le naturel de notre Don Quichotte qui revient au galop: «...sanctions...tribunal international...inadmissible dans le concert des nations etc etc »
Sauf, sauf, oui et encore sauf qu'on m'a dit qu'un film montrait que, dans l'environnement du l'avion de ligne abattu, circulait un avion de combat ukrainien. Et, le fait que l’enquête en cours de démarrage n'ait pas encore déterminé si cet avion a été abattu par un missile sol-air ou par un missile air-air, n'atténue en rien ses affirmations. Il aura encore l'air fin si jamais l’enquête prouvait que c'est un missile air-air qui a abattu cet avion.

Cesser les hostilités à Gaza


Quant à Gaza....... Il y a 4 ou 5 jours : «il faut que cessent les hostilités à Gaza», comme si ce n'était pas précisément pour que cessent les hostilités qu’Israël a engagé ses troupes. Il y a 48 heures : «600 morts : c'est inadmissible», sans dire que c'est au bout de 15 jours, et comme il n'a pas de chance : dans le même temps qu'il prononçait ces mots, il y a eu 700 morts en moins de 24 heures en Syrie, mais il ne dit pas si c'est admissible.
Laurent Fabius a une curieuse appréciation de l'«inadmissible» : L'Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) fait une déclaration afin de protester contre le fait que ses inspecteurs ont découverts des missiles stockés dans ses écoles à Gaza: il n'a pas trouvé ça inadmissible. Ban Ki Moon confirme et condamne officiellement le fait que des civils palestiniens (y compris des enfants) soient utilisés comme boucliers humains: Monsieur Fabius n'a jamais affirmé que c'est inadmissible.
Ban Ki Moon confirme et condamne la réalité des bombardements à l'aveugle par plusieurs dizaines de rockets et missiles par jour depuis plusieurs mois sur des populations civiles israéliennes : Monsieur Fabius ne confirme pas ce type d'inadmissibilité.
Étant donné que je ne peux croire à de la duplicité de sa part car il a l'air gentil et intelligent, même lorsqu'il ne lève qu'un seul sourcil : je pense que ce pauvre garçon manque d'informations fiables, vérifiées et incontestables. N'y aurait-il pas quelques comploteurs, reprenant le flambeau de Ferdinand d'Esterhàzy, pour le désinformer dans son entourage ?

M'enfin......

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