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vendredi 12 décembre 2014

UN MOYEN-ORIENT COMPLIQUÉ Par André NAHUM



UN MOYEN-ORIENT COMPLIQUÉ

La chronique de André NAHUM


   
Frappe à Dimas
   Il y a deux jours, l’aviation israélienne a bombardé et détruit un site de missiles et de drones  dans la banlieue de Damas, encore contrôlée par Bachar Al Assad. Ce précieux matériel d’origine iranienne était paraît-il destiné au Hezbollah. Le dictateur syrien fait partie,  rappelons-le,  de l’union chiite scellée avec l’Iran et l’Irak qui se bat contre le Daech  sunnite avec le soutien des États-Unis, amis de l’Irak, mais toujours en délicatesse  avec l’Iran au sujet de son programme nucléaire et qu’ils sanctionnent encore bien qu’ils soient devenus alliés objectifs.


Contexte compliqué



    C’est dans ce contexte explosif compliqué que survient la dissolution de la Knesset avec la perspective  que la prochaine rentrée parlementaire et la prise de fonctions du futur nouveau gouvernement , n’auront pas lieu avant 6 mois au mieux. D’ici- là, Bibi, fragilisé, les sondages indiquant que 60% des électeurs n’en voudraient  plus, n’aura pas d’opposition parlementaire, mais, sauf imprévu, ne pourra prendre aucune initiative majeure.

  On s’agite déjà dans les partis  en vue des élections prévues pour le 17 mars. Les notions de gauche et de droite n’ayant manifestement pas la même signification qu’en France, les  stratèges imaginent toutes les combinaisons possibles, même les plus farfelues pour se maintenir au pouvoir. Le premier ministre s’accrochera à son fauteuil face à ceux qui voudraient le lui ravir, Qu’ils  soient membres ou transfuges de son parti, comme Guideon Saar ou Moshe Kahlon, anciens associés  comme Avigdor Liebermann, ministre des affaires étrangères, ex-faucon devenu presque colombe tant il est pragmatique, ou ses adversaires politiques  tels Yaïr Lapid, Tsipi Livni et surtout le leader des travaillistes  Isaac Herzog.

Tout sauf Netanyahou

   Allons-nous assister à une campagne du genre «Tout sauf Netanyahou», comme nous avons eu en 2012 en France «Tout sauf Sarkozy» avec le résultat que l’on sait ? Les intéressés  ont  trois mois pour se livrer à des joutes  impitoyables pendant que le peuple attend que l’on apporte des réponses à ses questions et des solutions à ses problèmes, alors que l’isolement politique du pays s’aggrave, qu’il est  accusé de crimes de guerre par Amnesty International et que Mahmoud Abbas, dont l’État encore virtuel a été ou va être reconnu par l’ensemble de la planète, a obtenu un siège d’observateur  à la Cour Pénale Internationale  en attendant mieux.
   Un proverbe de chez moi dit : «L’excès de problèmes finit par faire rire». Oui, cela serait cocasse si le pays ne traversait pas l’une des crises les plus graves de sa jeune existence. Pas seulement le pays, d’ailleurs, mais le peuple juif dans son ensemble. Jamais l’antisémitisme ne s’est mieux porté, jamais les Juifs, israéliens ou pas, n’ont été aussi haïs. 

 En France, nous commençons à être vraiment inquiets d’une ambiance qui devient délétère au point que notre ministre de l’Intérieur a décidé que la lutte contre l’antisémitisme devenait une grande cause nationale, mais,  il ne suffit pas de le décréter, il faut savoir aussi par quels  moyens on peut empêcher  une  propagande  venue d’ailleurs de conditionner et pourrir  de jeunes cerveaux et nourrir le djihad.

Jolis scores

   D’une étude effectuée par l’Anti-diffamation-league, il ressort que c’est dans les pays  arabes que l’on  haït le plus les Juifs. En Cisjordanie et dans  la bande de Gaza, les habitants sont antisémites à 93%. Ils le sont à 92% en Irak, 87% en Algérie et en Libye, 86% en Tunisie, 81% en Jordanie, où malgré la signature d'un traité de paix avec Israël en 1994, un grand nombre de gens s'opposent encore à la normalisation des relations avec Israël. Au Maroc, ils sont  80 %.
   De «jolis» scores donc, surtout dans des pays qui se sont débarrasses de leurs Juifs ! C’est à dire qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, non seulement dans la répression, mais aussi et surtout dans l’éducation et  l’explication .C’est-à-dire que nous devons serrer les rangs pour faire front. Surtout en Israël, où les hommes et les femmes politiques doivent laisser un peu de côté leurs ambitions et leurs intérêts  personnels et leurs  chimères  pour  redresser une situation qui  ne cesse de se dégrader.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Beaucoup de travail a faire contre l'antisemitisme? Que d'illusions et de naivete!!! L'homme est ainsi fait qu'il a besoin de se definir un ennemi avant meme de se definir lui-meme (meme notre Thora parle des "Goyims", les autres, ROW (chez les anglophones) etc...
Avez-vous note que tous les pays cites sont pour la plupart des pays qui ont besoin de creer un denominateur commun de haine (rien de mieux que les juifs) en tant que subterfuge a un symbole national commun. Pour les autres pays, il s'agit essentiellement de victimes du malaise socio-culturel.
Que faire contre cela? rien si ce n'est s'affirmer, se defendre jusqu'a ce que la crise passe.
Personne ne peut refaire le monde, et surtout pas les juifs.