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mardi 30 décembre 2014

LES FRANCOPHONES DE GAUCHE PARIAS DANS LEUR PAYS



LES FRANCOPHONES DE GAUCHE PARIAS DANS LEUR PAYS

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps 


Dirigeants illustres de gauche et l'armée
     Il y a une chose plus terrible que la calomnie, la vérité : Talleyrand.

     À force de se faire rabrouer par les tenants de la droite, les gens de gauche vont finir par se sentir étrangers dans le pays où ils ont choisi de vivre. Parce qu’ils ne pensent pas comme ceux qui ont choisi les implantations, parce qu’ils ne pratiquent pas le judaïsme d’une manière religieuse qui plus est orthodoxe, parce qu’ils sont sensibles à la misère de la population défavorisée donc critiques du gouvernement, alors ils sont voués aux gémonies. C'est à croire qu'ils ne méritent pas d’être considérés comme des Israéliens à part entière, encore moins comme des Juifs.



Suspects ou parias

Tous ceux qui n’entrent pas dans les canons de la droite nationale deviennent suspects au point de devenir des parias. Dans cette évolution politique, les centristes sont inclus dans cette discrimination sous l’intitulé commun de «gauchistes», a fortiori depuis le départ de Yaïr Lapid du gouvernement. En fait ceux qui ne pensent pas comme Bennett ou Netanyahou ne sont pas qualifiés pour être Israéliens. Les critiques émises démocratiquement contre un gouvernement de branquignols sont interdites même si l’absence de réalisations tangibles est flagrante.

Et pourtant ils respectent, par démocratie, le gouvernement pour lequel ils n’ont certes pas voté. Mais il n’est pas normal de les qualifier de pestiférés lorsqu'ils affichent un autre point de vue.  Il semble que les francophones, dont la culture politique est limitée, qui avaient déjà viré à droite en France et qui s’y sont presque lepénisés par réaction anti-arabe primaire, ont importé avec eux la haine de l’homme de gauche comme s’il était responsable de l’islamisme en France. L’islamisme ne date pas d’hier mais son implantation depuis les années 1960 a été sous-estimée par les autorités de droite comme de gauche [1].

Ces Juifs fraîchement immigrés, qui ont adopté tardivement la kippa, se sont trouvés en adéquation avec les habitants des implantations dans leur combat contre l’Arabe. Devenus intransigeants et irréalistes, ils ont entraîné une rupture dans la cohésion sociale de notre communauté qui perd ainsi de son efficacité en se discréditant progressivement. Par haine de l’Arabe, ils ont grossi les rangs des extrémistes de droite qui croient détenir seuls la vérité politique quand ce n’est pas celle du Livre. Le plus grave est qu'ils entraînent leurs enfants dans cette impasse. Mais le paradoxe est que la haine des Arabes les pousse à justement vouloir vivre avec eux, dans un État binational avec la volonté de se venger d’un récent passé en les transformant en dhimmis, sans nationalité et presque sans existence politique légale.
Maniement des armes pour des gamins


Maccarthysme israélien

Ceux qui critiquent la politique de renoncement économique du gouvernement sont devenus des pestiférés, comme à l’époque du Maccarthysme aux États-Unis où il fallait justifier d’un certificat de non-communiste pour intégrer la société américaine. En Israël, l’Agence juive devra bientôt exiger des nouveaux immigrants une attestation de non-appartenance à la sensibilité de gauche pour les autoriser à fouler le sol israélien, sinon ils sont marginalisés.

Et pourtant cette situation d’exclusive n’existait pas du temps où les travaillistes étaient au pouvoir. Les partisans des accords d’Oslo ont respecté les tenants du Grand Israël qui se croyaient les envoyés de Dieu. Ils ne les ont pas menacés de mort sous prétexte que leur bras était supposé télécommandé par la puissance divine. Les travaillistes sont devenus des traîtres méritant le châtiment suprême, comme Itzhak Rabin qui l’a payé de sa vie.

La haine devient le sentiment qui prédomine chez ceux qui veulent qu’aucune tête ne dépasse dans leur univers schizophrénique fermé. Ils s’attaquent même à l’institution la plus noble du pays, l’armée. Le désengagement de Gaza, décidé par un gouvernement élu de manière démocratique et appliqué par une armée obéissant aux ordres du pouvoir civil, a conduit des illuminés à lancer un anathème sur Tsahal, qualifié de force étrangère dirigée par des mercenaires ne méritant pas le respect. De même les soldats qui agissent, sur ordre de la hiérarchie, contre les extrémistes juifs subissent le même traitement.
Cela devient courant de qualifier ceux qui condamnent la politique trop libérale du gouvernement au mieux de radicaux de gauche ou au pire de gauchistes, insulte suprême dans la bouche de ceux qui n’ont pas d’autre argument à opposer. L’abus de langage devient intolérable et une marque de fabrique pour ces illuminés. Et cela ira crescendo avec la campagne électorale. Mais ces illettrés politiques, parfois même illettrés tout court,  ne connaissent rien à la gauche sinon l’anathème. Ils confondent la gauche républicaine qui se distingue des communistes et des partis arabes et qui défend Israël mieux que certains extrémistes bornés.

Les deux gauches

Les pauvres fouillent les poubelles

Ils n’ont pas compris que la gauche est une notion vaste déchirée entre deux lignes inconciliables. La gauche radicale imprégnée par le marxisme, prône la lutte révolutionnaire pour libérer les classes populaires. Cette gauche, antisioniste par idéologie, représente une infime minorité en Israël. L’autre gauche, sioniste, réformiste et anti libérale, veut faire évoluer la société en tenant compte des contraintes économiques et des réalités des entreprises. Mais le seul qualificatif de gauchiste subsiste de ces deux classifications. En Allemagne, en Suède et en Grande-Bretagne, les partis de gauche ont obtenu des avancées concrètes mais en Israël on ne cesse d’invectiver ceux qui pensent que trop de libéralisme met en danger la société israélienne. Les sympathisants de la dernière coalition gouvernementale ont été les plus virulents et ont favorisé l’anathème sur une partie de la population.
Avec les élections, nous risquons de connaître une plus grande rupture chez les Juifs. Le bulletin de vote déterminera l’avenir social et moral de notre pays.  Certains tiennent à définir Israël comme État juif sans cette notion démocratique qu’avait voulu David ben Gourion. L'esprit talmudiste privilégie l’analyse dialectique de chaque phrase au lieu de s’intéresser aux concepts politiques. Nous étions plus unis en Diaspora face au danger international qui menace. Un seul mot d’ordre privilégiait le besoin de nous rassembler sous la bannière sioniste, au sens pur et noble du terme, celui des pionniers de la première alyah.
En Israël on donne l’impression de vouloir purifier le pays de ceux qui songent d’abord au bien-être social de la population. On les traite de tous les noms d’oiseaux avec l’objectif non avoué de les rendre parias et étrangers chez eux. Alors s’il faut opter pour un État binational où la parole sera censurée, rien ne distinguera plus Israël d’autres horizons plus cléments, plus calmes, plus accueillants, plus riches et multiculturels. Pour ses fanatiques de la vie absolue en implantations, l’avenir des gens de gauche est donc forcément à l’étranger. 

Alors les extrémistes de droite pourront à satiété croiser seuls le fer avec les Arabes avec à la clef des attentats contre des soldats en permission, des tueries dans les synagogues, des assassinats de jeunes juifs en vadrouille, et des incendies de voitures qui défigurent des adolescentes. Personne n'est capable de protéger individuellement les Israéliens, sauf en cas de séparation physique. Mais les adeptes du Livre pourront s’enorgueillir de camper et de vivre aux côtés d’une population arabe qui a évolué depuis 1948 parce qu’elle n’accepte plus de se faire dominer en silence. 

Il faudra alors s’attendre à vivre de nombreuses heures noires durant lesquelles le lot quotidien de la population sera le sang et les larmes des innocents juifs. Sauf à donner à la gauche républicaine et aux centristes le droit de concevoir un nouvel État juif libéré de ses extrémistes, le pays finira par rejeter une partie de ses enfants qui iront tenter leur chance en Diaspora où ils seront accueillis avec respect. Il faudra alors que le dernier «gauchiste» ayant quitté le pays songe à éteindre la lumière.   

 


36 commentaires:

André NAHUM a dit…

Je dirais plutot, mon cher Jacques, qu' il y a en Israél des pragmatiques et des utopistes.
Les utopistes pensent qu'ils peuvent garder les Arabes palestiniens dans un statu-quo éternel et les pragmatiques jugent qu'il est temps de penser à la séparation des deux peuples, soit par la création de l'état palestinien avec toutes les précautions de sécurité pour Israél, soit en les accolant à la Jordanie. Qu'importe, mais l'heure est venue de prendre des décisions drastiques.
L'ennui c'est que les Palestiniens eux-mêmes ne veulent pas être réalistes avec leurs exigences de retour des réfugiés et leurs arrières-pensées encouragées par le Hamas et autres de reconquérir l'ensemble de la Palestine du Jourdain à la mer. En fait, c'est la quadrature du cercle. Nous savons toi et moi ce qu'Israél doit faire pour tenter de s'en sortir, mais je ne suis ,pas persuadé que les Palestiniens savent ce qu'eux doivent faire...

Marie-Lyne SMADJA a dit…

Tres bon article Jacques!

M.M a dit…

Article aussi inflammatoire que peu fondé qui va apporter de l'eau au moulin des médias hostiles à notre pays

Fabrice joseph D. a dit…

Merci pour cette analyse qui peut s'appliquée aussi au climat de la communauté juive de France, où les juifs de gauches sont des imbéciles dans le meilleurs des cas ou des traitres dans le pire des cas. »

Patrick FELDSTEIN a dit…

Un grand merci Jacques pour cet article. Sachant que, toute proportion gardée, on se rapproche un peu du modèle israélien en France. En effet, il n'est pas facile d'être juif de gauche en France sans immédiatement se faire accuser de toutes les complicités les complaisances avec la gauche et l'extrême gauche.

Georges BENAYOUN a dit…

On se sent moins seul, soudain

邓大平 עמנואל דובשק Emmanuel Doubchak a dit…

Ma véritable crainte n'est pas de voir les Juifs sionistes de gauche quitter le pays pour des pays respectueux de leurs idées, j'en compte très peu sur le bout des doigts, de tels pays, où je pourrais réellement envisager un avenir à long terme pour notre peuple. Ma crainte est bien plus profonde de voir s'installer à terme une opposition irréconciliable entre nous tous,les sionistes qui ont voulu un état pour tous, vu que des gens dont je ne veux pas ici juger de la culture ou la qualité intellectuelle, crachent continuellement sur la démocratie ou la détournent, et le font en anathématisant tous les autres,quels qu'ils soient, tandis que leur but n'est pas de rendre l'Etat d'Israël plus agréable à vivre pour tous ses habitants, mais de le remplacer par Eretz Israël, quel qu'en soit le prix, en excluant tous ceux qui envisagent ce rêve comme la fin de l'unité nationale.

Des siècles et des siècles d'exil n'ont rien appris aux sicaires, et aux partisans de la "sin'at hinam", la haine gratuite, qui se paie très très très cher.

Parler de droite nationale, alors qu'il s'agit d'une droite nationaliste, est un euphémisme. Ce qui est en jeu, c'est la diversité culturelle du Judaïsme tout entier, ce qui est en jeu, c'est l'existence-même de ses valeurs, ce qui est en jeu, c'est le Judaïsme.

Ce que les persécutions et la Shoah n'ont pas réussi, je crains que cette violence politique l'atteigne en rendant les Juifs eux-mêmes judenrein...

Victoire à la Pyrrhus...

Pierre Besnainou a dit…

Cher Jacques ,
En tant que nouveau citoyen Israélien , je suis heureux de lire une description aussi juste et pragmatique que la votre . L hypothèse de vivre prochainement dans un état bi-national , c'est a dire ou le pourcentage de juifs sera entre 45% pour les plus démographes les plus pessimistes et 60% les plus optimistes , semble de plus en plus sérieuse .
Le rêve sioniste d Israel etat majoritairement juif semble s'éloigner .
Viendra se poser la question sur l'avenir d un Israel soit démocratique soit etat d apartheid .

Et comme le dit justement Andre Nahum, il est possible que les palestiniens, par leur hésitation , ne soit plus à la recherche de leur indépendance .

Les prochaines elections seront décisives , Israel etat Juif et démocratique ou Israel etat juif et arabe ...

André NAHUM a dit…

Un état binational c'est la fin d'Israél et peut-être aussi la fin du peuple juif. UN état binational serait à majorité arabe dans peu de temps et à moins d'un régime d'apartheid inconcevable de nos jours, les Juifs devenue dhimmis quitteraient progressivement. le pays, comme nous l'avons fait ailleurs. Au mieux, les Juifs seraient comme les chrétiens du Liban avec un Hezbollah tout puissant. Il faut le dire, le repeter, le crier !

Roger GOLDSTEIN a dit…

Cher Jacques, c’est peut-être ici ton meilleur article! On se sent mieux après l’avoir lu, on se sent moins seul, merci de l’avoir écrit.
Bravo!

Marianne ARNAUD a dit…

Si je peux me permettre, cher monsieur Benillouche, vous m'avez l'air de présenter tous les symptômes de ce que d'aucuns pourraient appeler "L'identité malheureuse" !
Une fois de plus, je suis frappée par la similitude des situations en Israêl et en France où, comme vous ne l'ignorez pas, ce sont pourtant vos amis socialistes qui sont au pouvoir.
Si nous sommes en droit de désespérer d'une caste politique qui confisque le pouvoir à son avantage propre, nous devons, contre vents et marées, faire confiance aux peuples. Car la libération ne peut venir que du peuple qui finira tôt ou tard, par trouver le guide qui osera renverser la table.
Très cordialement.

Jean CORCOS a dit…

Bravo Jacques ... que 2015 soit l'année du sursaut ! Il est temps que les meilleures plumes se mobilisent, pour dénoncer enfin ce climat de terreur intellectuelle, en France ou chez les francophones d'Israël. Et j'espère, modestement, contribuer à cela aussi.

Lowcarber a dit…

" la haine de l’homme de gauche comme s’il était responsable de l’islamisme en France"

Ce n'est pas faux, beaucoup (Crif/sos racif and al) ont milite pour une France multiculturelle afin de detruire la France catholique/bourgoise et s'opposer a Lepen.

Meme maintenant, alors que les consequences sont criantes, il est vomitif de voir des plateaux teles ,sans meme un goy, plaider pour la dissolution/destruction de la France dans l'europe, la fin de ses frontieres/culture/specificites/ambitions/population souche.

andre a dit…

Je ne suis évidemment pas d'accord avec cet article qui n'a d'autre but que de provoquer du buzz!
La démocratie est la confrontation de thèses differentes et souvent antagonistes. Donc rien de nouveau .
Dans l'article apparaît un mépris ceratain pour les gens de droite qui seraient mal informés, mal éduqués tandis que la gauche forte de ses journalistes, de ses professeurs de science politique apparaîtrait comme supérieure.
La démocratie, c'est le pouvoir du peuple et le peuple a bien compris que la gauche se prévaut de qualités qu'elle n'a pas et prévoit des solutions irréalisables pour l'heure.
C'est un article pour bobos desireux de se sentir intelligents un court instant.
Une bulle de savon ! 15827

Jacques BENILLOUCHE a dit…

Cher André,

Notre site, contrairement à d’autres, ne vit ni de la publicité et ni du nombre de clics. C’est un site libre. En conséquence il n’a pas besoin de «provoquer du buzz» pour exister ni pour attirer l'attention de ses nombreux lecteurs en constante progression.

Si vous manquez d’arguments politiques, il est inutile de manier l’insulte comme vous le faites systématiquement : «c’est un article pour bobos désireux de se rendre intelligent un court instant». Je vous laisse à votre intelligence débordante et permanente et je reste avec mes convictions.

Nos lecteurs, seuls, arbitreront et, à voir le nombre et la qualité des commentaires, ils l’ont presque déjà fait.

Richard SARFATI a dit…

Cet André me donne l’impression d’être le prototype des extrémistes dont vous parlez dans votre article. Cela donne plus de relief à votre analyse.

Anonyme a dit…

Oui, je le crois aussi, c’est peut-être ici le meilleur article.Une description juste et pragmatique

Alain C. a dit…

Mon cher Jacques

Quel formidable débat tu viens de susciter en signant cet article. Tu as dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. C’est courageux . Pour nous, gens de gauche nous avons ici, à Paris, le même sentiment que tu viens d’exprimer dans cet article à savoir que nous sommes assis entre deux chaises. On pense comme tu le dis si bien, en homme de gauche, à Paris. Et c’est ainsi que je partage ton point de vue. Mais le problème se pose autrement pour ceux qui sont partis en Israël avec cette idée. Et c’est bien sûr difficile pour eux, du jour au lendemain, d’épouser sans réagir la politique israélienne. A Paris, on peut être de gauche et donc critiquer la politique gouvernementale d’Israël. Mais une fois en Israël, il faut résonner en homme de droite ! Sur place le prisme n’est plus le même. On devient citoyen israélien donc solidaire du gouvernement. Ce genre de réflexion était longtemps valable. Il ne l’est plus. Il faut trouver un autre mode de pensée. Et c’est le problème que tu soulèves dans ton papier. Et qui touchent beaucoup d’entre nous. D’où les vives réactions que ton article a provoqué. Tu as posé et soulevé au bon moment un sujet sensible. Comment faire ? J’ai lu la réaction de Pierre Besnainou que j’admire beaucoup pour sa modération et ses réflexions sur des sujets sensibles. Je partage sa conclusion. Les prochaines élections seront décisives et apporteront un début de réponse à ce débat que tu as ouvert intelligemment.
Bien à toi

Jean CORCOS a dit…

Le ou les partis politiques qui proposent de raser les Mosquées au dessus du Mont du Temple en déclarant la guerre à un milliard et demi de musulmans - et qui nous traitent de "gauchistes" si on dit que ce n'est pas vraiment une bonne idée -, ils sont quoi ? Avant-gardistes ? Anachroniques ? Sympathiques ? »

Laly DERAI a dit…

Je parlais de ca justement ce Shabbat. Moi, juive de droite, habitante d'une implantation, qui croit dur comme fer que la solution de deux états mène à la guerre et pas a la paix, je serai épouvantée si tout le pays pensait comme moi. Et je serai la dernière à dire que la place des gens de gauche est a l'étranger. Fort heureusement, je ne suis pas la seule à penser ainsi. Je ressens un certain malaise depuis quelques temps, un peu compliqué à expliquer sur facebook mais qui me turlupine tellement que je vais essayer. Durant des années, voire des décennies, c'est la droite qui s'est sentie paria. C'est elle qui ne pensait pas comme il faut, n'agissait pas comme il faut et avait tué, toute ensemble, le Premier ministre d'Israel. Porter des signes extérieurs d'appartenance à la droite, à cette époque, était très difficile (je sais de quoi je parle, ayant été plusieurs fois insultée et accusée d'avoir assassiné Rabin). Aujourd'hui, c'est le contraire. Et paradoxalement ou pas, je ne veux pas que la gauche ressente ce que nous avons ressenti tant d'années. Je peux comprendre ceux qui se disent: on nous a fait taire pendant trop longtemps, maintenant à nous de crier haut et fort notre point de vue. Mais je ne veux pas que cela se fasse en écrasant l'autre. Nous faisons tous partie d'un puzzle ou chaque pièce compte. Chacune d'entre elles doit connaître sa valeur et sa place mais aussi la valeur et la place de l'autre. Cela ne veut pas dire que je vais accepter n'importe quelle élucubration émise par mon rival politique. Je vais même tout faire pour prouver qu'il raconte n'importe quoi. Mais je le ferai avec respect. En tous cas, j'essaye (ce n'est pas toujours simple, je l'avoue).
J'ai plusieurs reproches à faire toutefois à ce papier, le plus important etant qu'il utilise des exceptions et en fait la règle. Il prend des cas très particuliers, marginaux, et fait croire qu'ils représentent toute la droite. Pour rappel, le parti d'extrême droite n'a même pas passé le seuil d'éligibilité aux dernières élections.
Shavoua Tov!

Isie Poznanski a dit…

Shavoua tov, et ton excellent article donne toute sa saveur à ce souhait. Difficile de meiux commencer la semaine. Merci, Jacques. Et courage pour la suite. Tu n'es pas seul à penser ainsi.

Daphna Poznanski-Benhamou a dit…

L'année 2012 sera décisive pour l'Etat d'Israël. Les Israéliens se laisseront-ils de nouveau berner par ceux qui leur promettent "la paix et la sécurité" alors qu'ils n'ont ni l'un ni l'autre? Irons-nous vers Etat binational dans lequel les valeurs démocratiques ne pourraient qu'être bafouées à court terme, avec l'instauration d'un apartheid de facto pour empêcher une inéluctable majorité arabe dans le pays ?

Voter en mars aura cette fois une plus lourde signification. Conserver un Etat sioniste et démocratique tel qu'il a été rêvé par les fondateurs de l'Etat d'Israël et tel qu'il est décrit dans la Déclaration d'Indépendance ou bien choisir d'aller vers un Etat binational? De manière incohérente, certains hommes politiques israéliens proclament dans leur programme électoral leur opposition à un Etat palestinien. Sauf qu'ils oublient de nous dire que la conséquence de ce programme, c'est l'Etat binational, ce même Etat spuhaité par
bien des Palestiniens ! Réveillons-nous et arrêtons de se laisser bercés d'illusions.

Daphna Poznanski-Benhamou a dit…

L'année 2015 sera décisive pour l'Etat d'Israël. Les Israéliens se laisseront-ils de nouveau berner par ceux qui leur promettent "la paix et la sécurité" alors qu'ils n'ont ni l'un ni l'autre? Irons-nous vers Etat binational dans lequel les valeurs démocratiques ne pourraient qu'être bafouées à court terme, avec l'instauration d'un apartheid de facto pour empêcher une inéluctable majorité arabe dans le pays ?
Voter en mars aura cette fois une plus lourde signification. Conserver un Etat sioniste et démocratique tel qu'il a été rêvé par les fondateurs de l'Etat d'Israël et tel qu'il est décrit dans la Déclaration d'Indépendance ou bien choisir d'aller vers un Etat binational? De manière incohérente, certains hommes politiques israéliens proclament dans leur programme électoral leur opposition à un Etat palestinien. Sauf qu'ils oublient de nous dire que la conséquence de ce programme, c'est l'Etat binational, ce même Etat souhaité par bien des Palestiniens ! Réveillons-nous et arrêtons de se laisser bercés d'illusions.

Emmanuelle ADDA a dit…

J'ai trouvé cet article très pertinent...et habitante de Jerusalem c'est encore plus flagrant...et " l'affection" que l'on nous propose me fait un effet catho ...

Georges a dit…

soit c'est une future guerre civile, rien qu'entre juifs, et le gagnant fera partir l'autre. les plaintes de la droite ne m'interpellent pas.
je partage l'idée que cette droite est inculte, sans stratégies, sans vision, sauf pour un libéralisme sauvage. ces droites sont ordinnaires et stupides, elles se font du fric sur le dos du peuple.
bibi fait beaucoup de bruits mais il n'est pas foutu de trouver une majorité stable. il gagne du temps pour garder le pouvoir. je suis éblouie par cette vison de Bibi, ça c'est une idée.....
500 000 israeliens ne vivent pas dans leur pays, pas fous ces israeliens. les alyas présentées comme remarquables ne nous disent pas que la moitié revient dans son pays d'origine.
Français juif de gauche, j'attendrai que les israeliens nous montrent qu'ils meritent mieux,(le peuple est souverain, comme nous dit madame Arnaud) que leurs politiciens majoritaires actuels. l'alya, non merci , pas pour moi.

Georges a dit…

soit c'est une future guerre civile, rien qu'entre Juifs, et le gagnant fera partir l'autre. les plaintes de la droite ne m'interpellent pas.
je partage l'idée que cette droite est inculte, sans stratégies, sans vision, sauf pour un libéralisme sauvage. ces droites sont ordinnaires et stupides, elles se font du fric sur le dos du peuple.
bibi fait beaucoup de bruits mais il n'est pas foutu de trouver une majorité stable. il gagne du temps pour garder le pouvoir. je suis éblouie par cette vison de Bibi, ça c'est une idée.....
500 000 israeliens ne vivent pas dans leur pays, pas fous ces israeliens. les alyas présentées comme remarquables ne nous disent pas que la moitié revient dans son pays d'origine.
Français Juif de gauche, j'attendrai que les israeliens nous montrent qu'ils meritent mieux,(le peuple est souverain, comme nous dit madame Arnaud) que leurs politiciens majoritaires actuels.
l'alya? non merci, pas pour moi.

Daniel GAL a dit…

pour l'avenir d'Israël,il est impératif et important de ne pas diaboliser et marginaliser ni le camp de la droite ni celui de la gauche. les deux ont le devoir de faire entendre leurs voix. ni l'un ni l'autre ne peut prétendre avoir l'exclusivité de la raison. c'est certain que ni la droite ni la gauche ne sont pas l'abri des erreurs et c'est le devoir de l'autre partie de les dénoncer. la société israélienne doit être inclusive et non exclusive. les torts et les raisons ne sont jamais dans un seul camp. nous devons savoir que la solution idéale est un compromis des différentes idéologies mais jamais une partie ne doit abandonner le terrain. personne n'est le paria mais personne non plus est le détenteur exclusif de la solution.vouloir le pouvoir n'est pas avoir la solution juste mais le désir d'imposer sa solution.

Arie AVIDOR a dit…

Une analyse très lucide du phénomène d'extrême droitisation qui affecte la communauté juive de France :
Ainsi, rien ne nous aura été épargné et, après des décennies passées au service de mon pays, une poignée d'illuminés et de voyous incultes à peine débarqués sur nos rives, parlant à peine l'hébreu et réformés pour la plupart du service de Tsahal (certains pour troubles psychiques graves), entendent s'ériger en juges et inquisiteurs de notre engagement sioniste !
C'est affligeant !

Ygal PALMOR a dit…

Juste une petite remarque: il ne faudrait pas laisser entendre, comme l'insinue un certain passage de l'article, que l'Agence Juive fasse des distinctions entre gauche et droite. Elle est ouverte à tous et n'exige aucune identification politique de quelqu'ordre que ce soit de la part des candidats à la Aliya, aux voyages en Israël, aux activités éducatives ou aux partenariats de tout genre. Les tristes vérités exposées dans l'analyse concernent la communauté francophone, une certaine partie d'entre elle en tous cas, mais pas les institutions.

André NAHUM a dit…

Mon cher Jacques,
Ton article a été l'occasion d'un formidable débat et c'est bien.
Au lieu de ruminer nos haines et nos rancœurs, il est sain de confronter nos idées, car chacun d'entre nous pense avoir raison à 100% et il est bon de confronter nos points de vue, car aucun d'entre nous ne détient la vérité absolue. Alors tu dois être remercié pour avoir ouvert cette confrontation

Elisabeth COHEN-HADRIA a dit…

Moi qui vis en France et qui continue à espérer pour Israël une paix juste et durable qui inclurait équitablement les communautés Arabes et/ou musulmanes, moi qui rejette avec constance (et non sans une certaine violence verbale parfois, je l'avoue) les propos fréquents de ce type de juifs francophones sans culture et anti-arabes primaires, je partage votre affliction ... Je fais partie de ceux et celles que ces gens croient vilipender en les traitant de "gauchiste", terme qui, en effet, dans la bouche de certains, est devenu l'insulte majeure. Pauvres gens ! À leur décharge, on doit relever qu'ils sont soutenus en France (je n'ai pas assez d'informations sur ce qui se passe en Israel, mais j'imagine assez bien les similitudes) par une cohorte de pseudo-intellectuels (sic), parfois juifs eux-mêmes, au premier rang desquels le peu honorable Z, dont je ne prononce ni n'écris plus le nom. Comment voulez-vous que ces personnes qui voient leurs sentiments et opinions les plus bas caressés dans le sens du poil, approuvés, légitimés par ce type de "célébrité" (re-sic), juives de surcroît et dont l'audience croît, hélas, chaque jour, comment voulez-vous qu'elles ne se sentent pas confirmées dans leurs attitudes ? On pourrait en pleurer de rage ! Et j'imagine assez bien qu'elles importent avec elles dans leur Alyah ces tendances délétères et, j'ose l'écrire, destructrices de ce sionisme éclairé que nous admirons tant. Cette extrême-droitisation de la communauté juive de France, c'est notre croix à nous ...

Mikhaïl GEOUI a dit…

Monsieur Benillouche,
Merci pour cette analyse et la tenue de ce blog que je viens de découvrir.

Aujourd'hui, c'est la peur qui a pris les rênes des esprits.
Toute réflexion est noyée dans une effusion d'émotions et tout autre point de vue que celui du rejet vous ferait passer au mieux pour un doux rêveur, au pire pour un lâche.
Mais à vous lire (ainsi que les intervenants), j'ai l'impression qu'il reste encore un espoir, quant à la possibilité de recouvrer notre raison.

邓大平 עמנואל דובשק Emmanuel Doubchak a dit…

Je viens de faire l'expérience de ce type de réaction violente en me faisant traiter et d'idiot et de fou par un illuminé qui n'accepte pas qu'on puisse comme notre amie de droite, avoir du respect pour l'adversaire, tout en essayant de lui faire comprendre que le point de vue opposé est tout aussi légitime et argumentable. Pour moi, la gauche israélienne n'est pas la gauche française, les Travaillistes et Meretz ne me rappellent pas la gauche ni caviar, ni anar, ni celle ignare qui a une détestation du sionisme et du juif. Je vois plus dans la gauche sioniste, le mot sioniste que le mot gauche, même si ce terme lui est indissociable, par contre, mes années de socialisme en France m'ont fait désespérer de ce parti de pouvoir qui menait une politique contraire aux aspirations qui m'avaient paru les miennes.

Jonathan Pearson (jonat.pearson@gmail.com) a dit…

Votre article nous interpelle, nous Juifs de France. Quant à être Juifs sionistes et de gauche, c'est effectivement compliqué pour nous pour deux raisons :
- d'abord parce qu'il existe effectivement une chasse aux sorcières, mais il est essentiel de mentionner que si elle le fait d'éléments ultradroitistes et intolérants au sein du judaïsme français, elle est orchestrée par un de vos compatriotes, JSS qui n'hésite pas à dénier aux Juifs français le droit de critique sur la politique israélienne mais s'arroge celui de diviser les Juifs de France. Ce ne sont pas tant ses prétentions qui dérangent que le spectacle affligeant de dirigeants communautaires qui adoptent son agenda politique au lieu de le renvoyer dans les cordes.
- la gauche de la gauche jusqu'aux "frondeurs" du PS ont accepté sans états d'âme de manifester aux côtés d'islamistes, d'antisémites, de symbôles (maquettes de missiles) appelant à la destruction d'Israël.
Le malaise est donc doublement lourd à porter.

Anonyme a dit…

A Mr Benilouche

C'est la 1ere fois que j'écris excusez mes maladresses.

Je rejoins Mme Laly DERAI dans son commentaire.

Sachez que je lis toujours avec un très grand plaisir vos articles et vos analyses , meme si très souvent je ne partage pas vos opinions.
Faisant moi aussi comme Mme DERAI partie de la "majorité francophone" de droite sioniste et religieuse.

J'ai eu beaucoup de peine à la lecture de votre article, votre peine est réelle et fort probablement fondée. je me suis posé à moi même la question sur mes propres pensées et opinions et sentiments et je dois reconnaitre que souvent je me laisse emporté.

Je tiens à vous remercier pour votre article , salutaire et je tiens a vous apporter tout mon soutien.

Anonyme a dit…

Vous qui mettez sur le même plan des enfants en kippa qui manient des armes (qui les aident à se défendre), il serait bon que vous visionnez cette vidéo mise en circulation le 28 décembre et qui, parmi tant d'autres, vise à apprendre aux jeunes palestiniens comment on tue des juifs, lo lékol âm israel !! Si vous croyez qu'en leur donnant la moitié de notre terre on ôtera cette haine viscérale, qui s'exerce dans le monde entier, vous êtes quelque peu naïf !! Osez cliquer sur >> http://youtu.be/yS6BHBai2Ug