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samedi 20 décembre 2014

CONDAMNER SANS RÉSERVES Par Gérard AKOUN Judaïques FM



CONDAMNER SANS RÉSERVES

Par Gérard AKOUN Judaïques FM

En un an, le nombre de ressortissants français qui se rendent en Syrie pour  participer  au djihad, a doublé. Ces jeunes, majeurs ou mineurs sont, pour la plupart, issus de familles musulmanes, pratiquantes ou non, mais on compte parmi eux un certain nombre de convertis. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, ils ne se recrutent  pas, uniquement, dans des cités à problèmes, certains d’entre eux habitent  des villages ou des centres-villes et ils ne sont pas tous en déshérence.


Fascination

Mourad Fares, le recruteur de djihadistes


On a du mal à comprendre la fascination que peut exercer sur ces jeunes le conflit syrien, au point de tout abandonner, de se couper des leurs, pour rejoindre des violeurs de femmes, des égorgeurs, des esclavagistes. Pour expliquer  ce phénomène, on est tenté d’incriminer la pratique de certains  jeux vidéo violents. Les joueurs, utilisent leur potentiel militaire pour liquider, virtuellement, leurs adversaires-ennemis, sans se soucier des destructions provoquées et du nombre de victimes. Ce défoulement de violence reste, bien entendu, virtuel mais chez un petit nombre de jeunes, la tentation peut être forte de transposer, cette violence dans la réalité. Mais cela ne suffit pas, à couvrir tout le champ des motivations qui conduisent des jeunes gens, filles ou garçons, à rejoindre la Syrie et le djihad.
L'imam radical Mohammed Hammami 

Le dénominateur commun de cet engagement reste l’adhésion à l’islam,  à un islam mal appris, découvert sur Internet ou enseigné par des imams radicaux ou par des gourous  recruteurs. C’est une évidence, mais il faut la redire, tous les musulmans ne sont pas des islamistes radicaux, ceux-là sont en petit nombre, mais ils causent un tort considérable à l’ensemble des musulmans. Ces derniers s’étonnent, s’agacent, pour ne pas dire plus, qu’on puisse leur demander, d’une manière souvent pressante, j’en conviens, de se désolidariser de cette violence, de ces crimes commis au nom d’Allah. Ils considèrent, croyants ou laïcs que leur  condamnation de ces actes monstrueux, leur  rejet de cette violence, ne devraient pas être mis en doute. Ces demandes, disent ils, les mettent dans la position de suspects obligés de prouver leur innocence. Je crois qu’ils se trompent en raisonnant de cette manière.
Mosquée de Lunel

La situation est suffisamment grave en France, pour que ces condamnations soient répétées, assénées avec force, non  pour se justifier aux yeux de la communauté nationale mais pour faire comprendre à ces djihadistes qu’ils n’obtiendront ni compréhension ni soutien de leur communauté. Il faut lever toute ambiguïté et il y en a. Dix  jeunes originaires de Lunel, une petite ville de l’Hérault, sont partis en Syrie, cinq y sont morts, le maire avait souhaité «que les représentants des musulmans de Lunel s’expriment clairement, condamnent  fermement ces départs pour le djihad». Le président de l’Union des musulmans de Lunel lui  a répondu dans une interview au journal le Midi-Libre : «pourquoi condamner ces jeunes qui sont partis au nom d’une injustice en Syrie, et pas ces Français qui sont partis et ont tué, des bébés palestiniens avec Tsahal l’été  dernier».

Guerre de Gaza

La comparaison est stupéfiante. Seul, des réservistes israéliens expérimentés avaient participé à la guerre de Gaza. Interviewé sur France Inter le même président a déclaré : «je ne condamne pas du tout ces départs, les gens sont libres de partir ou de rester : il y a des gens qui pensent que c’est un djihad, d’autres qui pensent que là-bas il y a une injustice combattre. La mosquée n’a pas à condamner ou ne pas condamner ces départs.» Le lendemain il revenait sur ses propos scandaleux, mais il s’était clairement prononcé. J’espère qu’il a été évincé de son poste !

Une toute autre attitude en Australie : après la prise d’otages de Sidney dont on connaît le triste dénouement, une quarantaine d’organisations musulmanes, ont évoqué «un acte abject» et elles ont appelé à l’union de tous les Australiens. Elles ont été entendues, un large soutien s’est manifesté à l’égard de la communauté musulmane, coupant court à toute campagne islamophobe. À Peshawar des talibans se réclamant d’Allah, bien entendu,  ont attaqué une école, bilan : 141 morts dont 132 enfants, tués à bout portant, 124 blessés dont 121 enfants. Attendons les réactions des organisations  musulmanes de France.


5 commentaires:

Sitbon a dit…

Et selon le magazine français Le Point il,aurait ajouté :
" "Pourquoi condamner ces jeunes qui sont partis au nom d'une injustice en Syrie et pas ces Français qui sont partis et ont tué des bébés palestiniens avec Tsahal l'été dernier ?" (...) "Pourquoi est-ce qu'une mosquée condamnerait, alors que les autres religions ne le font pas ?" avait demandé Lahoucine Goumri, ajoutant que "la plus grosse filière djihadiste, c'est François Hollande".
Le Point numérique du 14 décembre 2014

Véronique ALLOUCHE a dit…

Tout à fait d'accord avec vous. Si les musulmans de France ne marquent pas haut et fort leur désapprobation d'un islamisme moyenâgeux qui n'est pas le leur, alors il y aura dans peu de temps une montée d' islamophobie qui les desservira au plus haut point. Ni la gauche ni la droite ne pourront arrêter ce courant et le vainqueur sera l'extrême droite tant les français sont exaspérés de ce silence qui ressemble à une approbation. Qui ne dit mot consent....

andre a dit…

Je suis très prudent quand il s'agit des musulmans de France.Je ne m'étonne de rien et je pense qu'il ne faut pas s'en mêler : des musulmans qui estiment faire leur devoir en combattant d'autres musulmans à 4.000 km de notre pays, ce n'est pas à Judaïques FM ou à Tribune Juive de les en dissuader, bien au contraire. Le Ministre de l'Intérieur doit surveiller les départs et surtout les retours.

Pat Quartier a dit…

Un islam "mal appris"... Voilà une expression qui laisse rêveur.
Où a t'on vu depuis le 13 ième siècle une tendance stable, évidente et massive d'un islam "bien appris" et bien compris donnant naissance ou tout du moins influençant une société ou un pays musulman dans lequel il fait bon vivre sans risque de tomber sous la coupe des "malapris" de l'Islam?
Difficile de sortir de l'orniére politiquement correcte d'une religion debordante de crainte d'etre traite d'islamophobe avec toutes les conséquences mediatiques que cela implique.

Avraham NATAF a dit…

Ces tueurs, ces suicidaires insultent le nom de Dieu qui est aussi synonyme de bonté, de générosité, de justice et de compassion.