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mercredi 9 octobre 2019

Netanyahou cherche à gagner du temps juridique




Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps

Prestation de serment à la Knesset sans les partis arabes
            

        Il n’est pas certain que Benjamin Netanyahou cherche vraiment l’intérêt du pays car après deux échecs patents aux élections, qui ne lui ont pas donné de majorité à la Knesset, il n’a pas estimé devoir démissionner pour laisser la place à un autre député, même de son parti. Mathématiquement il a perdu et le Likoud a perdu. Il n'a convaincu que 26% de l'électorat israélien. Logiquement Benny Gantz, arrivé en tête, aurait dû être désigné pour former un gouvernement, soit d’union nationale avec le Likoud et Lieberman mais sans Netanyahou, soit centriste avec les restes du Parti travailliste et du Camp démocratique, et avec la neutralité des partis arabes.



Alors Netanyahou crée tous les blocages possibles pour empêcher de perdre sa place. Il a en effet créé un bloc de droite avec les orthodoxes et les extrêmes pour être soudés dans une éventuelle coalition afin qu’aucun petit parti n’ait la velléité de rejoindre le camp adverse. C’est tous ou personne. Sachant que la majorité de Kahol Lavan, Bleu-Blanc, est opposée à un gouvernement incluant les religieux, il devient donc impossible d’envisager une coalition viable.  
Avigdor Lieberman exploite son statut pivot en refusant de gouverner avec les religieux et en prônant un gouvernement d’union rassemblant Israël Beitenou, Bleu-Blanc et un Likoud débarrassé de Netanyahou. Mais c’est compter sans sur la pugnacité d’un premier ministre qui estime devoir garder le pouvoir pour se protéger de la justice qui le place en position de faiblesse. En gagnant du temps et en exploitant toutes les procédures légales, son maintien comme premier ministre le protège et lui permet même de prendre encore des initiatives sécuritaires et politiques. Yaïr Lapid, qui a estimé que la rotation au poste de premier ministre avec Benny Gantz pouvait causer des difficultés, s’est désisté de cette option pour faciliter l’entrée de personnalités dans la coalition.  
Netanyahou peut clamer haut et fort qu’il veut un gouvernement d’union mais il freine solidement pour l’empêcher de se réaliser. En effet il impose son bloc politique complet allant des ultra-orthodoxes au Likoud face aux négociateurs de Kahol-Lavan. Or un gouvernement d’union ne peut être constitué que dans le cadre d’un consensus permettant de lisser les exigences politiques des partenaires  et d’éliminer les questions qui fâchent. En imposant un bloc indissociable qui n’a rien d’un bloc modéré, le premier ministre fait tout pour ne pas parvenir à une coalition afin de gagner du temps, de pourrir la situation et de contraindre la Knesset à se dissoudre à nouveau pour un troisième tour. Pour lui il s’agit de prolonger son immunité de quelques mois encore le temps de convaincre le procureur de l’État de son innocence et de gérer ses affaires juridiques depuis la résidence officielle à Jérusalem.

Bien sûr Kahol-Lavan, fort de son arrivée en tête, maintient ses exigences et refuse toute concession pour ne pas décevoir ses électeurs qui attendent de Benny Gantz une fermeté à toute épreuve passant en particulier par une élimination de Netanyahou de la gouvernance. Mais il n’est pas seul à penser ainsi. Ses partenaires politiques au parti, Yaïr Lapid, Moshe Yaalon et Gabi Ashkenazi, sont aussi fermes que lui sur cette position consistant à refuser de siéger aux côtés de Netanyahou.
Le Likoud a cherché à contourner les obstacles en envisageant des élections primaires pour confirmer le leadership de Netanyahou. Mais devant la candidature de Gideon Saar à la tête du parti, avec le risque d’amener à lui d’autres frondeurs, le projet d’élections primaires a été décalé pour éviter de mettre en évidence l'existence d'une opposition interne. L’objectif de Netanyahou est clair, il faut recourir à de nouvelles élections pour gagner du temps mais la population est lasse de ces micmacs politiques, est lasse de voir que le pays n’est plus gouverné depuis neuf mois alors que certaines difficultés économiques exigent des décisions urgentes et immédiates.
De toutes façons, il n’est pas certain que le troisième tour débouche sur une situation pérenne car on ne voit pas les électeurs se déjuger en quelques mois. L’espoir de Netanyahou est de créer un sursaut national à son profit mais les deux élections précédentes ont montré qu’il n’y arrivera pas. Sa volonté d’empêcher, à tout prix, un autre membre du Likoud de tenter de le remplacer commence à créer un malaise au parti. Par ailleurs l’unanimité n’est plus de mise au sein de l’extrême-droite qui a décidé de se scinder. La rupture est actée au parti Yamina. Trois députés, dont Ayelet Shaked et Naftali Bennet, ont fait scission. Il n’est pas impossible que l'ancienne ministre de la justice, qui a toujours fait trembler Netanyahou au point de se faire limoger de son poste de ministre, saute le pas en rejoignant Benny Gantz avec qui elle a peu de différences. Elle a été suffisamment brimée par le premier ministre pour ne plus lui être fidèle. Elle a d‘ailleurs annoncé qu’elle ne le soutiendrait plus à l’avenir.
Gideon Saar, le Brutus de Ntanyahou

Selon des membres proches de Benny Gantz, des négociations peu secrètes ont lieu avec certaines figures du Likoud pour les faire entrer dans la coalition. Mais ils ne tueront pas le père avant qu’il n’ait posé un genou à terre. Alors pour éviter de nouvelles élections, la seule solution possible reste l’émergence d’un gouvernement minoritaire, bénéficiant de la neutralité arabe. Il peut être constitué le temps d’être rejoint par des groupes d’individualités de droite, lassés d’avoir été mis à l’écart par un Netanyahou omnipuissant.  

1 commentaire:

Seknadje René a dit…

Il me semble qu en regardant les chiffres la coalition du Likoud plus les partis qui lui sont alliés totalise 55 voix
Gantz même si le parti arabe vote pour lui ( moins les 3 députés qui se désolidarisent ) arrive à 51 voix .
En démocratie on peut dit que la colalition de «  droite «  est majoritaire .
En vous lisant il semble qu il n y a qu un but Éliminer Netanyahu .
Il n est pas encore jugé mais en supposant qu il soit coupable de malversations , ce qui est possible mais pas encore prouve
cela ne justifie pas une telle aversion ., puisqu en ce moment le procureur général procède à des auditions et il ne tien qu à lui de
Décider d inculper LePM ce qui clarifiera les choses .
En observant la situation d Israël , n importe quel commentateur impartial est obligé de reconnaître que ce pays a depuis 10 ans
Accompli un excellent parcours .Bien sur on peut trouver dans les détails des choses qui ne vont pas comme la pauvreté
Réelle de certains .Beaucoup d autres, surtout chez les orthodoxes ,il y a certainement des revenus non avoués ( aide familiale de
l etranger, dons divers particuliers etc... ) .il a donc été géré de façon convenable .
Est ce que la réussite évidente surtout à l etranger de Netanyahu n exaspèrent pas les candidats au pouvoir qui piaffent d impatience .
Quand aux généraux même les plus glorieux , ils ont tous échoués dans la gestion du civil et c est normal car ils n ont pas été formés pour ça .
De Dayan jusqu a Sharon en passant par Barak et Rabin , tous ont échoué .et c est normal .On a dons le droit d être réticent devant un trio de généraux accompagnés d un journaliste qui aurait dû continuer son métier plutôt que de briguer le poste de premier ministre qui
Est nettement pas de sa compétence .
En observant les chiffres encore, on s aperçoit que les Israéliens sont pour un état juif .Et personnellement je reconnais être d accord avec cette évidence .pourquoi avoir tant lutté et fait tant de sacrifiés y compris d un grand nombre de vie humaine
si ce n est pour avoir un état ou les juifs sont en majorité et , dirigent .
Pour vivre dans un état laïque , il y a le choix que font la moitié des juifs sur terre et que je respecte .Celui qui ne se sent pas assez
Juif, je ne dis pas religieux, pour vivre dans un état juif , a encore la possibilité de vivre ailleurs .
Israël a été créé pour que les juifs religieux et non pratiquant mais se sentant juif , puisse vivre dans un pays où
Marcher dans la rue avec une kippa ne présente pas de danger , ou affirmer sa judéité n est pas une provocation .
Cette idée de faire un état complètement laïque et ouvert à tous est contraire à l idée de la création d Israël .
Si cela arrivait et bien que je sois un pratiquant minimaliste, je referai mes valises .
Je reconnais que les ultra orthodoxes sont difficiles à supporter .il y en a d ailleurs davantage à New York qu en Israël .et il ne sont pas très nombreux au point d influer sur la vie .
Il y a moins de restaurants cacher à Tel Aviv qu’à Paris .Mais a Kippour on peut respecter ce jour là facilement et ceux
qui ne le veulent pas peuvent sans problème aller laïque niquer sur les plages .
La liberté de conscience est totale mais même si l on est pas très pratiquant on a le sentiment réconfortant d être un pays juif
et de pouvoir dire ouvertement à tous : Chana tova .













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