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mardi 12 août 2014

LEVÉE DU BLOCUS DE GAZA : EXIGENCES HUMANITAIRES OU SÉCURITAIRES Par Jean CORCOS



LEVÉE DU BLOCUS DE GAZA : EXIGENCES HUMANITAIRES OU SÉCURITAIRES

Par Jean CORCOS
copyright © Temps et Contretemps




          Le Hamas a donc, hélas, décidé de rompre la trêve vendredi, Israël n'ayant pas cédé à toutes ses exigences ; en même temps, il a laissé sa délégation au Caire pour continuer de «négocier» : logique de terroriste : «je te mets un pistolet sur la tempe, je tue des otages de temps en temps mais c'est de ta faute parce que tu ne fais pas tout ce que je demande» !



Reprise des tirs

Bien entendu, l'État hébreu n'a pas cédé à ce chantage, retirant immédiatement ses représentants pour ces négociations si vite avortées. Il a simplement attendu deux heures et demi avant de commencer à répliquer, et la guerre a repris vendredi en fin de matinée, même si - tous les observateurs s'accordent là-dessus - les échanges de tirs ont eu alors moins d'intensité, les missiles des organisations terroristes visant essentiellement le pourtour de la bande de Gaza.
-Soins intensifs
- Qui est ce gars ?
- Cela doit être le nouvel anesthésiste

Comme me l'a écrit un ami : «des civils vont encore mourir, mais ils seront à nouveau satisfaits de leur folie suicidaire et pourront encore jouer les martyrs tout en criant au génocide face aux médias débiles et compatissants du monde entier…» Pauvres civils de Gaza, qui souhaitaient à une majorité de 92 % la prolongation du cessez-le-feu, comme le révélait un sondage publié le 7 août sur le Times of Israël : mais qui le relève ? Qui a repris ce sondage dans la presse française ?  Espérons au final que le deuxième cessez-le-feu prolongé, qui devait entrer en vigueur dans la nuit de dimanche à lundi, durera plus longtemps ...
Alors justement, à propos de ces «médias débiles et compatissants» dont parlait mon ami, on ne peut que relever l'absence totale d'analyse par rapport à ce que le Hamas exige d'Israël, et sur les raisons qu'a ce dernier de ne pas céder sur tout : la levée du blocus est présentée comme un simple et naturel objectif humanitaire, ce qui sous-entend que les Israéliens sont des monstres obtus, ayant un plaisir sadique à opprimer la population de Gaza mais absolument aucun soucis sécuritaire : soyons clair, certaines choses peuvent être aménagées, comme l'élargissement de la zone de pêche, ce qui n'empêchera pas un contrôle en haute mer par la marine israélienne.

Prochain round

Mais ce que souhaite dans le fond l'organisation terroriste, c'est pouvoir vraiment faire du mal pour le prochain round, et on peut le démontrer.
Quelque chose n'est pas correct car il n'a pas de lumière à la fin du tunnel

1. Premier souhait du Hamas, non-dit bien sûr, ils veulent une levée totale des importations, sans aucun contrôle sur l'usage des matériaux y compris civils : cela signifie pratiquement : «livrez moi des sacs de ciment et de l'acier, et je ferai tous les tunnels que je souhaite ; livrez moi des produits chimiques et des tôles, et j'en ferai des missiles maison». Israël peut-il l'accepter ?
2. Deuxième souhait, l'ouverture sans aucun contrôle des postes frontières aux Gazaouis souhaitant se rendre en Israël. Et là il faudrait rappeler l'historique complet des attentats pendant la seconde Intifada, menés en territoire israélien, juste à la frontière ou au-delà. Je me souviens en particulier de celui-ci, des conteneurs de marchandises destinés à être embarqués à Ashdod avec à l'arrivée, sortie de terroristes qui ont tué plusieurs personnes. Ceci sans parler des innombrables infiltrations kamikazes de véhicules et hommes armés à chaque point de passage.
Ancien aéroport de Gaza

3. Troisième souhait, un port en eau profonde et un aéroport, comme si l'importation terrestre de marchandises débarquées par bateaux à Ashdod ou El Arish était une gêne pour eux. Or ce qu'ils veulent, en réalité, ce sont des livraisons directes d'armes venues d'Iran ou du Soudan : seulement là, ce ne seront plus quelques Fajr et des missiles maison plus ou moins bricolés. La prochaine fois, ce seront des missiles de croisière, du matériel russe de toute dernière génération pouvant atteindre ses objectifs malgré le Dôme d'acier. Et là il faut être net, clair et précis pour les lecteurs mal informés : les armes pour mettre Israël à genoux existent ! La technologie russe est assez avancée, et Poutine - grande idole de toutes les extrêmes-droites antisémites de la Planète - assez dangereux pour que cela finisse entre les mains du Hamas. La prochaine fois si on accepte ce que demande le Hamas, ce sera Ben Gourion Airport, les centrales thermiques, les usines de dessalement d'eau de mer, les aéroports militaires ; tout ce qui est vital qui pourra être détruit !

Aménagements sécuritaires

Bien entendu, on peut objecter à cela que l'on pourrait négocier des aménagements sécuritaires, pas forcément à mettre en œuvre par Israël lui-même, mais par des tiers, ONU ou autre. On sait que l'Union Européenne a acté de la nécessité à la fois de démilitariser la bande de Gaza et de lever le blocus, ce qui passe par un contrôle des importations, soit dans le futur port à construire, soit dans un autre port - on a parlé d'un corridor maritime entre le territoire et le port chypriote de Larnaca, où se feraient les contrôles ; mais quand le Hamas a-t-il dit qu'il était d'accord là-dessus ?
Reste le dernier point, politiquement le plus important : un port et un aéroport, ce sont comme l'a souligné l'Egypte, médiateur incontournable, les attributs d'un État. Or on n'en est pas du tout là en ce moment car la paix avec le futur État palestinien et les dispositions de sécurité pour son établissement ne sont pas là. Le Hamas veut donc à la fois le beurre et l'argent du beurre, les infrastructures d'un État sans signer la paix, et une victoire politique tout en n'ayant pas gagné sur le terrain.
Poste frontière de Rafah

Bien entendu - mais était-il nécessaire de le préciser - ceci ne concerne pas le blocus égyptien au niveau du passage de Rafah. Là, les exigences sécuritaires jouent dans les deux sens, ne pas voir passer des armements vers la bande de Gaza et qui pourraient menacer Israël; et ne pas laisser exporter des terroristes et des armements du territoire palestinien vers le Sinaï, devenu déjà largement une zone de non-droit du fait des infiltrations de toutes parts. On peut compter sur Le Caire pour défendre ses intérêts là-dessus, et refuser que le Hamas revienne faire la pluie et le beau temps de l'autre côté de la frontière. Et la solution qui se dessine passe, tout le monde s'accorde là-dessus, par la remise du point de passage à l'Autorité Palestinienne et par la destruction définitive de tous les tunnels de contrebande, source de revenus pour l'organisation islamiste heureusement tarie grâce aux militaires revenus au pouvoir en Egypte.


5 commentaires:

V. Jabeau a dit…

Le Hamas a gagné en Occident. Tous les paresseux et les malveillants commencent déjà à saliver sur le boycott, et même le cabinet de Mme Taubira, où se trouve étrangement hébergée MMe Sihem Souid, aventurière et activiste pro-Hamas, réfléchit à comment remplacer la circulaire anti-boycott produite du temps de Mme Alliot-Marie lorsqu'elle était garde des Sceaux. Les médias sont d'une complaisance inouïe, eux qui sont tant martiaux quand M. Fabius va en Irak faire l'aumône et si silencieux lorsque l'armée Française intervient au Mali ou ailleurs : bombardement, mais pas de nombre de victimes. Mme Clinton vient de nommer cette complaisance par son nom : l'antisémitisme. Que faut-il faire pour que les diplomates israëliens et nos responsables communautaires, très attentifs à leur honneur et leurs attributs d'abord, se réveillent et feraillent avec plus d'ardeur ?

AMMONRUSQ a dit…

Bonsoir,
J'ai du mal à faire confiance à ces personnes,Hamas comme Fatha,ça tourne ça vire sa dit oui ou sa dit non.
L'Europe voudrait bien voir Israel en difficulté,visiblement elle n'attends que ça.

Pat Quartier a dit…

Les articles dangereux-celui-ci en fait partie- sont ceux qui mélangent avec bonne conscience ou naiveté le vrai et le faux avec l'idée de faire passer in fine ses propres convictions politiquement correctes.
Tout d'abord -bien que cela n'ait rien à voir avec le sujet, mais c'est l'auteur aveuglé par la fausse candide position de l'UE qui en parle-, il convient de relever une interprétation partiale, et certainement discutable si l'on avait le temps d'argumenter: celle de la diabolisation de Poutine surle conflit Ukrainien.
En effet le soutien cynique aux partis d'extrême droite, voire nazis relève avant tout des Ukrainiens antirusses soutenus par l'UE.
Laquelle UE au service de la politique américaine empiète dangereusement sur la zone d'influence russe masquant mal sa volonté de l'encercler militairement et de la faire imploser économiquement.
Lobjectif étant de faire rentrer la Russie dans le giron de son libéralisme, cherchant également à lui faire perdre par tous moyens de subversion internes et externes chez ses voisins ses débouchés économiques et militaires en Crimée sur la mer noire. Mais passons...
La grande faute de cet article consiste à accréditer que la solution passe "simplement" -trois lignes ont suffi!!-par la remise à Abou Mahzen du contrôle militaire de l'Axe de Philadelphie (et qui sait implictement de la Bande de Gaza en phase 2).
Cette conception est d'ailleurs celle de la gauche et de l'extrême gauche israélienne.
C'est oublier, ou feindre d'ignorer, que le Président de l'Autorité Palestinienne vise les mêmes buts que ceux du Hamas avec lequel il se partage les rôles du "Good Cop" et du "Bad Cop", par des moyens politiques pour le moment faute de mieux et de possible.
Le but 'Abu Mazen reste comme pour Arafat l'éradication d'Israel par "étapes saucissons". D'abord un Etat Judenrein aprés expulsion de la population juive de Judée-Samarie, ensuite conquête de Jérusalem melée à la noyade de l'Etat juif par le droit au retour des "refugies palestinens."..avec la bénédiction de l'ONU, et de l'UE.
Natanyahou le sait bien c'est pourquoi il l'empêche de reprendre GAZA au péril de la vie de nos jeunes soldats qui n'ont pas vocation à mourrir pour suicider leur nation.
Enfin il suffit d'induire la fiction qu'Abou Mahzen serait un "modéré" : celui-ci s'est vanté, histoire de rivaliser avec le Hamas, d'avoir tué -les chiffres sont grossis par lui-11000 israéliens ayant sacrifié '170.000 martyrs". Quant à son allié terroriste, le Fatah, n'en parlons pas, lui qui se vantait d'avoir envoyé des terroristes pour toucher la Centrale de Dimona. Confier à ce bandit le contrôle d'axes stratégiques sans avoir éradiqué le Hamas relève de l'inconscience parisienne.
Nul besoin d'élaborer plus pour les futures catastrophes diplomatiques et militaires à venir!

Anonyme a dit…

Patargile
Le Hamas n est pas vaincu.
Israël ne négocie pas en position de force des aménagements pour gaza
Faudra donc t il être dans la même situation pour négocier avec le Fatah?
En yehouda shomeron notre situation sécuritaire est favorable, n attendons pas d être dans la situation dans laquelle nous nous trouvons avec le Hamas , pour négocier .
Quelles devront être nos concessions si nous découvrons que des centaines de tunnels ont été construits en yehouda shomeron ?
Faire des choix ..... Et les bons

Pat Quartier a dit…

Afin de mettre un terme à l'idée (séduisante sur le papier pour ceux qui connaissent mal la région et son environnement)) inepte de remplacer le Hamas-a quel prix sur le dos d'Israel au mépris de la vie de nos soldats pieds et poings liés pour raison humanitaire-voici ce qu'écrit le Professeur Mordehai Kedar qui sait de quoi il parle :
[...]« Il faut faire venir dans la bande de Gaza l'Autorité palestinienne pour remplacer le Hamas au gouvernement »
Il s’agit de l’affirmation la plus inepte. Contrairement à ce slogan diffusé par les partisans des accords d'Oslo : « Arafat pourra s'occuper du Hamas sans Cour suprême et sans Betselem », l'Autorité palestinienne dirigée par Yasser Arafat et Mahmoud Abbas (alias Abou Mazen) ne s'est jamais engagée à éliminer les organisations terroristes. L'AP a toujours œuvré en « calmant » les organisations terroristes qui en profitent pour se renforcer et mieux s’armer. Il existe des personnes en Israël et dans le monde qui connaissent la vérité, cf. les livres de Ronen Bergman et Kenneth Levin. (http://simania.co.il/bookdetails.php?item_id=39372, http://www.amazon.com/The-Oslo-Syndrome-Delusions-People/dp/157525557X)
Des gens (israéliens et autres) se sont faits des illusions et ont illusionné Israël et le monde, en laissant croire que l'Autorité palestinienne représentait « la voie juste ». Pendant ce temps, le Hamas gagnait une majorité de sièges aux élections législatives de l'Autorité palestinienne en janvier 2006, mettait la bande de Gaza à feu et à sang en juin 2007 et établissait un État terroriste.
Est-ce que l'Autorité palestinienne acceptera de revenir à Gaza ? Probablement mais non pas pour démanteler les armes du Hamas, du Jihad islamique et des autres organisations terroristes mais pour être l'intermédiaire qui recevra les fonds qui vont affluer d'Europe, des États-Unis, du Qatar, des Nations unies et des donateurs privés pour réhabiliter ce qui a été détruit. Ce que les donateurs ne savent peut-être pas, c'est que les dirigeants de l'Autorité palestinienne prélèveront, comme ils l'ont fait dans le passé, une bonne partie de l'argent pour les transférer sur leurs comptes privés avant d'acheter la première brique pour réparer le moindre bâtiment. Certains vont dire : « on va imposer des contrôles pour être sûr que l'argent soit utilisé à bon escient ». Est-ce que de tels contrôles ont fonctionné dans le passé ?
Et si l’Autorité palestinienne revient à Gaza, est-ce que la Force Dayton, créé par les États-Unis va combattre à l’intérieur des tunnels contre les Djihadistes ? Est-ce que les forces de sécurité de l’AP vont rechercher les tunnels qui mènent à Israël et vont les faire exploser ? Est-ce qu’elles vont se battre contre les terroristes qui n’accepteront pas de déposer armes et missiles ? Est-ce qu’Abou Mazen va fermer les usines de fabrication de roquettes ?
La réponse est claire comme de l’eau de roche : absolument pas. Et plus encore, la présence de l’Autorité palestinienne à Gaza rendra plus difficile à Israël la tâche d’agir contre le terrorisme, ajoutera un autre élément « médiateur » qui avec le temps sera utilisé comme un masque par les terroristes ; ses membres travailleront face à Israël sous la menace des armes du Hamas pointées sur leurs têtes. Existe-t-il des gens en Israël ou dans le monde pouvant assurer que ce scénario ne se produira pas ?"