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mardi 24 juin 2014

QATAR : PARRAIN DES DJIHADISTES ET DES ENTREPRISES FRANÇAISES



QATAR : PARRAIN DES DJIHADISTES ET DES ENTREPRISES FRANÇAISES

Par Jacques BENILLOUCHE

copyright © Temps et Contretemps


La France avait tout fait pour ne pas froisser l’émir du Qatar en expurgeant des discussions les problèmes liés à la Syrie afin de ne pas entacher le soutien aux entreprises françaises. Mais le Qatar n'a tenu qu'une partie de ses promesses en se contentant d’investissements rentables puisés dans la liste des entreprises du CAC-40.



Premier voyage officiel

Le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, qui effectuait son premier voyage officiel dans un pays occidental, a chargé les groupes français Vinci et Alstom de construire le tramway de la ville nouvelle de Lusail, pour un montant de deux milliards d'euros. Systra, filiale de la RATP et la SNCF, va concevoir et superviser la construction de la ligne 1 du métro de Doha  dans le cadre d’un contrat de 170 millions de dollars.
En revanche aucun contrat n’a été conclu pour la vente de l’avion Rafale qui peine à trouver son premier client. L’Émirat avait promis d’équiper en Rafale la moitié des 72 avions de sa nouvelle flotte militaire. Pourtant l’industrie française était déjà bien introduite puisqu’elle avait fourni au Qatar 12 Mirage 2000-5. François Hollande avait enfoncé le clou en vain à l’occasion du toast lors du dîner officiel à l’Élysée : «Le Qatar a toujours fait les choix pour son armée de la technologie française. Je sais que vous avez la plus grande attention et la plus grande bienveillance par rapport aux matériels que nous vous proposons dans tous les domaines et notamment aéronautique». Mais ce discours ne fut d’aucune aide pour le groupe Dassault, à croire que le Rafale est victime d’une malédiction internationale.  
Ahmed Jarba

Le Qatar a certes connu une série de déconvenues politiques qui le forcent à faire preuve de moins d’ambition et à adopter un profil bas. En effet la chute du président Morsi a mis fin à son hégémonie en Égypte et à Gaza tandis que l’Arabie saoudite marquait un point en Syrie en plaçant son candidat, Ahmed Jarba, à la direction de l'opposition syrienne. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes avaient décidé de combattre les Frères musulmans en entrainant une crise au sein du CCG (Conseil de coopération du Golfe) regroupant les monarchies pétrolières arabes. Le 5 mars, les ambassadeurs saoudien, émirati et bahreïni, en poste à Doha, avaient été rappelés et ils n’y sont pas retournés depuis. Le conflit est ouvert avec l’Arabie qui exige l’arrêt du financement des Frères musulmans par le Qatar.
Le CCG en avril 2014


Djihadistes

Il semble bien que le fils qatari paie les inconséquences de son père qui a toujours axé sa politique sur une quête de pouvoir à outrance. Le Qatar a toujours affiché son ambition de devenir le leader arabe au Moyen-Orient et il n’hésite pas à axer sa propagande pour remplacer l’Égypte et l’Arabie saoudite comme grande force arabe dans la région. Mais le Qatar est limité dans ses ambitions car pays riche en gaz, il est très pauvre en ressources humaines au point de dépendre de la main-d’œuvre étrangère.
Morsi au Qatar

Il est à l’origine du soutien aux révoltes arabes, et particulièrement aux Frères musulmans d’Égypte et il utilise la manne considérable de la production de gaz naturel de l’émirat pour imposer sa politique non seulement aux 1,7 million d’habitants, dont seulement 250.000 Qataris, mais aussi et surtout à de nombreuses entités islamistes comme le Hamas en particulier. L’arrivée au pouvoir des Frères musulmans avait été perçue comme une chance pour le Qatar de se substituer à l’Égypte à la tête du monde arabe même si à l’opposé, la Turquie lorgnait sur le même objectif.
Aujourd’hui le Qatar se distingue surtout pour son soutien appuyé aux djihadistes de l’EIIL qui combattent le régime de Bachar Al-Assad. Selon l’agence iranienne Fars, 1.800 mercenaires ont été recrutés en Afrique du Nord pour être envoyés en Irak. Un document découvert à l’ambassade du Qatar en Libye confirme que le gouvernement de Doha a recruté des combattants originaires de pays nord-africains, après une formation dans différentes bases militaires en Libye où ils se sont familiarisés avec des armements lourds. Ces mercenaires, dont le salaire est fixé à 700 dollars, devaient être envoyés en Turquie pour gagner l’Irak via le territoire du Kurdistan irakien.
EIIL paradant en Syrie

En fait, la France a préféré occulter le soutien du Qatar aux djihadistes qui embrasent la Syrie et l’Irak, contrat de Rafale oblige, ainsi que le financement du terrorisme islamiste radical. Dans le cadre des discussions avec le président français, la France a fait du Qatar un interlocuteur crédible, voué à la paix et la stabilité dans la région, ce qui semble surnaturel compte tenu de l’environnement djihadiste et des atteintes flagrantes aux droits de l'homme. 
Il est vrai qu’en août 2012 l’émir père et François Hollande avaient «constaté leur convergence de vues et décidé de coordonner leurs efforts en vue d’une transition politique en Syrie», et avaient cautionné ouvertement l’aide apportée par les Qataris à l’Armée syrienne libre (ASL). Le Qatar avait été à l’avant-garde du soutien diplomatique à la rébellion syrienne. Mais l'aide aux djihadistes n'avait pas été prévue à l'époque puisqu'ils n'étaient pas encore apparus sur la scène syrienne.
Deux ans après, en Syrie, les islamistes fondamentalistes dominent la rébellion et s’en prennent avec une violence inouïe aux modérés, aux minorités et aux Chrétiens. La lutte s’est transformée en combat entre les tenants officiels d’Al Qaeda, «le Front al-Nosra» et les dissidents de l’EIIL. Financés par le Qatar, les djihadistes sont devenus les miliciens les plus riches de la région. Selon le Financial Times, l’Émir aurait livré pour trois milliards de dollars d’aide aux milices islamistes sunnites. C’est pourquoi l’Arabie et le Qatar sont pointés du doigt par les dirigeants irakiens et iraniens pour leur responsabilité dans le développement de l’EIIL. Cela a d’ailleurs offert à Barack Obama la tentation de négocier avec l’Iran pour barrer la route aux djihadistes.

Mais ce soutien du Qatar à des barbares sanguinaires ne gêne nullement certains pays occidentaux qui n’hésitent pas à développer leurs affaires. Après l’acquisition du PSG, celui du mythique Prix de l’Arc de Triomphe, l’aide apportée aux PME de banlieues et l’achat de divers palaces, la France s’abandonne aux bras riches du Qatar. Parce que la France a l’œil fixé sur sa balance commerciale déficitaire, elle permet aux monarchies pétrolières, et au Qatar en particulier, d’influencer durablement sa politique étrangère, souvent au détriment des peuples du Moyen-Orient. 

4 commentaires:

דוב קרבי dov kravi a dit…

Cette attitude de poule de luxe n'aura eu aucun des effets escontés puisqu'aucun Rafale ne sera acheté par ce régime hypocrite qui n'hésite pas à financer et armer nos pire ennemis.
On ne sait qui sont les plus haïssables, des pétrocrates féodaux ou de nos dirigeants sans honneur, ni fierté, ni sens politique.

sylvieb a dit…

quitte à redonder et dans un autre temps " vous avez voulu la paix dans le déshonneur !! vous aurez la GUERRE ET LE DESHONNEUR !!!!" a dit Mr Churchill aux Français lors des accords de Munich de triste mémoire.
Aujourd'hui et lorsque nous pourchassons des jihadistes islamistes français et qui ont déjà tuer en France (Toulouse pour ne parler que du dernier en date ) ainsi qu'à Bruxelles (le musé Juif) et tout cela financer par le Katar bien sur nous nous vendons pour quelques deniers illusoires

sylvieb a dit…

quitte à redonder et dans un autre temps " vous avez voulu la paix dans le déshonneur !! vous aurez la GUERRE ET LE DESHONNEUR !!!!" a dit Mr Churchill aux Français lors des accords de Munich de triste mémoire.
Aujourd'hui et lorsque nous pourchassons des jihadistes islamistes français et qui ont déjà tuer en France (Toulouse pour ne parler que du dernier en date ) ainsi qu'à Bruxelles (le musé Juif) et tout cela financer par le Katar bien sur nous nous vendons pour quelques deniers illusoires

Avraham NATAF a dit…

Une certaine presse nous présente l'alternative Al quaeda,les Chiites iraniens comme des modérés compares aux EIIL. L'auteur de science-fiction Isaac Azimov prédisait que la grande civilisation sera détruite par l'anarchie et la violence. HN