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vendredi 18 octobre 2013

RADIO KOL-ISRAËL : LA RANCUNE TURQUE CONTRE LE MOSSAD



RADIO KOL-ISRAËL : LA RANCUNE TURQUE CONTRE LE MOSSAD

Journal du 17 octobre 2013

Jacques BENILLOUCHE

Au micro de

Annie GABBAI


Tamir Pardo chef du Mossad

C’est une affaire très regrettable qui vient d’être dévoilée par les États-Unis, une affaire de la plus haute importance car elle met en jeu d’une part la sécurité d’Israël mais surtout la vie d’agents iraniens du Mossad. Par sa position géographique et par ses liaisons aériennes avec l’Iran et avec tous les pays arabes, la Turquie est une plaque tournante pour les agents israéliens se rendant en mission dans ces zones sensibles.

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Dénonciation grave


Pendaison d'un espion en Iran



La Turquie vient de dévoiler la liste d’une dizaine d’agents du Mossad basés en Iran qui avaient l’habitude de rencontrer leur agent traitant israélien sur le sol turc. C’est une mesure de représailles terrible qui été prise par les turcs prouvant que la rancune est tenace chez eux. Malgré les excuses faites par les dirigeants israéliens, ils n’acceptent toujours pas qu'Israël ne se plie pas à leur diktat, ou plutôt ne se couche pas, dans l’affaire de la flottille de Gaza de 2010. Malgré leur échec de rapprochement avec les pays arabes et avec la Syrie en particulier, les Turcs n’arrivent pas à tirer les leçons d’une erreur stratégique dans leur revirement d’alliance. Par ailleurs, ils ont voulu faire d'une pierre deux coups car il semblerait que les espions dénoncés soit d'origine kurde, de quoi envenimer les relations avec la communauté kurde de Turquie.

Ils persistent à vouloir prendre le leadership arabe abandonné par les Égyptiens. L’échec syrien pousse les Turcs à se tourner à présent vers les Iraniens à la recherche de nouvelles alliances. Alors, ils doivent donner un gage de sincérité à leur démarche tout en adressant une nouvelle mise en garde à Benjamin Netanyahou. 
Erdogan en Iran

Sur l’instigation certaine des iraniens ils veulent pousser le premier ministre israélien à abandonner son combat solitaire contre le nucléaire iranien pour ne pas gêner la nouvelle idylle entre Iraniens et Américains. Faute de quoi les Turcs, qui ont été dans tous les secrets de l’armée israélienne pendant 50 ans de collaboration étroite, sinon intime, divulgueront d’autres informations sensibles mettant en danger la sécurité d’Israël. Il est certain que les Turcs disposent de centaines de noms et de photos de personnes qui ont transité par leur pays. Ils détiennent des secrets qui peuvent mettre en danger le Mossad lui-même et par conséquence la diplomatie israélienne. C’est rien de moins qu’un chantage.

Il faut dire qu’à la base de cette dénonciation, une maladresse israélienne n’a pas amélioré les relations tendues entre les deux pays. Certains dirigeants israéliens avaient accusé, auprès de la CIA, le chef du renseignement turc, Hakan Fidan, d’être en fait le «résident» du Vevak à Ankara, en quelque sorte un pion du ministère du Renseignement et de la Sécurité de l'Iran. Accusation grave s’il en était. L’information a dû parvenir à Fidan qui a peut-être cherché à se venger.



Développer un programme nucléaire
Flottille de Gaza



Mais la question de la flottille de Gaza ne serait pas la réelle motivation des Turcs. Le conflit syrien, avec le risque d’armes de destruction massive, a montré la faiblesse de la défense turque qui souffre d’un manque de matériel militaire sophistiqué, habituellement fourni par les industries israéliennes. Ils se tournent donc vers les Iraniens pour avoir leur propre programme nucléaire pour contrer les Israéliens, pour garantir leurs frontières et pour regagner leur influence auprès du monde musulman. Beaucoup de pays arabes sont certains que les américains finiront par autoriser le nucléaire iranien, sous une forme acceptable mais risquée et ils commencent à s’inquiéter de l’importance que prendrait l’Iran dans la région. Mais le prix à payer pour les Turcs est fort et ils sont prêts à tous les renoncements pour parvenir à entrer dans le cercle nucléaire.

D’ailleurs une autre information, presque confirmée, fait état de la volonté des Égyptiens de se doter aussi d’un programme nucléaire pour contrebalancer celui des Iraniens. À la fois le président égyptien Adly Mansour et le ministre égyptien de l’énergie viennent de faire des déclarations en ce sens. L’Égypte avait déjà lancé en 1950 la construction d’une centrale nucléaire au nord-ouest, à Al-Daba. La construction avait été stoppée en 1986 après l’accident de Tchernobyl puis avait été relancée sous le régime Moubarak qui voulait consacrer l’Égypte comme puissance régionale. La révolution de 2011 avait mis fin au projet.
Site d'Al-Daba



Le régime actuel souhaiterait réactiver le site d’Al-Daba devant le risque iranien. Il pourrait aussi s’agir d’un message aux pays arabes modérés et aux pays du Golfe pour les assurer que l’Égypte se tient à leurs côtés malgré l’abandon tacite par les États-Unis de leurs anciens alliés.

Toutes ces gesticulations graves entrent dans un processus de recomposition des alliances au Moyen-Orient sur fond de nucléaire. Les Américains ne semblent pas avoir mesuré ce risque en persistant à faire les yeux doux aux iraniens. Les craintes d´une éventuelle course aux armes nucléaires au Moyen-Orient se confirment.


3 commentaires:

Parole VOLEE a dit…

je dirai plutôt la rancune de l'Islamiste Herr Dogan contre Israël qui ferait bien de noyer d'armes le front kurde, n'ayant plus rien a perdre et tout a gagner à faire sauter tout ou partie de cette Turquie devenue un danger des qu'elle concoctera une alliance avec d'autre régimes dans la région.

Marc a dit…

Bonjour,

La question que je me pose M.Benillouche est de savoir si les USA aurait eu une autre politique étrangère si Obama n'avait pas été réélu.

Certes, la forme aurait était différente mais sur le fond, il est clair que les USA veulent se désengager du Moyen Orient pour se tourner vers le Pacifique.

Est-ce qu'un Mitt Rooney , un John MacCain ou même Hilary Clinton présidente auraient la même vision que l'administration Obama sur la nécessité de calmer le jeu avec l'Iran quitte à accepter la possibilité de développer du nucléaire avec de l'uranium faiblement enrichi .

Merci.

Jacques BENILLOUCHE a dit…

Il faut se rendre à l’évidence que les pays occidentaux alignent leur politique sur leurs propres intérêts et qu’il est loin le temps où Israël entrait en ligne de compte.

Parce que le monde occidental s’est déculpabilisé et que d’une certaine manière Israël s’est affranchi progressivement des liens vassaux avec l’Occident alors, quel que soit le dirigeant américain ou français au pouvoir les intérêts d’Israël pèsent moins lourds dans la balance.