LA MONDIALISATION DU BABIL
Par
Jean SMIA
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Fin juin 2013 on nous informait que la NSA aurait tenté et réussi à avoir des renseignements sur les activités des instances européennes. Aujourd'hui on en remet une couche.
Contre-indications
Alors
que tout le monde sait qu'Internet est un système qui a été créé pour fournir
toute information à celui qui sait comment poser la question, cela implique que
rien ne peut y être confidentiel, pas même l'adresse que vous recherchiez dans
les pages jaunes ... il y a 15 ans. Simplement aucun des fournisseurs d’accès
n'a jamais clairement informé les utilisateurs de cet inconvénient. Sur la
notice des médicaments: il y a les contre-indications, mais pour internet et le
téléphone portable, ils ont «omis» de nous dire qu'il était
contre-indiqué d'y faire circuler ce que l'on veut garder intime.
Nous
étions habitués à ce qu'ouvrir un courrier soit un délit et que les écoutes
téléphoniques soient autorisées par une commission rogatoire. Et aujourd'hui,
offusqués de découvrir la réalité des choses, nous demandons qu'Internet assume
la confidentialité des publications alors qu'il est construit pour faire
exactement l'inverse. S'offusquer que ce que vous publiez sur Internet soit à
la disposition de n'importe qui, est aussi inapproprié que de s'offusquer que
votre voisin détaille votre linge mis à sécher sur le balcon.
Cependant, même si elle semble inapplicable, reste la LOI. En France,
la violation du secret de la correspondance, par voie postale ou par
télécommunication, est actuellement réprimée par les articles 226-15 et 432-9 du code pénal
et par l'article L 33-1 du code des postes et des communications électroniques.
·
Art. 432-9. — Le fait, par une personne
dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public,
agissant dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions ou de
sa mission, d'ordonner, de commettre ou de faciliter, hors les cas prévus par
la loi, le détournement, la suppression ou l'ouverture de correspondances ou la
révélation du contenu de ces correspondances, est puni de trois ans
d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.
Est puni des mêmes peines le fait, par une personne visée à l'alinéa précédent
ou un agent d'un exploitant de réseau ouvert au public de communications
électroniques ou d'un fournisseur de services de télécommunications, agissant
dans l'exercice de ses fonctions, d'ordonner, de commettre ou de faciliter,
hors les cas prévus par la loi, l'interception ou le détournement des
correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications,
l'utilisation ou la divulgation de leur contenu.
Bon, alors, je prends ma calculette : 70.000.000 de
communications multipliées par 45.000 Euros d'amende, ça fait : 3.150
Milliards d'Euros. Ce serait pas mal, comme petit magot, pour tenter de faire
baisser nos impôts, non ? Et en plus c'est légal et écologique. Moi, pour
cette mensualité, je leur permettrai d'en écouter 100 millions par mois.
Cependant,
il reste une inconnue qui me paraît un inconvénient majeur. Grâce à ces
écoutes : à combien d'attentats avons-nous échappé ? Combien de
tonnes de drogues ont été détruites ou saisies ? Combien de trafics en
tout genre ont été torpillés ? La réponse restera obligatoirement un
secret car, si cela était révélé, cela permettra aux malfaisants de contourner
le problème.
Cependant,
il faut se souvenir que l'affaire Cahuzac a été révélée grâce à un détournement
de correspondance électronique privée et à sa divulgation. Alors des questions
viennent : l'union Européenne dispose-t-elle d'un service de renseignement et
d'un service de contre-espionnage ? Si oui, il sert à quoi leur service de
contre-espionnage ?
Et
nous, nous n'espionnons personne ? Les Russes non plus ? Ni les
Iraniens, Turcs, Chinois, Indiens, Israéliens.... ? Ou alors, sommes-nous dans
l'attente d'un clone de Snowden parmi ces nationalités ? À moins que l'Union n’espère-t-elle que ces
services lui soient fournis par les adhérents à l'Union ? En intérim... Sauf
que pour avoir besoin d'espionner et contre-espionner, il faut une stratégie et
un dessein politique qui ne soient pas l'aléatoire résultat d'un marchandage à
plusieurs dizaines d’interlocuteurs. Espionner l'UE, c'est comme espionner la
roulette d'un casino en imaginant parvenir à prévoir le numéro qui va sortir.
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