LES RELIGIONS ET SECTES DE L’ISLAM
Par Jacques BENILLOUCHE
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Mahomet |
Prophète Mahomet
Jusqu’en 632, tant que le prophète
Mahomet était en vie, l’islam ne comportait qu’un seul courant. À sa mort, les
ambitions personnelles exacerbées se sont exprimées lorsqu’il a fallu désigner
un successeur au prophète. Il ne s’agissait plus de divergences de dogmes
religieux mais de combat de personnes, à l’instar de tout combat politique
humain qui caractérise notre temps.
Les califats au temps des prophètes |
Ali, gendre du prophète, s’estimait désigné pour
prendre la succession en raison de sa filiation. Abou Bakr, qui avait été le compagnon de route de Mahomet,
ne l’entendit pas ainsi et sa proximité avec le prophète le rendait légitime
selon lui. Il fut le premier homme à embrasser l'islam (selon la tradition
sunnite) après la première femme de Mahomet, Khadija, et les deux fils adoptifs
du Prophète, alors qu'il était marchand à La Mecque. La scission eu donc lieu en
632 avec la création des chiites reconnaissant Ali comme successeur et les
sunnites avec Abou Bakr comme chef de file qui devint dirigeant religieux,
politique et militaire et premier calife de l'islam, de 632 à 634.
Le Coran |
Contrairement au sunnites, les
chiites refusent d'attribuer au Coran un caractère divin, le jugeant comme une œuvre
humaine avec ses qualités et ses faiblesses ; c’est pourquoi ils donnent
une grande importance à la liberté individuelle. Les sunnites calquent leur vie
sur celle du prophète en cherchant à l’imiter à travers ses faits et gestes
regroupés sous la dénomination de Sunna qui signifie «pratiques». La sunna, selon le Coran, englobe les lois de
Dieu prescrites à tous les prophètes, y
compris le prophète Mahomet. Elle appartient exclusivement à Dieu, n’est pas
interchangeable avec une quelconque autre loi et est unique et immuable à tous
les humains et tous les êtres.
Clergé hiérarchisé
Ali a tenu à réorganiser l’islam en
le structurant par la création d’un clergé hiérarchisé, les ayatollahs, dont le
pouvoir s’impose souvent au pouvoir politique distinct. Les sunnites acceptent
en revanche qu’une même personne détienne à la fois le pouvoir politique et
religieux. De ce point de vue, c’est le cas du roi du Maroc qui est aussi
Commandeur des croyants.
Les sunnites sont très majoritaires
dans le monde puisqu’ils représentent 85% des musulmans. Les chiites sont en
revanche une dominante dans trois pays : l’Iran, l’Irak, le Bahreïn et tout
récemment le Liban où ils dépassent, en nombre, les chrétiens et les sunnites. Ils
ont progressé au Pakistan pour atteindre à présent 20% et en Turquie où ils
représentent le quart de la population.
Sectes antogonistes
La rupture de 632 a entrainé la
création de sectes antagonistes moins importantes mais tout aussi dynamiques. Le
kharidjisme, constitué en 660, s’identifie à une pratique puritaine de l’islam,
à la morale rigoriste, condamnant tout luxe. Les califes doivent mener une vie
exemplaire et doivent être choisis par voie élective parmi les meilleurs
musulmans, sans distinction de race et de tribu.
Ils se divisent sur le
problème de la foi et de l’attitude à adopter à l’égard des autres musulmans ;
les Azraqites sont des radicaux faisant usage de la violence politique et
n’admettent pas la dissimulation de la foi ; les Najadat, moins durs à l’égard
des attentistes, sont partisans de la prise du pouvoir par les armes ; les Sufrites
condamnent le meurtre politique et admettent la dissimulation de la foi par
prudence ; les Ibadites, pacifistes mais intransigeants dans les domaines
politique et moral, se montrent plus souples à l’égard des autres musulmans. Pour
le kharidjisme, tous les hommes sont égaux. Certains kharidjites font du djihâd
un sixième pilier de l'islam.
Berbère kharidjite |
Les kharidjites ont décidé de se séparer dans une branche distincte car ils
ont reproché à Ali de s'en remettre à une décision humaine et non divine pour
décider qui allait diriger la communauté. C'est d'ailleurs un kharidjite qui a
assassiné Ali. Cette tradition du kharidjisme est présente chez les berbères du
Maghreb.
Enfin les alaouites, dont la traduction signifie «partisans
d’Ali», auxquels appartient Bachar Al Assad est une branche dissidente des
chiites. Ils considèrent Ali comme l’incarnation de Dieu sur terre. Ils sont
beaucoup moins rigoristes puisqu’ils prient chez eux et boivent de l’alcool.
Ils ne se retrouvent qu’en Syrie.
Ils ont le même comportement que les druzes qui ont l’habitude
de garder leurs rites sacrés et qui, au nombre de 500.000, se répartissent
entre le nord d’Israël, le Liban et la Syrie. Ils ne pratiquent pas une
religion prosélyte puisque l’on ne peut être druze que par naissance. Ils
forment une branche «hérétique» du chiisme, à forte dimension ésotérique
puisqu’ils croient que Dieu se manifeste
périodiquement sous une forme humaine.
Ils ont toujours été combattus dans le sang par les
musulmans d’où leur habitude de créer leurs villages sur des collines ou au
sommet des montagnes pour mieux se protéger. Les druzes n’ont aucune
revendication territoriale et ne disposent d’aucun lieu saint ni de lieux de
culte. Ils sont très nationalistes dans le pays où ils vivent, le défendant
jusqu’au dernier souffle de leur vie. C’est ainsi qu’ils participent à la
vie politique et militaire d’Israël avec tous les droits reconnus aux
israéliens.
3 commentaires:
merci pour cet article instructif et interessant.
Il faut quand même dire que le kharidjisme est aujourd'hui et depuis bien longtemps extrêmement marginal.
Bjr et merci de votre article qui s’avère des plus juste jusqu'à présent que j'ai lu
Auriez vous l'amabilité de me donner l'autorisation de copier et de faire un pps que je diffuserais !
bien entendu votre nom sera !
merci bonne jnée
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