MARINE LE PEN
S’INVITE DANS L’ÉLECTION PARTIELLE EN ISRAËL
Par
Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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La campagne électorale pour l’élection législative partielle ne passionne pas beaucoup les électeurs israéliens. Elle est trop courte pour aborder sérieusement les programmes politiques des vingt candidats. Leur nombre important reste dissuasif pour ceux qui doivent user de leur droit de vote.
Certains candidats manquent de sérieux et l’on s'interroge sur leur motivation à entrer dans l’arène alors qu'ils sont inconnus en Israël et en France ; d’autres se trompent d’élections pensant rechercher un siège à la Knesset. Et puis il y a les rêveurs, les opportunistes, les démagogues, les inconscients et les incultes en mal de médiatisation qui sont convaincus de faire un carton et qui ne feront que disperser les voix juives.
Trop plein de candidats
S'il y avait une certaine conscience de solidarité ou d'efficacité entre francophones, cette élection
aurait dû se faire à seulement trois candidats parce qu’ils sont véritablement trois à avoir la compétence, l'expérience politique ou la légitimité pour figurer au deuxième tour. Il aurait fallu pour cela que les francophones
assimilent leurs erreurs des élections locales en Israël où la désunion les a
éliminés des conseils municipaux : «c’est moi ou personne».
Le trop-plein de candidats favorise les extrêmes. Grâce à cette élection, le Front national fait reparler de lui car il ne rate jamais une occasion pour diffuser ses idées par candidat interposé. La décision du
F.N de se présenter à l’élection législative partielle
ne changera pas la donne mais il aura à nouveau une tribune. La campagne ronronne sur des sommets détestables tant la haine, les invectives et les
attaques personnelles sont déversées entre adversaires. Il n'y aura pas de second souffle; une seule certitude, ceux qui étaient convaincus d’être au deuxième
tour risquent d’être déçus car les efforts n'ont pas été centralisés.
Le Front National sait qu'il ne gagnera pas mais son but est de faire parler de lui en grignotant à chaque fois quelques électeurs de plus. Il s'accroche en Israël et les 542 voix (3,76%), obtenus en 2012 par sa candidate qui se représente en 2013, ne laissent pas d’étonner. Effectivement il faut se rendre à l’évidence que des juifs votent en Israël pour le F.N, le parti aux thèses discutables. D’ailleurs Marine le Pen doit son 500ème parrainage pour la présidentielle à un conseiller juif vivant en Israël qui n’a toujours pas compris qu’il avait fait son temps.
Le Front National sait qu'il ne gagnera pas mais son but est de faire parler de lui en grignotant à chaque fois quelques électeurs de plus. Il s'accroche en Israël et les 542 voix (3,76%), obtenus en 2012 par sa candidate qui se représente en 2013, ne laissent pas d’étonner. Effectivement il faut se rendre à l’évidence que des juifs votent en Israël pour le F.N, le parti aux thèses discutables. D’ailleurs Marine le Pen doit son 500ème parrainage pour la présidentielle à un conseiller juif vivant en Israël qui n’a toujours pas compris qu’il avait fait son temps.
L’information ne surprend
pas puisque nous avions déjà écrit en mars 2011 que
la présidente du Front national et candidate à la présidentielle
cherchait depuis plusieurs années à gagner le vote juif en Israël et en France.
Une stratégie soigneusement élaborée de rupture avec son père. Il n’y a certes pas
de vote juif car l’électorat des 200.000 votants en France et des 8.000 en Israël
se répartit normalement selon l’échiquier politique traditionnel.
Mais un début de réconciliation du Front National avec les citoyens juifs peut offrir un certificat d’honorabilité et de démocratie à une candidate qui a tout fait pour éliminer de son entourage certaines personnalités hautes en couleurs, proches de son père. La réconciliation avec la communauté juive peut lui donner une nouvelle crédibilité en effaçant les scories qui entachaient le parti et lui amener de nombreux électeurs français qui accepteront de donner leur voix à une extrémiste repentie. Alors elle enfonce le clou à chaque occasion qui lui est donnée.
Mais un début de réconciliation du Front National avec les citoyens juifs peut offrir un certificat d’honorabilité et de démocratie à une candidate qui a tout fait pour éliminer de son entourage certaines personnalités hautes en couleurs, proches de son père. La réconciliation avec la communauté juive peut lui donner une nouvelle crédibilité en effaçant les scories qui entachaient le parti et lui amener de nombreux électeurs français qui accepteront de donner leur voix à une extrémiste repentie. Alors elle enfonce le clou à chaque occasion qui lui est donnée.
L’entrée
en lice d’une candidate du F.N symbolise la force et l’ordre qui pourraient
rassurer ceux qui sont inquiets de la montée d’un islamisme pur et dur en France
et bien sûr dans le camp palestinien. La caution d’un pays comme Israël peut être
utile au moment où le débat sur l’islamisme est ouvert en Europe.
Un courant de sympathie s’est déjà développé à l’égard de Marine Le
Pen dans la communauté francophone par des éléments les plus extrêmes qui lui
servent de fer de lance pour répandre la propagande frontiste dans la
communauté juive française à travers un site à la politique éditoriale douteuse.
La haine est leur fond de commerce. La haine de l’arabe, la haine du
gouvernement israélien jugé timoré, la haine des travaillistes et des
centristes, la haine des gens de gauche
décrits comme «vermines gauchistes juifs», et la haine des corps constitués juifs. Marine Le
Pen est la seule à avoir grâce à leurs yeux.
Le communiqué
d’un pseudo «front juif anti collabos» avait prôné en Israël «qu’aucune voix juive ne doit manquer à
Marine le Pen, la seule personnalité politique d’envergure nationale,
réellement opposée au nazislamisme». Mis à part le fait qu’ils banalisent le terme
de nazi qui ne devrait être utilisé que pour qualifier les monstres criminels
de la Shoah, ils réussissent à permettre la pénétration des idées du FN parmi
les français d’Israël. Le paradoxe existe de voir qu’en Israël, pays juif, la
peur gangrène les esprits.
Le raisonnement est limpide. Le musulman étant l’ennemi commun,
ceux qui le combattent deviennent des amis. Or Marine le Pen n’hésite pas à
enfoncer le clou de «l’islamisation de la société» en se démarquant des
propos contestés de son père sur les chambres à gaz et les camps nazis et a
exclu du parti ceux qui arboraient de façon voyante un antisémitisme qui
n’était plus d'actualité. En se rapprochant des juifs et d’Israël, elle veut faire
du F.N un parti républicain qui pourrait attirer à lui les déçus de l’UMP et du
socialisme. Nombreux sont ceux qui ne veulent pas voter à gauche et qui en
veulent à la droite d’avoir été timide dans ses approches proche-orientales
malgré ses promesses de campagne. Ils trouvent ainsi une ouverture qualifiée de
dangereuse par ceux qui s'inquiètent des extrémismes.
Nouvelle dialectique
Les français
sont très sensibles aux thèmes de l’immigration et de l’islam radical. Le choc
du vote des tunisiens vivants en France à 48% pour les candidats islamistes a
marqué les esprits. Marine Le Pen a donc caressé dans le sens du poil certains
membres des organisations juives au point d’entrainer une cassure entre les
partisans juifs du F.N et les autres. Le CRIF reste certes fondamentalement
engagé contre le F.N mais il ne représente pas la totalité du corps électoral
juif et pas du tout les électeurs français d’Israël.
Les quelques milliers de votants en
Israël seront noyés par ceux des autres pays de la circonscription. Israël
représente en théorie la moitié du corps électoral de la circonscription mais, dans la réalité en termes de votants, le tiers. La participation risque d'être faible en Israël car le débat de l'élection partielle a été
pauvre et n’a jamais été à la hauteur des enjeux. Les espoirs des candidats sont mis sur le vote électronique qui permet d'atteindre les endroits les plus reculés du pays. Au lieu d’exposer leur
programmes et de rester sur des thèmes politiques nobles, certains candidats se sont
acharnés sur leurs adversaires, avec une bave de haine dégoulinante, dans des attaques en dessous de la ceinture quand il ne s’agissait pas de
faire une analyse scolaire d’un CV ou d’une profession de foi.
Mais tandis que les invectives et les injures perdurent, les partisans juifs de Marine Le Pen sont en mesure de convaincre les électeurs qu’une nouvelle star est née parce qu’elle s’est débarrassée d’un antisémitisme encombrant. Nous paierons un jour ce que nous avons semé.
Dernière nouvelle
Mais tandis que les invectives et les injures perdurent, les partisans juifs de Marine Le Pen sont en mesure de convaincre les électeurs qu’une nouvelle star est née parce qu’elle s’est débarrassée d’un antisémitisme encombrant. Nous paierons un jour ce que nous avons semé.
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