Israël contrôle la situation en Cisjordanie

 

ISRAËL CONTRÔLE LA SITUATION EN CISJORDANIE

Par Jacques BENILLOUCHE

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Le drapeau de la fosse aux lions est tenu lors d'une cérémonie commémorative

        Le gouvernement a vite réagi aux troubles et aux émeutes en Cisjordanie pour prouver qu’il n’était pas laxiste, contrairement aux accusations de Netanyahou. Ceux qui, à l’occasion des élections, espéraient pouvoir exploiter la faiblesse de Gantz et de Lapid risquent d’être déçus. Après une semaine d’émeutes et de combats avec un blocus total imposé à Naplouse, les terroristes sont rentrés dans le rang après avoir subi de nombreuses pertes. Cette dernière journée au moins cinq Palestiniens ont trouvé la mort parce que les forces israéliennes ont étendu leurs actions dans une opération militaire de quatre heures, l’une des plus violentes depuis plusieurs années. 

Jamil Al-Amouri, Adham Aliwi et Taysir Issa

        Le Likoud et l’extrême-droite n’ont aucun argument contre le gouvernement. Après l’élimination du chef de Lions Den, Tamer al-Kilani, le 23 octobre, dans une opération ciblée, les autorités sécuritaires ont décidé de frapper un grand coup pour éliminer définitivement le groupe armé. L’opération à grande échelle se justifiait après l’avènement d’un nouveau groupe radical pour lequel Israël avait peu de renseignements. 

Tamer al-Kilani

            Netanyahou n’hésite pas à utiliser la détérioration de la situation sécuritaire comme alibi pour attaquer Gantz et Lapid pour leur laxisme au lieu de jouer la solidarité nationale. Il ne reconnait au ministre de la Défense aucun mérite et assure qu’il a seulement fait preuve d’activisme à l’approche des élections. Pourtant, le gouvernement israélien est arrivé à ses fins puisque les membres de Lions Den ont déposé les armes et ont préféré se rendre aux forces de sécurité palestiniennes pour sauver leur peau. Mahmoud al-Bana, un haut commandant qui a été blessé lors de la dernière opération, s’est rendu avec ses troupes.  

Mahmoud al Bana

Les membres des unités d’élite de Tsahal ont obtenu les mains libres pour agir à leur convenance. Ils ont arrêté Mohamed Nabulsi, le frère d’Ibrahim al-Nabulsi tué à Naplouse et ont détruit un laboratoire d’explosifs dans la Kasbah de Naplouse. Une sorte de guerre d’Alger a été lancée pour éliminer les fondateurs du groupe : Wadee al-Houh , 31 ans, Hamdi Sharaf, 35 ans, Ali Antar, 26 ans, et Hamdi Qayyim, 30 ans et Mashal Zahi Baghdadi, 27 ans. Le groupe a été décapité, peut-être temporairement. Al-Houh est un ancien haut responsable des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, qu’il a quittées pour devenir plus radical. Tous ces terroristes étaient coupables de plusieurs attaques, dont celle qui a coûté la vie à Ido Baruch.

            Sur pression israélienne et américaine, l’Autorité a fini par intervenir auprès des Lions Den pour les convaincre d’être enrôlés dans les forces palestiniennes afin d’avoir la vie sauve. Elle a surtout compris que le blocus de plusieurs jours de Naplouse touchait durement la population civile à court de produits d’alimentation. Sauf à augmenter les mesures sécuritaires, il n’y avait pas d’autres solutions. Le démantèlement du groupe terroriste a été acté. Il s’agit certainement d’une pause car l’on voit mal ces jeunes radicaux déposer les armes aussi rapidement. Mais ils ont besoin de se réorganiser, de se réarmer et de trouver d’autres bases de repli. Sous ses dessous de «force tranquille», Gantz a montré sa détermination que le terrorisme ne pouvait pas se développer en Cisjordanie.

Police palestinienne

Les habitants de Naplouse, qui constataient la détérioration de leurs activités économiques, n’étaient pas étrangers à cette pression. Ils ont poussé l’AP à trouver une solution acceptable. C’est ainsi que de hauts responsables palestiniens ont tenu un certain nombre de réunions avec les hommes armés dans le but de les persuader de déposer leurs armes et de se rendre aux forces de sécurité palestiniennes. Mais quelques-uns seulement ont accepté, ceux qui étaient le plus en danger.

L’AP ne pouvait pas voir son autorité bafouée en pleine rue par des jeunes armés qui prouvaient que Mahmoud Abbas avait perdu le contrôle de la Cisjordanie. Le président leur a alors offert des emplois dans les forces de sécurité palestiniennes. Pour une fois les familles palestiniennes ne se sont pas glorifiées de compter parmi elles des "martyrs". Elles leur ont conseillé de se rendre afin, d’autre part, de débloquer les permis de travail en Israël. Plusieurs membres des Lions Den ont été placés en garde à vue pour éviter d’être capturés par Tsahal.

Pour Israël, c’est le début de la fin mais le terrorisme palestinien est une hydre à plusieurs têtes dont l’une peut se regénérer à Djénine qui n’a pas encore accepté de déposer les armes. Mais l’exemple de Naplouse va certainement servir d’exemple et assurer quelques mois de calme.