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dimanche 16 octobre 2022

Radio RCJ - Réconciliation Fatah-Hamas à Alger


RADIO RCJ - La matinale info


RÉCONCILIATION FATAH-HAMAS À ALGER


Jacques BENILLOUCHE au micro de Rudy SAADA

Copyright © Temps et Contretemps

           

Abdelmadjid Tebboune pose avec Ismail Haniyeh du Hamas et Azzam al-Ahmad du Fatah

       Ce n’est pas la première fois qu’un accord de réconciliation est signé entre les deux factions, Fatah laïque et Hamas islamiste, mais il n’a jamais été respecté ni appliqué. Des délégués du Fatah, Ismail Haniyeh, et du Hamas, Azzam al-Ahmad, se sont retrouvés aux côtés du président algérien Tebboune pour sceller leur réconciliation. 14 factions palestiniennes s’engagent à tenir des élections d’ici le mois d’octobre prochain pour mettre fin à leur rupture. Le président Abbas, chef du Fatah, n’était pas présent ce qui augure mal d’une volonté de réconciliation. En fait, il n’a jamais accepté de remettre en jeu son poste de président. Il fera tout, avec l’aide d’Israël, pour empêcher le Hamas de prendre le pouvoir en Cisjordanie.

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          Pour Azzam al-Ahmed, chef de la délégation du Fatah : «Nous avons signé cet accord pour nous débarrasser du cancer malin de la division qui est entré dans le corps palestinien. Nous sommes optimistes qu'il sera mis en œuvre et ne restera pas de l'encre sur papier». L'Algérie veut créer un nouvel axe du refus en intégrant l’Iran. Dans une envolée lyrique, Ismaïl Haniyeh a déclaré que c'était «un jour de joie en Palestine et en Algérie et pour ceux qui aiment la cause palestinienne, mais un jour de tristesse pour l'entité sioniste».

Signature de l'accord mort-né en 2017
            On explique cet activisme algérien par l’isolement diplomatique de ce pays après la signature des Accords d’Abraham incluant son ennemi de toujours, le Maroc. Le président algérien Abdelaziz Tebboune, qui a négocié l'accord, a noté dans son discours lors de la cérémonie de signature au Palais des Nations de la capitale algérienne que Yasser Arafat avait utilisé le même bâtiment pour annoncer l'indépendance de l'État de Palestine en 1988.

Arafat à Alger en 1988


L’Algérie a voulu donner à cette signature une signification exceptionnelle puisque l'accord a été signé avec pompe et cérémonie en présence d'ambassadeurs étrangers et d'un orchestre militaire qui a joué les hymnes nationaux palestinien et algérien. Le pays prépare en fait le prochain sommet de la Ligue Arabe qui se tiendra dans quelques semaines à Alger. Tebboune cherche à faire renaitre de ses cendres une organisation en état de mort clinique. En fait, fidèle à elle-même, la Ligue Arabe ne peut que confirmer d’une part, ses divisions qui ne lui permettent pas de statuer sur des sujets fondamentaux et d’autre part, son inutilité dans un environnement où trois clans se combattent politiquement.

Ligue arabe


Il faut dire qu’à présent, l’Arabie saoudite, alliée des États-Unis et en relations étroites avec Israël, contrôle le leadership arabe. Sauf à avoir une occasion de se rencontrer et de dialoguer, on ne voit plus l’intérêt d’une Ligue Arabe qui devrait penser à sa refondation ou à sa dissolution. Il s’agit pour Tebboune, dans un contexte de tensions avec le Maroc, de prouver que la diplomatie algérienne dispose d'une grande influence au moment où le pays cherche à augmenter ses ventes de gaz à l’Europe.

Cette déclaration d’Alger a été signée par plusieurs organisations palestiniennes et prévoit que des élections auront lieu pour l’élection d’un nouveau président de l’AP et pour le Conseil législatif. Sont aussi prévues des élections pour le Conseil national, le parlement palestinien, incluant la diaspora forte de plusieurs millions de personnes, qui siègera à Alger. Mais rien n’est dit sur la formation d’un gouvernement d’union.

Mustapha Barghouti


Mustapha Barghouthi, Secrétaire général du parti l'Initiative nationale palestinienne (INP), a déclaré que le document algérien traite toutes les questions cruciales du dossier palestinien et en particulier du dossier de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine).  Il a noté «l’atmosphère positive» qui a régné lors de la première session soulignant «qu'une grande partie des dispositions du document a été approuvée. Nous sommes très optimistes, car un accord a été trouvé sur les questions centrales et leur traitement, comme le dossier de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), l'unification des rangs palestiniens et en plus d'autres questions».

On ne compte plus le nombre d’accords stériles qui ont été signés entre le Fatah et le Hamas ; ce dernier retrouvera le sort de tous les précédents dans les poubelles de l’Histoire. Mais cela fait plaisir à l’Algérie qui trouve là l’occasion de se hisser au rang des grands pays capables d’influer sur le paysage politique international.

2 commentaires:

Georges Kabi a dit…

Jacques, petite remarque: l'Arabie Saoudite se rapproche de la Russie afin de pouvoir augmenter le prix du baril e petrole, ces deux pays vivent dans des crises economiques graves que seul le petrole pourrait abaisser voire meme resoudre.

Anonyme a dit…

Je trouve plutôt que l’Arabie Saoudite est entre le marteau et l’enclume dans cette triangulation dangereuse…