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dimanche 10 mars 2019

Le 8 mars n'a aucun sens aujourd'hui en Israël



LE 8 MARS N’A AUCUN SENS AUJOURD'HUI EN ISRAËL

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright ©  Temps et Contretemps
            
La Femme est l’avenir de l’Homme. Et vice versa. Mais à quand l’égalité? Michel Kichka

          La journée internationale de la femme n’a aucune raison d’être commémorée en Israël car elle ne correspond plus à quelque chose de tangible. Partout, les femmes sont négligées là où elles devraient marquer leur supériorité sur l’homme. C’est surtout valable en politique et dans la religion où elles perdent du terrain et parfois, n’en ont jamais gagné. Les élections du 9 avril 2019 prouvent qu’elles ne peuvent être que des militantes sans droit de regard actif.  


Liste Likoud

La liste électorale du parti Likoud donne l’impression qu’elle a été établie pour s’offrir les bonnes grâces des Orthodoxes : 5 femmes seulement figurent dans les 25 premières places éligibles, et 8 dans les 35 premières places c’est dire si la parité est peu respectée. Et pourtant elles restent passives face à cette discrimination et sont au contraire les plus virulentes dans les réseaux sociaux pour attaquer les listes adverses concurrentes. Elles ont décidé de sacrifier leur avenir politique au profit de leurs collègues machos.
Un léger effort, certes insuffisant, a été fait par la liste Bleu-Blanc de Gantz qui comporte 9 places éligibles dans les 25 premières. Les travaillistes ont fait nettement mieux avec 10 femmes dans les 25 premières places mais, selon les sondages, 2 ou 3 femmes seulement seront amenées à entrer à la Knesset. Même les listes arabes font mieux proportionnellement car deux femmes sont placées parmi les 10 premiers candidats. Il faut noter cependant que le parti Meretz est à l’abri de toute critique car la parité est totalement respectée avec 3 femmes dans les sept premières places.
Liste Meretz

Au lendemain des résultats et après constitution du gouvernement, aucun journal orthodoxe ne publiera de photos des ministres sans avoir au préalable effacé les femmes ministres car elles risquent d’être des objets de désir et de perturber l’esprit des érudits.
On comprend alors pourquoi cette journée des femmes a été instituée sinon, pour prouver qu’elles existent dans un monde totalement dédicacé aux hommes. Le jour où la parité sera totale et effective, alors il ne sera plus nécessaire de fêter une journée qui n’aura rien de spéciale. Mais nous en sommes encore loin.
Femmes ministres floutées

Et pourtant les féministes sont de plus en plus nombreuses et actives, souvent épaulées par des hommes. Elles publient ouvertement de nombreux livres avec leurs thèses missionnaires, prennent part aux discussions dans les médias et brandissent l’étendard de leur différence avec force.  Mais cela est valable dans les pays occidentaux et pas du tout dans les pays orientaux à la traîne sur ce sujet. En Israël même, le retard s’accumule par rapport à la période pionnière où elles étaient les égales des hommes dans les champs et au combat.

La propagation de la religion et de ses préceptes a changé le cours des choses. Les femmes religieuses se lèvent à l’aube et se couchent une fois le dîner servi quand la maison est rangée, le linge lavé et repassé. C’est une forme d’esclavage moderne consenti par des femmes souvent dotées d’un long cursus universitaire, et souvent supérieures à leurs époux, parce que par principe, dans les religions, une femme vaut moins qu’un homme. C’est la mentalité machiste des religions menée au paroxysme. 
De ce point de vue, les Juifs orthodoxes n’ont rien à envier aux Mollahs d’Iran dans leur comportement vis-à-vis des femmes. Alors ils permettent les abus de pouvoir, les violences à l’égard des épouses, les harcèlements de toute sorte, et soutiennent même des dirigeants qui ne se cachent plus d’être misogynes comme le premier d’entre eux, Donald Trump.
Mais tous les pays continuent à traiter les femmes de manière singulière en imposant des inégalités de salaires, en les traitant avec condescendance et en leur imposant des délais de promotion plus longs que les hommes. Le féminisme qui était un jeu, une mode parfois, devient souvent une caricature.
Mais la régression en Israël est grave alors que nous sommes de moins en moins étonnés de voir des femmes aux commandes car elles ont envahi tous les secteurs commerciaux et administratifs en Israël, et à présent militaires. Elles occupent des postes importants dans l’économie avec, par exemple, des directions de banques. Elles sont totalement intégrées dans toutes les fonctions de Tsahal puisqu’on trouve à présent des femmes pilotes combattantes.  

D’ailleurs les femmes sont toujours majoritaires en Israël, avec un taux de 52%. La «supériorité» de la femme sur l’homme apparaît dans sa formation scolaire et universitaire. Les statistiques démontrent que 60% des filles de classes de terminale décrochent le baccalauréat contre 48% des garçons. Dans les études supérieures aussi, la réussite des femmes est plus importante que celle des hommes : 50% des femmes candidates à l’université sont admises, contre 41% chez les hommes. Enfin les femmes représentaient 56% des étudiants de licence et 58% des étudiants en maîtrise.
Ce n’est pas pour autant que les inégalités de salaires s’estompent. Malgré leur participation plus importante au marché du travail, les femmes restent moins payées que les hommes. En fait, d’une manière générale, la femme israélienne doit se contenter d’un salaire équivalent à 66% du salaire masculin.
Si les femmes ont aujourd’hui accès à tous les métiers, elles sont encore très majoritaires dans les professions traditionnelles à bas salaires, aux caisses des supermarchés par exemple. Les femmes représentent plus de 38% des salariés employés dans l’enseignement, la santé et le secteur social. Néanmoins, les femmes sont de plus en plus présentes dans les secteurs de pointe où près de 93.000 femmes travaillent dans le high-tech en représentant 36% des salariés du secteur.
Cette présence constante et croissante n’exonère pas les Juifs ultra-orthodoxes d’une discrimination à l’encontre des femmes qui sont parquées dans certains bus et même sur certains vols. Cependant les femmes sont disciplinées car elles pourraient se venger en période d’élections : une femme, une voix. Il suffit d’un seul bulletin de vote pour renvoyer à leurs chères études des machos anachroniques qui n’ont rien à faire en politique où la mixité est de rigueur. Alors si la fin justifie les moyens, il faudrait faire beaucoup d’efforts pour que les moyens deviennent une fin en soi.

3 commentaires:

Véronique Allouche a dit…

Aujourd’hui Journée internationale de la femme, des affrontements ont eu lieu au Mur des Lamentation entre femmes pratiquantes et ultra-orthodoxes indisposés par leur présence. Que de chemin parcouru en sens inverse depuis la victoire des six Jours où sur le Parvis du Mur, femmes et hommes venaient prier sans distinction de sexe!
Peut-être en sommes-nous arrivés là par lassitude et par égoïsme. Nous avons démissionné devant ces ultras de plus en plus actifs. Leur intransigeance n’a d’égal que notre démission et notre paresse à réagir pour aider ces femmes victimes de notre silence.
Plus largement de par le monde, tant que demeurera ne serait-ce qu’une femme soumise, humiliée ou maltraitée dans son corps et dans son âme, il sera toujours opportun d’en parler et pas seulement le 8 mars.
Bien à toi

Gilbert BRAMI a dit…

L'article publié est partial envers les hommes, les femmes ne désirent pas s'impliquer totalement en politique. Seules celles qui comme les hommes acceptent de sacrifier leur vie de famille peuvent atteindre les plus hauts sommets de l'état et des entreprises.

Par contre celles et ceux qui attendent d'être cooptés ne peuvent être que d'agréables coloriages :

Véronique Allouche a dit…

Les femmes désirent s’impliquer partout où elles le peuvent mais la mainmise de l’homme souvent l’en empêche. Pour un poste équivalent la femme doit se battre contre les préjugés, le machisme, la condescendance masculine à leur égard et cela au-delà d’Israël. Le cas de Simone Veil en est la parfaite illustration, seule femme dans l’hémicycle de l’époque.
Plus grave encore, en Israël les crimes de sang commis par les bruts épaisses envers leurs conjointes ont atteint 25 cas en 2018 contre 130 en France. Faites le calcul de la proportionnalité.... pas de quoi être fier!!
Le beauf macho, imbu de sa bêtise a encore de beaux jours devant lui. Il s’épanouit dans tous les milieux. Il reste aux femmes de ne pas ricaner devant le manque de courtoisie et la suffisance de certains à leur égard . Ne jamais se soumettre à quiconque pour garder sa dignité. Ni plus ni moins.