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dimanche 18 novembre 2018

L'Iran crâne mais la potence fonctionne bien


L’IRAN CRÂNE MAIS LA POTENCE FONCTIONNE BIEN
Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright ©  Temps et Contretemps
            
Rohani avec les chefs du Parlement et de la Justice, Ali et Sadek Larijani

          Le président iranien Hassan Rohani crâne mais il use surtout de la méthode Coué en déclarant que les sanctions américaines n’ont aucun effet : «Les sanctions n'ont eu aucun impact sur notre économie car l'Amérique a déjà utilisé toutes les armes à sa disposition et qu'il n'y avait rien de nouveau à utiliser contre nous». Il a souligné que les États-Unis venaient de publier une longue liste de banques, leurs succursales, les compagnies aériennes et leurs avions, ce qui montre qu'ils ne font «qu'essayer d'influencer psychologiquement la nation iranienne».



Il essaie de rassurer la population en lui garantissant que des stocks importants avaient été constitués en prévision de ces sanctions : «En fournissant des produits de première nécessité, nous n'avons aucun problème et nos entrepôts sont prêts plus que tout autre moment pour répondre aux besoins essentiels de la population pendant de nombreux mois». Pour lui les conditions actuelles sont bonnes et l’exportation s’st consolidée : «la production a augmenté et l'activité des gens est bonne. Il est maintenant certain que l'Amérique ne peut pas réduire à zéro les exportations de pétrole de l'Iran». 
Il est un fait que la Chine a besoin de pétrole pour son expansion et qu’elle a les moyens politiques de s’opposer aux injonctions américaines. Il est vrai aussi que les Etats-Unis ne peuvent réduire brutalement les exportations de pétrole iranien sans faire flamber les cours qui risquent d'atteindre plus de 100 dollars le baril.                                                                                                                                        
Brian Hook

Par ailleurs, le département d'État américain a annoncé que le représentant spécial pour l'Iran, Brian Hook, se rendrait en Israël et aux Émirats arabes unis entre le 12 et le 20 novembre, pour rencontrer des responsables et discuter de coopération afin de contrer les menaces iraniennes.
       La visite a pour but de faire progresser la stratégie du président américain Donald Trump sur l'Iran et d'accroître la pression sur le régime iranien pour que, selon le Département d’État : «il mette fin à ses politiques destructrices, y compris ses menaces de prolifération nucléaire et de missiles, son soutien au terrorisme et d'autres activités déstabilisantes à l'échelle régionale».
Le rétablissement des sanctions fait partie d'un effort plus vaste de Trump pour forcer l'Iran à limiter ses programmes nucléaires et de missiles, ainsi que de son soutien aux «forces de substitution au Yémen, en Syrie, au Liban et dans d'autres régions du Moyen-Orient».
Vahid Mazloumin durant son procès, sera ensuite pendu

Mais sur le plan intérieur la situation intérieure est critique et le gouvernement iranien est contraint d’user la manière forte pour éviter le désordre économique. Il doit faire des exemples pour empêcher les trafiquants de profiter de la situation et pour montrer qu’il y a tolérance zéro. Ainsi il vient de pendre deux hommes pour «crimes économiques».

          La télévision d'État a rapporté que Vahid Mazloumin et son complice, Mohammad Ismail Ghasemi, avaient été pendus le 14 novembre après avoir été condamnés pour avoir manipulé les marchés des pièces de monnaie et des devises fortes au moyen de transactions illégales et non autorisées, ainsi que pour contrebande. Plusieurs de leurs complices ont été enfermés en prison. Selon l’agence de presse iranienne, Mazloumin, surnommé le «sultan des pièces» a été surpris avec deux tonnes de pièces d'or. Le deuxième pendu était chargé de la vente de pièces d’or. La loi iranienne est sévère avec les coupables convaincus de «propagation de la corruption sur la terre», un crime capital.

De nombreux tribunaux d’exception ont été mis en place sur recommandation du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Les tribunaux ont prononcé au moins sept condamnations à mort depuis leur création et certains des procès ont été retransmis en direct à la télévision. Les Iraniens n’ont trouvé que la potence pour empêcher de simples citoyens à protéger leur épargne en acquérant des devises. A la chute de la monnaie s’ajoute l’explosion du coût de la vie, provoquant des manifestations sporadiques contre la corruption. Mais de nombreux manifestants ont en profité pour scander des slogans anti-gouvernementaux.
Des dizaines de «négociants en dollars» ont été arrêtés à Téhéran, souvent par anticipation à une aggravation de la crise monétaire iranienne. Le chef de la police a confirmé que la vente de dollars américains dans les rues ou sur le marché était un crime et que la police la combattrait. Le gouvernement est désemparé et se défend mal en choisissant des cibles innocentes.  En août, la crise du dollar avait entraîné l'éviction du gouverneur de la Banque centrale d'Iran, Aliullah Saif, et l'arrestation du responsable du département des changes de la banque, Ahmed Araghchi, ainsi que de cinq hauts responsables de la Banque centrale. L’excuse avancée était la perte de 70% de la valeur du rial, la faiblesse de l’économie et la forte demande de dollars par la population, comme s'ils étaient responsables de la situation.
En raison des risques de représailles, les manifestations sur la hausse des prix sont rares et ne sont pas portées à la connaissance des Occidentaux.  Les manifestants ont eu le courage de boucler le bâtiment du parlement, mais ils ont été vite dispersés par les forces de sécurité qui ont usé de gaz lacrymogènes. Des tribunaux révolutionnaires d’exception, avec des jugements rapides, ont été mis en place pour faire face à la «guerre économique» provoquée par des ennemis étrangers. 96 personnes ont été arrêtées pour des accusations liées au commerce illégal de devises fortes ou d'or.
Enterrement basij


          Mais certains éléments de la population semblent plus actifs et plus audacieux puisqu’ils n’hésitent pas à user de la violence. Deux hommes de la force Basij, placée sous le commandement du Corps des Gardes de la révolution (IRGC), ont été abattus près de la ville d'Abadan par des hommes armés. L'un d'eux est mort sur les lieux et l'autre a succombé à ses blessures plus tard. Les médias iraniens ont publié des photos des deux membres morts, montrant l'un d'eux lors d'un entraînement militaire portant le costume de la force terrestre de l'IRGC.  Le temps n'est pas en faveur du régime iranien.


1 commentaire:

Patrick a dit…

j espère que le plan de Trump sera un succès .Il est systématiquement critique par les européens et les hommes de gauche. Ici ,au moyen Orient il peut apporter une vague d accords de paix et de tranquillité en faisant tomber ce régime iranien corrompu et dangereux.