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mercredi 8 avril 2015

L’IRAN, NOTRE AMI, NOTRE ALLIÉ ? Par André NAHUM



L’IRAN, NOTRE AMI, NOTRE ALLIÉ ?

La chronique de André NAHUM


Camp de Yarmouk
Difficile de  comprendre ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient. Sur le terrain d’abord. Les malheureux Palestiniens du camp de Yarmouk dans la banlieue de Damas sont encerclés et en partie occupés par l’État islamique qui ne se gêne  pas comme à son habitude pour  décapiter, violer  etc…tandis que Bachar Al Assad les bombarde. Une situation effroyable qui exige une action internationale urgente pour les évacuer. Mais qui s’en soucie vraiment ?



Yémen

Au Yémen en pleine anarchie, on ne sait plus qui combat contre qui, mais les morts s’accumulent. La ville irakienne de Tikrīt a été reprise à l’État islamique par les milices iraniennes pour le compte de l’Irak. Sur le plan politique, on sait qu’un  accord-cadre a été signé à Lausanne entre l’Iran et les Nations. Un accord sur lequel  M.Heinonen, ex directeur adjoint de l’AIEA, est très critique, car dit-il, il laisse sans réponses un certain nombre de préoccupations-clefs et n’insiste pas sur la transparence du programme nucléaire développé jusqu’ici ni sur le nombre réel de centrifugeuses en fonctionnement.
Anthony Blinken
Barack Obama, maître-d‘œuvre de cette opération est sûr du bien-fondé de sa politique Moyen-Orientale, mais n’est  pas sûr du tout de ses  résultats et exprime même ses doutes. Cet accord, salué par  la CIA et par trois  associations américaines, l’une juive, l’autre  musulmane et  la troisième iranienne, a été très mal accueillie par les États arabes et vigoureusement combattu par Benyamin Netanyahou. C’est pourquoi après avoir voulu rassurer les Israéliens en leur affirmant que les USA ne les laisseraient jamais tomber en cas de danger, Obama a envoyé le secrétaire d'État adjoint, Anthony Blinken  à Beyrouth pour une tournée régionale dont l’objectif, selon le quotidien libanais  l’Orient-le-Jour serait  double : d'une part, informer les partenaires arabes de la portée de cet accord-cadre, mais aussi de ses limites et s'informer d’autre part, de ce qu’ils en pensent.
Le diplomate aurait ainsi expliqué à ses interlocuteurs  que Téhéran se trouve face à une alternative déterminante : redevenir un État pacifique contribuant au développement de la région ou bien maintenir son action belliqueuse sur le terrain régional. Cet accord serait suivi d’une levée progressive des sanctions et permettrait donc à l’Iran, comme on s’en doutait déjà,  de devenir la puissance dominante dans la région, de conserver ses possibilités de se doter un jour  de l’arme atomique, de développer  son programme de missiles à longue portée, sans exiger de lui, à défaut de reconnaître formellement le droit à l’existence d’Israël, au moins qu’il mette en sourdine  ses  imprécations et ses menaces de mort contre lui.
Le secrétaire d'État adjoint aurait déclaré que  cet accord-cadre sur le nucléaire devrait pousser Téhéran, s'il souhaitait vraiment gagner sa place au sein de la communauté internationale, à cesser de «maintenir son soutien aux organisations terroristes et à créer des troubles dans d'autres États». En somme de devenir tout gentil. Peut-on réellement y croire ou n’est-ce qu’un vœu pieux ? On nous dit bien que Washington serait vigilant,  intransigeant et fermement opposé  à l'aventurisme iranien dans la région, mais les Ayatollahs s’étant montrés bien meilleurs joueurs d’échecs que les Occidentaux, on peut en douter.

On ne sait même pas si les options rassurantes, au moins en apparence du président iranien Hassan Rohani, seraient mises en application ou bien si elles étaient supplantées par celles des forces les plus conservatrices et les plus radicales du régime. De toute façon, l’administration américaine actuelle souhaite  faire admettre à  ses alliés sunnites qu’il est de leur intérêt  d’accepter sa politique  et appelle notamment à un assouplissement des rapports Ryad-Téhéran.

S’il est vrai que l’État islamique constitue une menace effroyable pour notre civilisation et qu’il n’est  pas facile pour les Occidentaux et leurs alliés de combattre sur deux fronts est-ce une raison suffisante pour s’allier avec un croissant chiite qui n’est pas moins  dangereux ? La sécurité de la région et du monde ne se joue pas sur un coup de dés, mais on peut espérer que d’ici le 30 juin, Obama et  les États Occidentaux, sensibles aux critiques qui ont été émises, pourront poursuivre les négociations et obtenir des modifications  rassurantes à l’accord cadre de Lausanne. Ce n’est pas impossible.

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