Camp de Yarmouk |
Difficile de comprendre ce qui se passe actuellement au
Moyen-Orient. Sur le terrain d’abord. Les malheureux Palestiniens du camp de
Yarmouk dans la banlieue de Damas sont encerclés et en partie occupés par l’État
islamique qui ne se gêne pas comme à son
habitude pour décapiter, violer etc…tandis que Bachar Al Assad les bombarde.
Une situation effroyable qui exige une action internationale urgente pour les
évacuer. Mais qui s’en soucie vraiment ?
Yémen |
Au Yémen en pleine anarchie, on
ne sait plus qui combat contre qui, mais les morts s’accumulent. La ville
irakienne de Tikrīt a été reprise à l’État islamique par les milices iraniennes
pour le compte de l’Irak. Sur le plan politique, on sait qu’un accord-cadre a été signé à Lausanne entre
l’Iran et les Nations. Un accord sur lequel
M.Heinonen, ex directeur adjoint de l’AIEA, est très critique, car dit-il,
il laisse sans réponses un certain nombre de préoccupations-clefs et n’insiste
pas sur la transparence du programme nucléaire développé jusqu’ici ni sur le
nombre réel de centrifugeuses en fonctionnement.
Anthony Blinken |
Barack Obama, maître-d‘œuvre de
cette opération est sûr du bien-fondé de sa politique Moyen-Orientale, mais
n’est pas sûr du tout de ses résultats et exprime même ses doutes. Cet
accord, salué par la CIA et par
trois associations américaines, l’une
juive, l’autre musulmane et la troisième iranienne, a été très mal
accueillie par les États arabes et vigoureusement combattu par Benyamin Netanyahou.
C’est pourquoi après avoir voulu rassurer les Israéliens en leur affirmant que
les USA ne les laisseraient jamais
tomber en cas de danger, Obama a envoyé le secrétaire d'État adjoint, Anthony
Blinken à Beyrouth pour une tournée
régionale dont l’objectif, selon le quotidien libanais l’Orient-le-Jour serait double : d'une part, informer les partenaires
arabes de la portée de cet accord-cadre, mais aussi de ses limites et
s'informer d’autre part, de ce qu’ils en pensent.
Le diplomate aurait ainsi
expliqué à ses interlocuteurs que Téhéran
se trouve face à une alternative déterminante : redevenir un État pacifique
contribuant au développement de la région ou bien maintenir son action
belliqueuse sur le terrain régional. Cet accord serait suivi d’une levée
progressive des sanctions et permettrait donc à l’Iran, comme on s’en doutait
déjà, de devenir la puissance dominante
dans la région, de conserver ses possibilités de se doter un jour de l’arme atomique, de développer son programme de missiles à longue portée,
sans exiger de lui, à défaut de reconnaître formellement le droit à l’existence
d’Israël, au moins qu’il mette en sourdine
ses imprécations et ses menaces
de mort contre lui.
Le secrétaire d'État adjoint
aurait déclaré que cet accord-cadre sur
le nucléaire devrait pousser Téhéran, s'il souhaitait vraiment gagner sa place
au sein de la communauté internationale, à cesser de «maintenir son soutien
aux organisations terroristes et à créer des troubles dans d'autres États».
En somme de devenir tout gentil. Peut-on réellement y croire ou n’est-ce qu’un vœu pieux ? On
nous dit bien que Washington serait vigilant,
intransigeant et fermement opposé
à l'aventurisme iranien dans la région, mais les Ayatollahs s’étant montrés bien meilleurs joueurs d’échecs que les Occidentaux, on peut en douter.
On ne sait même pas si les
options rassurantes, au moins en apparence du président iranien Hassan Rohani, seraient
mises en application ou bien si elles étaient supplantées par celles des forces
les plus conservatrices et les plus radicales du régime. De toute façon,
l’administration américaine actuelle souhaite
faire admettre à ses alliés
sunnites qu’il est de leur intérêt
d’accepter sa politique et
appelle notamment à un assouplissement des rapports Ryad-Téhéran.
S’il est vrai que l’État
islamique constitue une menace effroyable pour notre civilisation et qu’il
n’est pas facile pour les Occidentaux et
leurs alliés de combattre sur deux fronts est-ce une raison suffisante pour
s’allier avec un croissant chiite qui n’est pas moins dangereux ? La sécurité de la région et du
monde ne se joue pas sur un coup de dés, mais on peut espérer que d’ici le 30 juin,
Obama et les États Occidentaux,
sensibles aux critiques qui ont été émises, pourront poursuivre les
négociations et obtenir des modifications
rassurantes à l’accord cadre de Lausanne. Ce n’est pas impossible.
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