La guerre est la réponse de Moscou à
l'expansion continue de l'OTAN vers l'Est. L'UE réagit à la guerre contre
l'Ukraine, par un nouveau paquet de sanctions Au même moment, l'OTAN lance pour
la première fois ses plans de défense pour l'Europe de l'Est. C’est la
deuxième guerre d'agression d'une grande puissance contre un autre État en
Europe depuis la fin du système de confrontations ; elle présente les caractéristiques
que la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie au printemps 1999, la première
guerre d'agression illégale sur le continent européen depuis la Seconde Guerre
mondiale. La guerre contre l'Ukraine est la troisième contre-attaque de la
Russie contre les provocations pro-occidentales et contre l'expansion régulière
de l'OTAN vers l'Est. Cela a été précédé par un vaste réarmement et des manœuvres
extensives près des frontières russes, ainsi que par le conflit sur
l'éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
Les prémisses de l’action violentes étaient visibles pour les chancelleries et ses fins analystes, sauf peut-être chez certains encore pétris de leurs certitudes, dont Paris qui annonçait une rencontre au sommet démentie le lendemain par le Kremlin et suivi d’un appel téléphonique pour enjoindre à Poutine d’arrêter le conflit. Gouverner, n’est-ce pas prévoir et comprendre ses adversaires ? Sinon à quoi bon faire semblant de négocier.
Moscou se réfère au précédent du Kosovo en lien direct avec ses décisions successives et la caducité de fait de l’accord de Minsk. L'une des raisons était qu'il n'y avait plus aucune perspective de mise en œuvre de l’accord. Berlin et Paris en assument toute la responsabilité. Un grand quotidien allemand conseillait de poursuivre les négociations afin de contraindre la Russie, mais pas sérieusement pour sa mise en œuvre. C’est ce qu’ont fait les deux partenaires du format de Normandie. Ils ont joué les prolongations sans intégrer que le compte à rebours avait démarré.
Réunion à Paris du format de Normandie |
Poutine a compris que le président Zelensky ne pourrait jamais remplir les obligations figurant dans l’accord de Minsk. Il a donc décidé de reconnaître les deux républiques avec les mêmes arguments que Berlin et l'OTAN en son temps pour forcer la Serbie à se séparer du Kosovo contre sa volonté – C’est ce précédent qui a ouvert la boîte de Pandore en Europe. Il faut aussi rappeler que la Russie était en négociations avec les États-Unis en vue d’un accord sur la sécurité qui a été interrompu par les Américains. Joe Biden par ses déclarations équivoques a déjà jeté l’éponge en déclarant que son pays n’interviendrait pas en Ukraine.
Nombreux
sont ceux, médias inclus, qui feignent d’ignorer que la guerre d'agression
contre l'Ukraine n'est pas la première en Europe depuis 1945. La première sur
le continent a été la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie en 1999, au
prétexte de la violence serbe contre à la minorité albanophone au
Kosovo. Le chancelier de l'époque, Gerhard Schröder, a admis que la guerre
avait été menée en violation du droit international ; le secrétaire d'État
de l'époque au ministère des Affaires étrangères, Wolfgang Ischinger, admettra
ensuite – qu'elle était «problématique» au regard du droit international
– «beaucoup !».
Premier bombardement de l'Otan en ex Yougloslavie march 1999 |
À
cette époque, l'armée de l'air allemande a joué un rôle dans la destruction de
la défense aérienne serbe pour préparer les frappes aériennes. Les Tornados
allemands ont tiré plus de 230 missiles HARM sur des positions serbes. Le
nombre des victimes n'est pas connu à ce jour. Avec cette guerre contre la
Serbie, l'OTAN a ouvert la boîte de Pandore. A la guerre de la Russie contre
l'Ukraine s'ajoute une seconde guerre d'agression en Europe, qui viole le droit
international. Contrairement à ce qui était prévu après la chute de l’Union
soviétique et l’entente Gorbatchev-Bush, il devait y avoir un modus vivendi en
Europe et un accord sur la non-expansion de l’Otan face à la Russie.
La
guerre russe est la réponse violente à l'avancée constante des puissances
occidentales vers l'Est - et non la première. Lorsque la Géorgie, soutenue
par l'Occident, a commencé à bombarder l'Ossétie du Sud en août 2008, rompant
le cessez-le-feu, frappant les troupes russes surveillant le cessez-le-feu, les
forces russes ont brièvement envahi la Géorgie pour arrêter tout nouveau
bombardement : c'était la première réaction de Moscou. Quand, après les
deux premières phases de l'élargissement à l'Est de l'OTAN, les Occidentaux ont
soutenu un coup d'État à Kiev début 2014, qui comprenait plusieurs ministres du
parti fasciste Svoboda et qui visait clairement l'adhésion à l'OTAN - une
question très controversée dans le pays lui-même, la Russie a absorbé la Crimée
après un référendum réussi : c'était la deuxième riposte de Moscou.
L'OTAN,
à son tour, a répondu par une nouvelle escalade des tensions, en stationnant
des troupes de combat en Europe de l'Est et du Sud-Est - en violation de l'Acte
fondateur OTAN-Russie - et en amplifiant ses manœuvres près de la frontière
russe, notamment par le déploiement d’importantes unités américaines transférées
des États-Unis vers l’Europe de l’Est. La Russie a demandé à plusieurs reprises
le démantèlement de la présence de l'OTAN en Europe de l'Est et du Sud-Est. Le
pacte militaire occidental y a répondu en décidant le 16 février de stationner
encore plus de troupes dans la région. Moscou a renouvelé ses demandes d’arrêter
l'expansion de l'OTAN vers l'Est et, surtout, à ne pas accepter l'Ukraine dans
l'alliance. L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN est inacceptable pour la
Russie qui perdrait la «profondeur stratégique». Ce qu’il faut
comprendre comme zone tampon entre le cœur de la Russie et les puissants européennes
(de l’Otan).
L'Otan
a refusé d’officialiser sa position : l’Ukraine ne rentrera jamais dans
l’Otan, ce pays est en guerre avec la Russie depuis 2014. L’UE n’intègrera pas
ce pays, elle a déjà beaucoup de difficultés avec les pays de l’Est. Toutes les
chancelleries le savent, On évoque toutes sortes de raisons qui ne constituent
pas une acceptation, en invoquant la liberté de choisir une alliance, mais en
ignorant le principe de «sécurité sans partage», qui est également
inscrit dans les accords internationaux tels que la Charte européenne de
sécurité et par laquelle tous les États sont tenus de ne pas mettre en danger
ceux des autres États en garantissant leurs besoins de sécurité En outre,
plusieurs pays de l'OTAN ont répondu aux appels à ne pas intégrer l'Ukraine
dans l'alliance en commençant à moderniser encore plus largement les forces
armées ukrainiennes, au mépris de ses
intérêts de sécurité en renforçant la présence de l'OTAN et en liant l'Ukraine
à l'alliance militaire occidentale. Le ministre ukrainien des Affaires
étrangères a récemment assisté à une réunion des ministres des Affaires étrangères
de l'OTAN - la Russie a maintenant répondu par une troisième
contre-attaque. Elle prend la même forme que la guerre de l'OTAN contre la
Yougoslavie en 1999.
Il y a évidemment un risque d’escalade incontrôlable.
On ne peut que condamner la marche militaire en cours. On ne peut toutefois pas
ignorer les origines du conflit et se poser la question : est-ce celui qui
a ouvert la boite de Pandore qui est responsable ou est-ce celui qui en
sort et peut-on être responsable mais pas coupable ou coupable sans être
responsable ? Jean-Paul Sartre avait sa réponse, l’enfer c’est les autres.
En dernière minute, mais très tardivement, le président ukrainien vient de
déclarer qu’il pourrait discuter d’un statut de neutralité avec Moscou. Il
vient de comprendre qu’il est seul face au Kremlin et son maître.
6 commentaires:
Des crimes épouvantables étaient en train d’être commis sur le sol européen, en Serbie, en 1994. Vous croyez sérieusement que laisser faire aurait « apaisé » le clan orthodoxe slave ?
Vous avez le droit de soutenir Poutine - nous avons le devoir de vous contredire.
Merci, monsieur Moritz, pour cet article courageux. Car, par les temps qui courent, il devient de plus en plus dangereux d’appeler un chat, un chat, et un patriote russe ne peut être au mieux, qu’un fou !
En France nous avons complètement oublié la politique de non alignement du général De Gaulle qui considérait que l’Europe s’étendait de « l’Atlantique à l’Oural ». Cela lui avait inspiré une politique d’équilibre entre les deux blocs – atlantiste et soviétique – qui avait valu à la France et au Quai d’Orsay d’être respectés dans le monde pendant la seconde partie du XXe siècle.
Or cette politique a été abandonnée précisément par Chirac et surtout Sarkozy, qui pourtant se prétendaient les héritiers du Général !
Sur le plan diplomatique, il n’y a donc rien à attendre du président Macron, puisqu’il ne peut rien proposer, n’étant plus que le petit télégraphiste aux ordres de Biden.
Or à ce qu’on nous raconte en boucle dans les media, le peuple qui a sacrifié un million et demi de soldats pour récupérer l’Alsace et la Lorraine, s’apprêterait à plébisciter Macron par peur de l’Ours russe.
Très cordialement.
@Mme Arnaud : mais c’est bien sûr ! Macron et Biden sont des affreux, des dictateurs sanguinaires, et Poutine qui est allé « buter les Tchétchènes jusque dans les chiottes » comme il l’a élégamment dit lui-même, entre autres atrocités, est un patriote. Il a torturé et assassiné nombre de ses opposants, il a fait la guerre en Crimée, en Ossetie, envoyé ses mafieux en Afrique, il soutient l’Iran, un régime charmant, a bombardé les civils syriens, il est au pouvoir depuis 2006 en ayant fait changer la constitution pour s’y maintenir toute sa vie avec des codes de dictateur, et tous ces actes font de lui un patriote et Macron un tyran.
En ce qui me concerne, je préfère la démocratie française, imparfaite, mais où vous pouvez critiquer le pouvoir comme bon vous semble.
Je ne peux que remercier V. Jabeau d’apporter en quelques lignes, tant d’eau à mon moulin !
J'ai été très intéressé par les divers commentaires reçus. Cependant, j'ai cru comprendre qu'on me prêtait certaines intentions. Je dois donc préciser des points qui auront échappé à la lecture. Jacques Benillouche permet au chroniqueur que je suis de s'exprimer librement. Ce qui est fondamental et démontre si besoin était qu'il ne s'agit pas d'un site partisan. Ce qui se traduit par une pluralités d'analyses, au même titre qu'il permet une diversité d'opinions. Les faits, rien que les faits, plaisants ou très déplaisants sont la source de mes Analyses. Expliquer, rappeler, ne constituent en rien une adhésion. Si c'était le cas, par hypothèse cela deviendrait une opinion partisane. La tolérance qui s'exerce envers les chroniqueurs s'applique aussi envers les lecteurs qui peuvent s'exprimer.Chacun peut avoir une vision différente. C'est sa liberté. Enfin, au cas où cela aurait échappé au lecteur avisé, j'indique bien qu'il s'agit d'une agression(la seconde en Europe depuis 1945) c'est factuel.
En conclusion, j'indique aussi " qu'on ne peut que condamner ... en cours" Ce qui ne laisse place à aucune équivoque.
Très cordialement,
Francis Moritz, vous avez raison d’être prudent car de nos jours on ne l’est jamais assez.
C’est normal de condamner l’invasion puisque finalement c’est toujours les civils qui trinquent. Mais puisque tout le monde, subitement, semble éprouver des sentiments d’humanité alors…
Pourquoi tout le monde ne condamne-t-il pas les avortements qui constituent un véritable génocide ?
En effet, je rappelle que les embryons et fœtus que l’on tue dans le ventre des femmes sont aussi des ÊTRES HUMAINS qui, contrairement aux Ukrainiens, ne peuvent pas se défendre contre ceux qui les arrachent de l’utérus. Ce génocide totalise depuis sa légalisation près de 2 milliards d’êtres humains soit le plus grand génocide jamais perpétré par le genre humain depuis la création du monde. Or quelles sont les voix qui condamnent l’invasion russe et qui s’élèvent en même temps contre ce génocide ? Et sur quoi les gens pleins d’humanité se basent-ils pour ouvrir les yeux d’un côté sur ceux qui subissent l’invasion, et les fermer de l’autre côté sur ceux qui sont arrachés du ventre des femmes ? Où est la justice ?
Par ailleurs, puisque tout le monde, subitement, semble éprouver des sentiments d’humanité alors…
Pourquoi ne pas s’insurger aussi contre le fait que les dirigeants de ce monde, au prétexte de la «pandémie», ont créé un laboratoire mondial à ciel ouvert pour obliger, de manière bien sûr insidieuse et cruelle, les ÊTRES HUMAINS à devenir les cobayes d’expérimentations, et du même coup des trans-humains (par ARNm) ?
À ce sujet, un exemple de tactique : Je te prive d’emploi SI tu ne te soumets pas à l’EXPERIMENTATION «vaccinale» (ARNm). Humain, ça ?!
En France, le gouvernement a décrété l’état d’urgence jusqu’au 31.07.2022 pour pouvoir EXCEPTIONNELLEMENT notamment bafouer toutes les lois sur les droits de l’homme et suspendre les travailleurs qui refusent l’injection expérimentale sans leur laisser la possibilité d’une rupture conventionnelle (démission, licenciement). De cette façon ces personnes suspendues ne peuvent pas travailler ailleurs officiellement mais uniquement à la rigueur par le biais du travail au noir. Par conséquent si elles sont prises elles sont lourdement sanctionnées. Humain, ça ?! Ce chantage - travail contre 3 piqures - aboutit ni plus ni moins qu’à une CONDAMNATION A MORT puisque tout le monde, si plein d’humanité, sait parfaitement que sans travail, pas d’argent et sans argent pas de possibilité d’acheter du pain, c’est-à-dire de se nourrir. Et si pas de pain, au bout : la MORT !
Même Dieu n’a jamais fait ça !!! C’est tout simplement scandaleux et diabolique. Or cela se passe actuellement en particulier en France pendant que la Russie envahit l’Ukraine et que le gouvernement français joue au héros leader libérateur ! Incroyable ! On met à mort des gens dans son pays et on va en délivrer d’autres ailleurs ?! On n’a pas d’argent pour les besoins des populations mais on en a pour cette guerre ! L’Union vient en effet de débloquer un demi-milliard pour l’Ukraine sans compter les armes, les avions etc. ! C’est fou !
Mais tout de même, attention ! Car là peut-être UNE CONDITION : Macron ne voudra libérer que ceux qui sont «vaccinés» car il a dit tout récemment, haut et fort, que vis-à-vis des non-vaccinés il n’avait qu’une envie : les emmerder ! Donc c’est pas encore gagné pour les Ukrainiens…
Bref ! À qui profite réellement le crime (de la guerre Ukraine/Russie) ?
Eh bien, si on réalise que pendant que tout le monde a les yeux rivés sur l’Ukraine envahie, et ne s’occupe plus que de présenter la Russie comme un horrible monstre, personne ne s’occupe plus des dictateurs en herbe ni des libertés perdues ni du contrôle des populations en lien avec la mise en place du Nouvel Ordre Mondial menée par ses initiateurs qui font partie du Forum ECONOMIQUE Mondial et de son projet de grande réinitialisation. Le grand gagnant, en fait, c’est ce dernier.
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