Camp de Yarmouk 2014. Des habitants attendent l’aide alimentaire distribuée par l’UNRWA |
Deux films font l’actualité Little
Palestine et Tantura. «Little
Palestine» est un film sur la brutalité du régime syrien lors du siège de
Yarmouk. Le poignant documentaire d’Abdallah Al-Khatib, sorti le 12 janvier 2022
en France, revient sur l’un des épisodes les plus sombres de la guerre en Syrie.
Le siège implacable par l’armée de Bachar Al-Assad du camp de Yarmouk. Le
réalisateur palestinien Abdallah Al-Khatib filme les privations quotidiennes,
tout en rendant hommage au courage des enfants et des habitants du quartier
dans un film à la fois bouleversant et poétique.
Photo tirée du documentaire Tantura |
Le
deuxième documentaire «Tantura» du réalisateur israélien Alon Schwarz a été
diffusé fin janvier 2022 au festival de Sundance, en Utah, aux Etats-Unis. Ce
film revient sur la prise par l'armée israélienne du village palestinien de
Tantura en mai 1948. Les historiens israéliens se sont affrontés sur l’hypothèse
d’un massacre.
1-“Little Palestine”, un film sur la brutalité du régime syrien lors du siège de Yarmouk
Une rue de Yarmouk |
Le
documentaire d’Abdallah Al-Khatib, Little Palestine, journal d’un siège revient
sur l’un des épisodes les plus sombres de la guerre en Syrie : Il décrit l’implacable
siège par le régime de Bachar Al-Assad du quartier palestinien de Yarmouk, dans
la banlieue sud de Damas entre 2013 et 2015. Caméra au poing, Abdallah Al-Khatib a capturé au fil
des mois les bribes d’un quotidien infernal, entre bombes et famine. Il
témoigne à la fois des privations, des craintes et des souffrances, mais aussi
du courage et de l’humour des enfants et des habitants du quartier.
Le camp de Yarmouk était complètement isolé du monde extérieur et sa population privée de nourriture, de médicaments et d’électricité, dans le cadre d’une stratégie de siège suivie dans plusieurs régions du pays pour faire plier la rébellion. Fin 2012, quelque 140.000 réfugiés ont fui le camp en une semaine, alors que le régime syrien y menait une campagne de bombardements pour tenter de contrer l’avancée des groupes rebelles. La population, qui s’élevait à 160.000 habitants en 2012, s’est ainsi vu réduite à quelque 18.000 habitants piégés : «Tuez-nous avec vos missiles. Ainsi, on ne mourra pas de faim. On ne mourra pas sans dignité !», clame même un assiégé après un bombardement.
Pas d’inquiétude pour le régime de Bachar
el-Assad
Ce documentaire a été salué par la critique, mais de nombreuses
personnalités publiques, des universitaires et des journalistes soutiennent le
régime d’Assad et se font l’écho de son affirmation selon laquelle il ne fait
que combattre le terrorisme. Les défenseurs des Palestiniens
demeurent silencieux. Bien qu’ayant bombardé ses propres hôpitaux, tuant malades,
infirmiers et médecins, la Syrie de Bachar el-Assad a été élue membre du Conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la Santé. Et elle va bientôt
être réintroduite au sein de la Ligue arabe.
Le vacarme de Tantura
Photo tirée du documentaire Tantura Alon Schwarz |
Les
anciens de la division Alexandroni lui intentèrent un procès en diffamation. Il
fit appel à des avocats bénévoles de l’ONG palestinienne-israélienne Adalah. Il
demanda aussi au patron de la Maison de l'Orient et ministre OLP de Jérusalem,
Fayçal Husseini, de lui fournir de l'argent. M. Katz a personnellement confirmé
qu'il avait demandé et reçu de Fayçal Husseini environ 18.000 dollars pour
couvrir les frais de justice. Finalement, la plainte en diffamation contre Katz
de la part des vétérans l’a amené à se rétracter sur le récit du massacre. Le film a reçu des subventions du réseau du câble Hot
et du Fonds cinématographique d’Israël. Il conclut que des Palestiniens ont
probablement été enterrés sur ce qui est aujourd'hui un parking près de la
plage Dor Beach, très fréquentée dans le nord du pays. « Je suis
sioniste, je pense que les Juifs doivent avoir leur propre État mais il est
essentiel que nous comprenions notre histoire» explique le réalisateur Alon
Schwarz.
Des conclusions différentes et contradictoires
Les historiens qui ont abordé l’épisode — de Yoav
Gelber à Benny Morris et Ilan Pappé – sont arrivés à des conclusions
différentes et contradictoires. Yoav Gelber précise que le village avait
décidé de participer à la guerre avec l’appui de combattants de l’armée arabe.
Une tuerie, accompagnée d’une mise à sac du village, est imputée à l’atmosphère
de furie succédant immédiatement à la reddition, d’autant plus qu’un ou
quelques combattants arabes avaient continué à tirer sur les troupes
israéliennes après que les drapeaux blancs aient été brandis. Gelber affirme
que quelques dizaines d’Arabes avaient été tués au cours de la bataille, mais
qu’il n’y avait pas eu de massacre.
Benny
Morris analyse l'ensemble des documents, et en conclut qu'aucune preuve
univoque n'établit le fait qu'un massacre a eu lieu. Morris critique la thèse
de Katz sur plusieurs points principaux : L'absence de preuves
documentaires datant de l'époque des faits, les distorsions et inexactitudes
dans les retranscriptions d'interviews (seule matière sur laquelle est basée la
thèse). Pour Morris, le massacre reste une hypothèse qui pourrait être
confirmée ou infirmée par la déclassification et analyse de «millions de
documents» restant à explorer.
Adam
Raz est un chercheur à l’Institut Akevot pour la recherche sur le
conflit israélo-palestinien qui a participé à la production du film. Il pense
qu’un débat sur les évènements de Tantura serait bénéfique à la société
israélienne car «Juifs et Palestiniens continueront de vivre côte à côte
"dans 100 ans"…Si nous voulons aller de l'avant, vers la
réconciliation, nous devons confronter notre passé».
Ilan Pappé lors d’une conférence Plate-forme Charleroi-Palestine |
La
thèse d'Ilan Pappé n’a le soutien d'aucun historien israélien, même parmi les «Nouveaux
Historiens». Il dispose sans surprise de celui des pro-palestiniens
français comme Dominique Vidal, Sylvain Cypel, CAPJPO, AFPS, AURDIP… L'affaire de Tantura est
du pain bénit pour les activistes palestiniens pour qui il ne s’agit de
rétablir la vérité historique mais de détruire l’État juif.
Ainsi
Rima Najjar écrit : «Par bonheur, Ilan Pappé n’est plus tout seul sur
les barricades». Dans un message sur Facebook Pappé explique :Nous
n’avons nul besoin de Haaretz pour nous dire que la Nakba fut un crime
israélien contre l’humanité, mais il s’agit d’un développement important. Quand
le monde universitaire et les médias occidentaux cesseront-ils de nier la Nakba
? Quand aurons-nous une alliance internationale contre la négation de la Nakba
? Bientôt, espérons-le !!!. Nous avons besoin d’une alliance internationale
pour faire comparaître ces crimes contre l’humanité devant la Cour pénale
internationale ; nous avons besoin d’être solidaires avec le combat palestinien
de longue haleine et toujours en cours pour la libération, nous avons besoin de
décoloniser la Palestine en mettant un terme à l’État juif sioniste en
Palestine, et ce, du fleuve à la mer. Nous avons besoin d’un Masar Badil : un
Mouvement palestinien de la voie alternative révolutionnaire. Nous pouvons
faire et nous ferons tout ce qu’il faut à ce propos». [1]
Désinformation
et vérité historique
La
culture de l’AFP et des médias français est souvent proche de ces thèses
extrémistes qui rêvent de revanche, de guerre et de destructions. Lorsque ce
sujet est traité il y a un oubli de données essentielles à sa compréhension. En
voici quelques exemples :
- Lors de la proclamation de l’État
d’Israël David Ben Gourion invitait les Arabes de Palestine à construire leur État
aux côtés de l’État juif.
- Les Arabes se sont opposés au Plan
de partage et à la création de l’État arabe.
- Les États arabes ont déclaré la guerre
à l’État juif dès sa naissance.
- Les Israéliens ne voulaient pas de
cette guerre qui a couté très cher au Yichouv 5.800 tués pour une population
d'environ 630.000 personnes en mai 1948.
- Il est courant de rendre l’État
d’Israël responsable de la catastrophe Naqba subie par les palestriniens
Shay Hazkani - Dear Palestine |
L’ouvrage
de Shay Hazkani, historien israélien de l’université du Maryland «Dear
Palestine, A Social
History of the 1948 War» Stanford University Press remet
les pendules à l’heure. A partir de l’étude de lettres et de l’analyse des
discours des responsables militaires, c’est une des toutes premières études
sociales de la guerre qui, entre 1947 et 1949, opposa d’un côté les milices
armées du Yichouv dans la Palestine mandataire britannique, puis
l’armée de l’État d’Israël après sa création, le 15 mai 1948, et de
l’autre les milices palestiniennes et surtout des groupements armés mobilisés
dans les pays environnants, puis les puissantes armées arabes égyptienne et
jordanienne.
Avec
diverses milices enrôlées en Syrie, en Transjordanie, en Irak et au Liban pour
soutenir les Palestiniens. La plus active étant l’Armée de libération arabe
(ALA, en arabe Armée arabe du Salut), commandée par Fawzi Al-Kaoudji. La
division et la méfiance régnaient dans le camp des Palestiniens et de leurs
alliés. Comme l’écrira dès février 1948 Hanna Badr Salim, l’éditeur à
Haïfa du journal Al-Difa (La défense) : «Nous avons
déclaré la guerre au sionisme, mais nous n’étions pas préparés, occupés à nous
battre entre nous».
La
critique la plus dure est réservée aux dirigeants palestiniens et arabes.
Antoine Francis Albina, un Palestinien chrétien offre une critique
radicale : «Nous ne devons accuser personne sauf nous-mêmes». La
plus grande erreur des Palestiniens, selon lui : avoir fait confiance aux
régimes arabes.
[1] Rima Najjar Publié le 24 janvier 2022 sur Countercurrents
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine 30
janvier 2022
1 commentaire:
بالنسبة لهذا الصراع القائم بين اليهود وعرب فلسطين ... أريد أن أوضح أن فلسطين جزء من العرب واليهود أجزاء من يهود العرب الذين عاشوا في أراض وأوطان عربية ... الظاهر أننا نستطيع أن نبني الحدود ... نستطيع أن نقتتل من أجل الأرض ولانستطيع أن ننهي حربا قديمة أردناها أن تظل جديدة ... قد نبني باسم الحدود الجسور لنقتل الخصم و نهد نفس الحدود من أجل أنفسنا..ونفرح عندما تزغرد مدافعنا.. لمن تزغرد مدافع الحرب؟؟ ماذا يستفيد العرب ؟؟ إذا كان الطرف الفلسطيني يتشبث بالأرض والطرف اليهودي يتشبث بالأرض ؟؟؟؟ أسئلة عديدة تطرح نفسها ، لعل أهم سؤال في الموضوع هل يستطيع الطرف اليهودي أن يتخلى عن أجزاء الحياة التي أقامها وعاشها في أرض العرب مع العرب.. نحن لم نقل شيئا كل الوثائق والمصادر تقول ذلك ؟ هل يستطيع الطرف الفلسطيتي أن يتشبث بفلسطين على أنها أرض عربية عربية و ينسى أن هناك ناريخ قد ألف بين الطرفين حتى وإن كان كل طرف يريد زوال الطرف الآخر والإستئثار بالأرض.. هل الأرض أثمن من الإنسان.. ما الأرض في النهاية أمام الإنسان ؟؟؟ لماذا لا يتعايش الطرفان ؟؟؟ ننستطيع أن نبني الحدود بالإسمنت و الحديد ولكن ؟؟ هل نستطيع أن نرفع نفس الحدوح و نحن نكتب تاريخ اليهود و نفصله عن تاريخ فلسطين ؟؟ هل نستطيع أن نثبت بالوثائق تاريخ الإنفصال؟؟ هل نستطيع أن ننكر أن الصراع على الأرض قد قتل في الطرفين الشعور بالإنسانية ؟؟ ما يفعله بعض اليهود بالفلسطينيين لا يقبل إنسانيا وأخلاقيا؟؟ و ما يفعله بعض العرب باليهودلايثمر ولم يثمر ..سنوات وسنوات والموت كغراب البين يحلق فوق أرض يدعي الجميع أنها مقدسة ..ما معنى مقدسة ؟؟ كيف يفهم العرب المقدس ؟؟ كيف يفهم اليهود المقدس؟؟ المقدس عند العرب و عند اليهود يُدنس..المقدس هوشلّ حركة وزرع موت، الموت بات انتصارا يصفق له الأغبياء .. المقدس هورجال سلطة في الطرف اليهودي و رجال منظمات في الطرف الفلسطيني يسجلون على أوراقهم عدد الموتى يهللون لموت الإخوة والإشقاء و أبناء العم ....
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