A la veille des élections
européennes de 2019, la politique française poursuit sa descente aux enfers et
se présente, plus que jamais, comme un champ de ruines. L’existence de 34
listes, parfois les plus fantaisistes, dénote une véritable explosion de l’offre
politique. Elle s’accompagne d’un désintérêt manifeste de l’opinion avec une
abstention qui pourrait atteindre les 60%.
Têtes de liste |
En parallèle, la politique
française fait naufrage dans l’anomie, c’est-à-dire l’explosion de tous les
repères, de toute éthique. Ainsi, la tête de liste présidentielle n’accepte de
débattre avec la tête de liste LR, qu’à huis clos, en l’absence de toute radio
et télévision, avant de lui cracher dessus par derrière («très, très, très à
droite»). Un tel niveau de lâcheté, sans complexe, c’est du jamais vu dans
toute l’histoire de la démocratie… Mais pour autant, la même se vautre ensuite
dans un débat public, télévisé, avec la tête de liste lepéniste… Quel est le
sens de ce deux poids deux mesures ? De cette iniquité ? L’hypocrisie atteint
un niveau qui donne le vertige : une liste qui se targue de lutter contre
l’extrémisme lui fait ostensiblement la courte-échelle…
Deux partis donnent l’illusion
de surnager à l’occasion des Européennes en cette période chaotique : LREM et
RN (ex FN). Pourtant, au-delà de l’illusion engendrée par la surexposition
médiatique de leur duel pour la première place, l’un comme l’autre sont englués
dans la médiocrité. Les sondages les donnent à 21 ou 22% des suffrages, ce qui,
avec un taux d’abstention record de 60%, les situerait aux alentours de 8% du
corps électoral : un niveau dérisoire, ne dénotant aucun signe d’adhésion, pour
la majorité présidentielle comme pour l’opposition lepéniste qui piétine en
vain depuis 40 ans.
La crise de confiance entre le
pays et sa classe dirigeante atteint des sommets dont la crise des gilets
jaunes ne fut qu’un symptôme. 81% des Français ont une vision négative de la
politique, 70% pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien, 72% estiment
que les politiques sont corrompus, 87% sont persuadés que leur avis n’est
jamais pris en compte (Cevipof 2019). Bref, dans la conscience collective, la
politique se présente comme un spectacle déconnecté du monde réel, un jeu
d’acteurs obsédés par leur destin personnel au détriment de l’intérêt général.
1 commentaire:
bon article, et toujours la même situation..sommes nous arrivés dans le mur ?, un pays qui est dans le déni depuis 1945 ne peut obtenir à "l'arrivée" qu'une fin lamentable, sauf que c'est toujours les mêmes qui trinquent..les plus pauvres..alors vite une baguette magique pour sortir de ce merdier..
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