Les Européens se sont donc entendus pour se distribuer des quotas de
réfugiés. Nous, Français, allons en recevoir 24.000 en deux ans. Mais cette
décision humanitaire, qui nous honore vu notre situation, ne met pas un point
final à ce douloureux problème, même si l’Allemagne est disposée à accueillir
800.000 personnes. Nous savons parfaitement qu’il y aura encore des embarcations surchargées qui voudront
atteindre nos côtes, il y aura encore
des centaines de noyés, dont d’autres
enfants dont le corps viendra s’échouer sur les plages.
Qui est assez naïf pour croire
que le tsunami migratoire auquel nous assistons actuellement va subitement
s’arrêter ? Ne va-t-il pas au contraire
s’amplifier et peut-être d’une façon exponentielle ? L’implosion du
Moyen-Orient, dont les États-Unis (cf. par exemple la désastreuse guerre
d’Irak) et nous-mêmes (cf. l’élimination de Mouammar Kadhafi) sommes en partie
responsables, ne donne aucun signe
d’essoufflement. Le Daesh est loin
d’être vaincu et l’éclatement dans le sang des États-nations comme la Libye, l’Irak et
la Syrie se poursuit. Face à cette situation dramatique, que fait le monde ?
Dans la sphère arabo-musulmane, on ne sait plus qui soutient
qui et qui combat qui. L’administration américaine actuelle remet en selle un
Iran chiite qui ne s’est distingué jusqu’à présent que par son fanatisme, sa
haine de l’Occident et d’Israël et son soutien au terrorisme. La Turquie est
plus préoccupée de combattre le PKK kurde que l’État islamique, le Daesh, dont
certains affirment aujourd’hui qu’elle l’aurait soutenu dès le début. Le Qatar
ne ménage ni ses forces et ni ses dollars pour
manifester son existence au service du fondamentalisme. Et l’Europe
émasculée, assiste impuissante à la formidable transformation de ce monde sans
pouvoir réagir alors que la Russie n’en finit
pas de voler au secours de Bachar Al Assad...
Il est certes important de
traiter humainement les gens qui nous
demandent asile et protection, mais il serait surtout nécessaire et urgent de
traiter les raisons qui les font fuir leurs pays. Les guerres en Syrie, en
Irak, en Libye n’ont que trop duré et
rien ne dit qu’elles vont s’arrêter. Aujourd’hui la France envisage de
bombarder les zones syriennes, dans lesquelles l’État islamique progresse. Il
administre un territoire grand comme la Belgique et étend ses pseudopodes au
Sinaï, à Gaza, en Cisjordanie, au Maghreb, en Afrique noire etc…
Les bombardements alliés lui ont
fait subir des pertes, mais ne l’ont pas
vaincu. L’Occident est dans l’impasse et ne sait pas où il va. Alors, si l’on
ne peut pas gagner cette guerre, le moment n’est-il pas venu pour les grandes
puissances de se réunir avec les États concernés et prendre langue avec les
gens qui se battent pour essayer de s’en sortir ? N’est-il pas temps de
chercher une issue politique ?
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