LE
RIDICULE AMÉRICAIN EN SYRIE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Rebelles formés par les Américains |
Le Pentagone a confirmé l'entrée
en Syrie de 70 à 75 rebelles formés et équipés par ses soins en Turquie pour
aller combattre les terroristes de Daesh. Les Américains ne se sentent pas
touchés par le ridicule lorsqu’ils envoient à la boucherie un si petit nombre
de combattants face aux troupes de Daesh évaluées à 10.000 hommes en Irak et à
8.000 en Syrie.
Le général Lloyd Austin, le commandant du Centcom (Commandement central des États-Unis), avait dû reconnaître devant le Sénat américain que seulement 4 à 5 rebelles syriens modérés formés par les États-Unis étaient ce jour-là sur le terrain en train de combattre.
Le général Lloyd Austin, le commandant du Centcom (Commandement central des États-Unis), avait dû reconnaître devant le Sénat américain que seulement 4 à 5 rebelles syriens modérés formés par les États-Unis étaient ce jour-là sur le terrain en train de combattre.
Lloyd Austin |
Le programme de formation des
rebelles syriens avait été lancé au début de l'année par les États-Unis, avec
un financement de 500 millions de dollars à la clef. Il était censé former et
équiper quelque 5.000 rebelles modérés la première année. Une première
promotion de 54 combattants de la «division 30», équipés de véhicules tout-terrain, d'armes et
de munitions de fabrication américaine étaient entrés en Syrie à la mi-juillet.
Mais les rebelles ont connu la déroute
après avoir été attaqués, dès leur entrée en Syrie, dans leur siège près de la
ville d’Azaz, par le Front al-Nosra, proche d'Al-Qaïda. Huit d'entre eux, dont le
colonel Nadim Hassan, ont été enlevés par Al-Nosra dans un village de la
province d'Alep.
Al Qaeda prépare l'attaque contre les rebelles |
On ne voit pas très bien ce que
vont pouvoir faire ces quelques dizaines de nouveaux combattants, en si petit
nombre face au rouleau compresseur de Daesh. Les premières informations font
état d’un nouveau fiasco subi par ces troupes fraîches. Et pourtant les
volontaires pour combattre l'E.I ne manquent pas mais les candidats subissent un tel contrôle
rigoureux qu’ils sont pratiquement tous rejetés. Les conditions posées par les
Américains sont restrictives puisque ces nouveaux combattants sunnites doivent
s’engager à combattre uniquement Daesh, sans s’en prendre ni à l’armée syrienne
et ni à ses soutiens, comme le Hezbollah.
Appuyés par l’aviation américaine
ces rebelles modérés, à bord d’une dizaine de véhicules militaires, ont été
envoyés venger la division-30 presque décimée dont le chef d’État-major, le
colonel Mohamed Daher a préféré remettre sa démission le 19 septembre. Il se
plaignait de la lenteur du processus, des blocages sécuritaires des États-Unis
et du mauvais programme d’entraînement des volontaires. L'entraînement constitue, selon lui, un élément
majeur pour avoir des troupes efficaces capables d’entretenir les compétences,
de créer un esprit de cohésion et de repousser les limites.
Général John Allen |
En écho, le général américain à
la retraite John Allen, représentant
spécial du président Barack Obama auprès de la coalition internationale contre
Daesh, a lui aussi remis sa démission. Il estime que peu de moyens sont
donnés aux combattants et il met en doute la stratégie choisie pour lutter
contre Daesh avec uniquement des moyens aériens, à l’exclusion de troupes sur
le terrain alors que la Russie a accru sa présence militaire aux côtés de
l’armée syrienne. Sa thèse a été confirmée par le général David Petraeus qui
s’est expliqué devant le Congrès : «Le problème central en Syrie, c’est
que nous n’obtiendrons pas l’alliance des sunnites contre l’État islamique, à
moins que nous nous engagions à les protéger, eux et l’ensemble de la
population, contre tous leurs ennemis, et pas seulement contre l’E.I».
Une certitude cependant, l’aide homéopathique américaine
est ridicule face à la croissance du danger de Daesh.
1 commentaire:
Tout semble ridicule dans ce programme de formation des rebelles syriens, à commencer par cette notion de "rebelles syriens modérés" ! L'EI a, n'en doutons pas, encore de beaux jours devant lui !
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