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dimanche 11 octobre 2020

RT-FRANCE - Covid : les mesures sanitaires prolongées en Israël

 

Journal RT-France du 8 octobre 2020

COVID : LES MESURES SANITAIRES PROLONGÉES EN ISRAËL


Jacques BENILLOUCHE au micro de

Olivier de KERANFLECH

 



Le gouvernement a prolongé jusqu’au 13 octobre les mesures de confinement pour combattre le coronavirus.  Mais il existe deux questions distinctes pour lesquelles les autorités veulent faire un amalgame. Les questions sanitaires et économiques d’une part et les questions politiques liées aux manifestations politiques. Ce n’est pas un tout. En ce qui concerne les mesures contre le coronavirus, Benjamin Netanyahou donne l’impression de paniquer car, malgré ses mesures de confinement, le nombre de contaminés et de morts augmente.

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Le gouvernement reste sourd aux conseils des spécialistes. Il ne tient pas compte des recommandations du comité médical du coronavirus dirigé par un grand médecin, ancien directeur du plus grand hôpital d’Israël qui suggère d’alléger les mesures pour des raisons économiques. Il n’écoute pas non plus le président de la Banque d’Israël qui s’inquiète de la situation économique du pays et  qui souhaite un assouplissement pour soulager les entreprises. Le ministre Israël Katz accuse les responsables du ministère de la santé d'avoir mal géré la crise virale. 

Marché Mahané Yéhouda de Jérusalem avant sa fermeture


Certes la situation est grave mais le gouvernement prend des mesures générales sans tenir compte des cas particuliers. Les habitants ne peuvent pas s’aventurer pas à plus de 1.000 mètres de leur domicile et ils doivent se cloitrer chez eux. Les petits commerces sont obligés de fermer alors qu’ils accueillent rarement plus d’un ou deux clients à la fois. Ils ne peuvent pas survivre et mettent la clé à la porte. Les coiffeurs qui traitent qu’une personne à la fois, avec des masques, sont pénalisés. Certaines mesures prises relèvent de la précipitation ; elles ne s’expliquent pas et sont illogiques quand on autorise les supermarchés à ouvrir  alors que les marchés de rues, en plein air sont interdits. La fermeture des écoles maternelles et primaires, dont les enfants ne sont pas sont pas contagieux, empêche les mères de travailler et les condamne au chômage mal payé avec les conséquences sur les entreprises. Mais en revanche, les écoles talmudiques d’adolescents fonctionnent avec l’autorisation tacite des ministres orthodoxes.

Funérailles à Ashdod le 5 octobre

Pourtant, les cellules contaminées sont identifiées,  en grande majorité dans les quartiers orthodoxes dont les habitants refusent de porter le masque parce qu’ils s’estiment sous la protection de Dieu. La semaine dernière, trois mille orthodoxes non masqués se sont entassés derrière le cercueil lors des obsèques à Ashdod de leur rabbin. Il ne fait aucun doute que les conséquences vont bien sûr se faire sentir  chez eux. Selon le ministère de l’Éducation, plus de la moitié des étudiants israéliens infectés par le coronavirus proviennent du secteur religieux. Mais les orthodoxes sont intouchables car leurs chefs font partie du gouvernement et menacent de le quitter si des mesures discriminatoires sont prises à leur encontre. Leur départ mettrait Netanyahou sous la coupe de Benny Gantz.

Alors des mesures générales, non adaptées à la situation, sont prises pour pénaliser toute la population alors qu’Israël a enregistré sa plus forte baisse du taux d'infection depuis des semaines, selon un responsable de la santé. Le pays et l’économie ont besoin d’air.

Les manifestants : Au centre le général à la retraite Amos Horev 96 ans. À droite le colonel Paul Kedar, une des fondateurs de l'armée de l'air israélienne. Ancien pilote de Spitfire. il fut aussi membre de l'Irgoun

Sur les manifestations politiques, le gouvernement a tout faux. Israël n’est pas habitué aux manifestations de rues. On en a connu en 1971 lorsque les Juifs marocains ont défilé contre la discrimination dont ils étaient l’objet. On en a connu en 2011 lors de la révolution des tentes lorsque les habitants ont manifesté contre les coûts exorbitants des logements et des locations. À présent la population manifeste contre la corruption et contre la mauvaise gestion économique et sanitaire du coronavirus.

Manifestation au petit mercaz Shuster à Ramat Aviv




          Israël est réputé pour être le seul pays démocratique du Moyen-Orient mais à cette allure il va perdre sa réputation s’il interdit les manifestations politiques sous prétexte de coronavirus. Depuis deux mois, des manifestants se retrouvent devant le domicile du premier ministre pour attirer son attention. Ils ne peuvent le contraindre à quitter le pouvoir car il a été élu démocratiquement mais ils peuvent appel à son bens sens. Les manifestants sont de simples citoyens, des gens simples qui n’ont rien d’anarchistes ni de gauchistes  comme le prétend le gouvernement. Souvent, ils ne sont pratiquement pas encartés à un parti politique. Parmi eux il y a des généraux à la retraite, l’ancien chef de la sécurité intérieure et des députés. Il n’y a pas de casseurs comme France mais certains militants Likoud jouent la provocation pour envenimer les choses avec la police qui fait son travail.

Dégage


          Alors sous prétexte de coronavirus, le gouvernement interdit les manifestations à plus d’un kilomètre de son domicile. Mais il s’est empêtré dans son propre piège car au lieu de circonscrire les manifestations à Jérusalem, il a poussé les citoyens à se réunir à présent dans les quartiers de toutes les villes, dans des mini réunions touchant plus de monde, entrainant parmi eux des habitants qui ne se déplaçaient jamais jusqu’à Jérusalem et qui ont porté une oreille attentive à leurs revendications. La grogne se répand et la seule issue pour le gouvernement reste un quatrième tour d’élections sachant que l’opposition ne s’est pas encore organisée pour constituer l’alternance. C’est le seul espoir d’un Netanyahou aux abois, talonné dans les sondages par son ennemi le plus cher, Naftali Bennett qui attend son heure depuis des mois.  




2 commentaires:

ingrid Israël-Anderhuber a dit…

Comme partout, en Israël ou ailleurs, la crise sanitaire actuelle sert en fait quasiment (surtout ne pas stigmatiser !) tous les gouvernements du monde entier. En effet, elle justifie en premier toutes les restrictions de réunions publiques, donc de manifestations, manifestations qui ont généralement un effet DESTABILISANT sur les pouvoirs en place, qui pour la plupart (surtout ne pas stigmatiser !) se trouvent bien au pouvoir, par conséquent veulent y rester.
La crise sanitaire est une aubaine et pour les gouvernements actuels et pour la finance qui, d'après ce que les médias nous rapportent, s'est considérablement enrichie tandis que les populations s'appauvrissent de plus en plus...

Leia Max a dit…

B.Natanyahou s'accroche au pouvoir ! Je suis partisan de le laisser s'exiler sans procès afin de supprimer ses nuisances au plus vite. Leh' ! Il veut tout décider seul, n'écoute pas Gamzou, n'écoute pas son Ministre des Finances, ni le directeur de la Banque d'Israël, ni Gantz qui veut que le budget soit voté au plus vite...et la liste est longue ! Bien entendu, le respect des urnes fait partie des règles démocratiques, mais cet homme ne respecte rien et agit pour son propre intérêt (électoral et judiciaire) sans l'avis de personne. Il ment, il dissimule, il invective les autres les accusant de ses propres stupres ! Il sème la haine et les divisions. Je trouve que B.Gantz a une grande force morale pour supporter tout ça ! Il faut qu'il tienne encore 2 mois jusqu'au vote du budget. Avant ça, de nouvelles élections, si elles sont nécessaires, laisseraient le pays au mains de B.N. et franchement, il vaut mieux pas !