LES PALESTINIENS FACE À LA FAILLITE ANNONCÉE DE L’UNWRA
Par Francis MORITZ
Réfugiés en Syrie |
Cette décision amena à parquer leurs frères arabes dans des
camps, sans aucune intégration dans les pays d’accueil et à en faire des parias
sans perspectives autres que de servir d’argument politique aux pays arabes et
à divers autres pays, au fil des décennies. Le maintien du statu quo est
considéré en Israël comme une solution par défaut, dont le pays peut
s’accommoder. Alors que certains politiciens estiment que cette configuration et
Gaza constituent un obstacle à une solution.
Idéalement, l’agence devrait être dissoute et ses
responsabilités transférées aux pays d’accueil, en particulier l’Autorité
Palestinienne et la Jordanie. En Jordanie, la majorité de plus de 2 millions de
refugiés (2.275.000) qui représente 40%
de ceux enregistrés par l’UNWRA sont des citoyens jordaniens. Pour autant,
c’est l’agence qui pourvoit à leur éducation et à d’autres prestations. La
Jordanie fait la différence entre les citoyens de souche et ceux d’origine
palestinienne, citoyens de deuxième zone. Dans la bande Gaza et la Cisjordanie,
plus de 2,3 millions de réfugiés sont enregistrés et sont citoyens de
l’Autorité Palestinienne (déclaration de principe entre Israël et l’AP de
1993) Donc près de 80% de ceux
enregistrés par l’UNWRA sont considérés comme citoyens par l’une ou l’autre
autorité en place.
Distribution de nourriture |
Hormis les Américains, les donateurs et les pays arabes
étaient en faveur du statut quo. La décision des États-Unis de se retirer du
financement en 2018, la pandémie actuelle et les accords entre Israël et ses
voisins arabes sont autant de facteurs de changements substantiels à tous
égards. L’UNWRA qui dépend exclusivement des contributions de ses donateurs
membres de l’ONU est en déficit
permanent en raison d’une gestion calamiteuse. Son mandat est renouvelable par
périodes de 3 ans. Le prochain mandat se termine en 2023 où la configuration
géopolitique de la région aura évolué.
Quelques chiffres permettent de mieux comprendre la
situation : le haut-commissariat gère plus de 70 millions de réfugiés,
emploie 16.800 personnes pour un budget
annuel de 8,5 milliards de dollars. Tandis que l’UNWRA, dont les
salariés sont à 99% palestiniens, gère de l’ordre de 5,5 millions de refugiés
pour un budget de 1,1 milliard. En clair, le haut-commissariat gère 4.195 réfugiés
par salarié contre 173 à l’UNWRA, qui consacre 201 dollars par réfugié contre
122 pour le Haut-Commissariat. Cherchez l’erreur ! De plus, au fil des
années, le statut de refugié, au sens de l’UNWRA a largement dérivé pour s’étendre à des groupes
qui en réalité ne devraient pas en bénéficier avec toutes ses implications.
C’est une question majeure.
Lors de sa création, le statut s’entendait pour les réfugiés
de Palestine «ayant perdu leurs moyens
d’existence et leur foyer à suite à la guerre avec Israël». On notera que
tous les habitants de la bande de Gaza antérieurement sous contrôle égyptien,
étaient à la charge d’Israël jusqu’au retrait. En 1954 la définition change et
devient «une personne dont la résidence était
la Palestine pour au moins 2 ans avant la guerre de 1948 et qui a perdu son foyer
et ses moyens d’existence, dans le besoin». Après la guerre de 1967, le
flux de refugiés s’est amplifié. La définition a encore changé en 1993. La
notion dans le besoin a été supprimée
Toutes ces dérives et le fait que le personnel soit essentiellement palestinien
a multiplié le nombre de fausses déclarations.
Il fallait attester qu’on était résident depuis juin 46 à
mai 48 en Palestine. Bref l’agence a
vendu son âme en perdant le contrôle effectif des enregistrements et de la
vérification. Elle a été incapable de vérifier les décès ou les
naissances, Il est également avéré que le fait que près de
99% des employés soient palestiniens, qu’elle l’admette ou pas, est la cause de
son incapacité à maitriser ses dépenses.
Distribution d'aide |
L’agence est associée passivement à des actions et
financements du terrorisme, tout particulièrement dirigées contre Israël. Les
descendants des refugiés d’origine ont bénéficié automatiquement du statut
suite à une décision de l’ONU de 1965, renouvelée en 1982, sans limitation dans
le temps. De sorte qu’il existe aujourd’hui des détenteurs d’une citoyenneté de
pays d’accueil doublée du statut de refugié.
Les palestiniens ne sont plus la priorité des pays arabes. La
rue arabe qui ne partage pas tous les choix de ses dirigeants, est cependant
choquée de se voir reprocher tous leurs maux, alors que leurs pays ont déversé
des milliards de dollars, que les
dirigeants palestiniens possèdent des fortunes considérables de plusieurs
centaines de millions, tant coté Hamas qu’au sein de l’AP.
Malgré des moyens considérables disponibles, rien n’est
fait. Le gâchis est total ! Tous les indicateurs sont au rouge, pour
permettre là également un changement de paradigmes pour mettre fin à la misère,
au terrorisme et déboucher sur une paix, le meilleur du statu quo.
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