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mercredi 7 octobre 2020

Les Palestiniens face à la faillite annoncée de l'Unwra par Françis MORITZ

 

LES PALESTINIENS FACE À LA FAILLITE ANNONCÉE DE L’UNWRA 

Par Francis MORITZ


          

          C’est l’étape suivante après les accords de Washington. Les réfugiés qui étaient de l’ordre de 700.000 il y a 70 ans sont plus de 5,5 millions actuellement. L’agence n’a pas réussi à trouver une solution à ce problème depuis sa création. Il est grand temps que ce statu quo trouve enfin une solution tenant compte des changements géopolitiques. En 1951, 145 pays ratifièrent la convention qui définissait le statut de refugié. Pourtant, sous la pression des pays arabes, une décision fut prise, de séparer les «réfugiés palestiniens»  gérés désormais par l’UNWRA, tandis que tous les autres le sont par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (UNHCR).



Réfugiés en Syrie


Cette décision amena à parquer leurs frères arabes dans des camps, sans aucune intégration dans les pays d’accueil et à en faire des parias sans perspectives autres que de servir d’argument politique aux pays arabes et à divers autres pays, au fil des décennies. Le maintien du statu quo est considéré en Israël comme une solution par défaut, dont le pays peut s’accommoder. Alors que certains politiciens estiment que cette configuration et Gaza constituent un obstacle à une solution.

Idéalement, l’agence devrait être dissoute et ses responsabilités transférées aux pays d’accueil, en particulier l’Autorité Palestinienne et la Jordanie. En Jordanie, la majorité de plus de 2 millions de refugiés (2.275.000)  qui représente 40% de ceux enregistrés par l’UNWRA sont des citoyens jordaniens. Pour autant, c’est l’agence qui pourvoit à leur éducation et à d’autres prestations. La Jordanie fait la différence entre les citoyens de souche et ceux d’origine palestinienne, citoyens de deuxième zone. Dans la bande Gaza et la Cisjordanie, plus de 2,3 millions de réfugiés sont enregistrés et sont citoyens de l’Autorité Palestinienne (déclaration de principe entre Israël et l’AP de 1993)  Donc près de 80% de ceux enregistrés par l’UNWRA sont considérés comme citoyens par l’une ou l’autre autorité en place.

Distribution de nourriture


Hormis les Américains, les donateurs et les pays arabes étaient en faveur du statut quo. La décision des États-Unis de se retirer du financement en 2018, la pandémie actuelle et les accords entre Israël et ses voisins arabes sont autant de facteurs de changements substantiels à tous égards. L’UNWRA qui dépend exclusivement des contributions de ses donateurs membres de l’ONU  est en déficit permanent en raison d’une gestion calamiteuse. Son mandat est renouvelable par périodes de 3 ans. Le prochain mandat se termine en 2023 où la configuration géopolitique de la région aura évolué.

Quelques chiffres permettent de mieux comprendre la situation : le haut-commissariat gère plus de 70 millions de réfugiés, emploie 16.800 personnes pour un budget  annuel de 8,5 milliards de dollars. Tandis que l’UNWRA, dont les salariés sont à 99% palestiniens, gère de l’ordre de 5,5 millions de refugiés pour un budget de 1,1 milliard. En clair, le haut-commissariat gère 4.195 réfugiés par salarié contre 173 à l’UNWRA, qui consacre 201 dollars par réfugié contre 122 pour le Haut-Commissariat. Cherchez l’erreur ! De plus, au fil des années, le statut de refugié, au sens de l’UNWRA  a largement dérivé pour s’étendre à des groupes qui en réalité ne devraient pas en bénéficier avec toutes ses implications. C’est une question majeure.



Lors de sa création, le statut s’entendait pour les réfugiés de Palestine «ayant perdu leurs moyens d’existence et leur foyer à suite à la guerre avec Israël». On notera que tous les habitants de la bande de Gaza antérieurement sous contrôle égyptien, étaient à la charge d’Israël jusqu’au retrait. En 1954 la définition change et devient «une personne dont la résidence était la Palestine pour au moins 2 ans avant la guerre de 1948 et qui a perdu son foyer et ses moyens d’existence, dans le besoin». Après la guerre de 1967, le flux de refugiés s’est amplifié. La définition a encore changé en 1993. La notion dans le besoin a été supprimée Toutes ces dérives et le fait que le personnel soit essentiellement palestinien a multiplié le nombre de fausses déclarations.

Il fallait attester qu’on était résident depuis juin 46 à mai 48 en Palestine. Bref  l’agence a vendu son âme en perdant le contrôle effectif des enregistrements et de la vérification. Elle a été incapable de vérifier les décès ou les naissances,   Il est également avéré que le fait que près de 99% des employés soient palestiniens, qu’elle l’admette ou pas, est la cause de son incapacité à maitriser ses dépenses.

Distribution d'aide


L’agence est associée passivement à des actions et financements du terrorisme, tout particulièrement dirigées contre Israël. Les descendants des refugiés d’origine ont bénéficié automatiquement du statut suite à une décision de l’ONU de 1965, renouvelée en 1982, sans limitation dans le temps. De sorte qu’il existe aujourd’hui des détenteurs d’une citoyenneté de pays d’accueil  doublée du statut de refugié.

Les palestiniens ne sont plus la priorité des pays arabes. La rue arabe qui ne partage pas tous les choix de ses dirigeants, est cependant choquée de se voir reprocher tous leurs maux, alors que leurs pays ont déversé des milliards de dollars,  que les dirigeants palestiniens possèdent des fortunes considérables de plusieurs centaines de millions, tant coté Hamas qu’au sein de l’AP.



Malgré des moyens considérables disponibles, rien n’est fait. Le gâchis est total ! Tous les indicateurs sont au rouge, pour permettre là également un changement de paradigmes pour mettre fin à la misère, au terrorisme et déboucher sur une paix, le meilleur du statu quo.

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