LE GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN D’INERTIE NATIONALE EN SURSIS
Par Jacques BENILLOUCHE
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Si des questions secondaires,
voire négligeables, mettent en danger la coalition gouvernementale, il est à
craindre qu’elle explose lorsque les questions sérieuses seront débattues à
la Knesset. La grande majorité de la population ignorait l’existence de la
thérapie de conversion qui ne touche que quelques individus. La thérapie de
conversion, parfois appelée thérapie de réorientation sexuelle, est un ensemble
de traitements pseudo-scientifiques d'origines diverses, permettant à des homosexuels,
bisexuels et même transgenres d’évoluer vers l'hétérosexualité. Il n'existe en
fait aucune preuve fiable que l'orientation sexuelle peut être changée, et certaines études médicales signalent que ces thérapies sont inefficaces et
potentiellement dangereuses.
Au moment où la crise sanitaire
et économique due au coronavirus s’aggrave, les députés et ministres se
querellent sur un sujet aussi peu porteur au point de mettre en cause l’existence
du gouvernement d’unité nationale, devenu au fil des événements gouvernement d’inertie
nationale. On pouvait imaginer que la crise entre le Likoud et Bleu-Blanc
prendrait des proportions inquiétantes sur une question autre que ce sujet
mineur. Le vote du 22 juillet sur le
projet de loi interdisant la thérapie de conversion a exacerbé les tensions et
menacé de recourir à de nouvelles élections.
Pourtant la question du budget
est la seule qui pourrait faire exploser la coalition. Le ministre de la
défense Benny Gantz exige un budget sur deux années contre l’avis de Netanyahou
qui veut garder ses options électorales ouvertes pour novembre 2021. De leur côté, les hauts fonctionnaires
du ministère des Finances estiment qu’il est impossible de faire des plans à
long terme en pleine crise des coronavirus. Il est clair que le différend
budgétaire n’est pas économique mais politique. Le vote du budget, assimilé à
un vote de confiance pour le gouvernement, doit être approuvé avant le 25 août faute de
quoi la Knesset est dissoute automatiquement pour ouvrir la voie à de nouvelles
élections en novembre qui ne changeront en rien le spectre politique actuel.
Katz-Zohar |
Le gouvernement a suffisamment
de difficultés avec le coronavirus qui a donné des ailes au ministre de la
santé Yuli Edelstein pour s’opposer frontalement au choix du premier ministre
qui préférait Barbash au général Amir Aboulafia. Une solution intermédiaire a
été trouvée pour éviter le clash en pleine pandémie, mais la crédibilité du premier
ministre a été écornée après une sorte de rébellion au sein de la majorité. La
crise interne au Likoud a eu lieu devant les caméras. Ce fut d’abord l’accrochage
violent entre le ministre des finances Israël Katz et le chef de la majorité Miki
Zohar sur des questions personnelles. Puis ensuite la mise en lumière de la
crise entre le Likoud et Bleu-Blanc en pleine séance filmée à la Knesset,
lorsque le ministre David Amsalem chargé des relations avec le Parlement a
accusé les partisans de Gantz d'être des escrocs politiques. La sémantique
politique n’a plus de limites.
Les
religieux orthodoxes ont trouvé une nouvelle raison de s’opposer à Benny Gantz
qui, en sous main, a orienté le vote à la Knesset au point que certains députés du Likoud ont été filmés en train d’applaudir au terme du vote. Les religieux n’ont pas apprécié sa
déclaration publique : «La thérapie de conversion est née dans le
péché et sa place est en dehors de la
loi et de la norme publique. C'est pourquoi nous voterons aujourd'hui en faveur
de la loi et contre la thérapie de conversion. C'est pourquoi nous sommes ici.
Nous avons promis et nous avons l'intention de donner suite. C'est la bonne
chose à faire». On
se pose déjà la question de savoir comment ces orthodoxes collaboreront au sein
d’un nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre de rotation en
novembre 2021.
Alors durant cette crise, Netanyahou adopte une position classique de chantage. Il décidera d’élections anticipées en novembre si le chaos politique persiste. Cette épée de Damoclès au dessus du gouvernement donne l’impression qu’il ne survivra pas. La preuve est qu’il ne parvient pas à trouver une position commune pour lutter efficacement contre la pandémie. Les questions politiques et de clans priment sur l’intérêt national et bloquent les mouvements.
Alors durant cette crise, Netanyahou adopte une position classique de chantage. Il décidera d’élections anticipées en novembre si le chaos politique persiste. Cette épée de Damoclès au dessus du gouvernement donne l’impression qu’il ne survivra pas. La preuve est qu’il ne parvient pas à trouver une position commune pour lutter efficacement contre la pandémie. Les questions politiques et de clans priment sur l’intérêt national et bloquent les mouvements.
Netanyahou, de son côté, perd chaque jour de sa crédibilité avec les manifestations presque
quotidiennes contre lui. C’est devenu une question de personne et non de
politique. Il n’arrive pas à faire admettre à ses partenaires son projet de
distribution de six milliards de shekels de mesures économiques car les
opinions divergent sur la répartition de ces aides. Cet intermède montre la
vulnérabilité du premier ministre qui compte sur de nouvelles élections pour
obtenir sa propre majorité, ce qui est un pari audacieux. L’effondrement de l’économie,
des centaines de milliers de chômeurs, des entreprises en perdition, des
commerces abandonnés, des centres commerciaux à la dérive, voila des arguments
qui joueront sur le résultat des élections. Il n’est pas certain que ce soit le
bon moment pour Netanyahou mais la menace est une bonne méthode pour apporter
le calme au sein du gouvernement.
Mais
fait nouveau, Netanyahou doit à présent juguler la fronde au Likoud. Rien ne va
plus au parti. L’unanimité en faveur du premier ministre s’effiloche avec
l’aggravation de la crise du coronavirus et les manifestations de rues presque
quotidiennes. La parti bouge tandis que les militants semblent se
réveiller d’une grande torpeur C’est le
moment choisi par différents clans au sein du Likoud pour se rebeller contre le
premier ministre ; les plus actifs se trouvent à la droite du parti, en
communauté d’idéologie avec Naftali Bennet et Ayelet Shaked. Les responsables
ont déclaré que si le mandat de Netanyahou se poursuivait, alors le Premier ministre
pourrait détruire le Likoud, dont l'ordre du jour est dicté par ses affaires
personnelles.
Des informations concordantes,
relayées par le site de droite Aroutz-7 montrent que des hauts responsables
actuels et anciens du Likoud, dont certains sont actuellement membres de la
Knesset, se sont réunis pour tenter de remplacer le Premier ministre et
président du parti. Ils accusent Netanyahou d’avoir négligé les objectifs du
parti au profit de ses affaires personnelles. Ils veulent donc rétablir le Likoud
sur sa vraie voie. Ils le soupçonnent de ne pas vouloir appliquer la
souveraineté en Cisjordanie et de n’avoir rien fait pour changer le système
judiciaire et la puissance des médias : «Netanyahou s'est présenté
comme un ailier droit et un dirigeant de droite, mais il a en fait agi pour
promouvoir une politique de gauche».
David Bitan |
Ils sont convaincus que si
Netanyahou reste à la tête du Likoud, le parti risque de se désintégrer. Ils
ont donc deux solutions : l’évincer ou créer un nouveau parti de droite
qui adoptera sa plate-forme d'origine. Ils pensent que : «Les députés
et les ministres sont occupés par la guerre contre Netanyahou et sa survie
politique». Parmi les fidèles de longue date, David Bitan, l'un des plus proches serviteurs du premier ministre, prend ses distances à présent et ne mâche plus ses mots : «le Premier ministre a fait chuter le Likoud à son plus bas niveau». Par ailleurs, les amis de Gidéon Saar se préparent à prendre la tête du parti
car ils estiment que la disparition politique de Netanyahou est acquise. Il est certain que le gouvernement d'union est dans une mauvaise passe.
2 commentaires:
J'avoue que je fais partie des naifs qui ignoraient que cela existait en Israel . Egypte , Iran ou autres pourquoi pas . Mais en Israel c'était une honte que ce type de torture moyen ageuse ait pu exister ,
Même si cela peut paraitre un sujet mineur , c'était une honte . Espérons que malgré les petits calculs mesquins des uns et des autres cette loi sera définitivement adoptée .
Heureusement que Adam, le premier homme, n'était pas homosexuel... Ce qui est étonnant, c'est que l'homosexualité (masculine) signifie un rejet de la femme, de toutes les femmes. Mesdames, nous n'avons plus besoin de vous (sauf à aller louer des ventres dans les pays pauvres pour faire -- tout de même -- des enfants). On pourrait s'attendre à ce que les grandes prêtresses de la féminité viennent demander des comptes à ces messieurs qui préfèrent s'arranger entre eux pour satisfaire leur libido. Elles pourraient leur demander : "Sommes-nous à ce point repoussantes ? Avez-vous à ce point peur de nous ? " Or, de ce côté-là, c'est le mutisme... Elles acceptent et se taisent. Car en fin de compte, l'homosexualité (masculine), c'est le stade ultime de la misogynie. Surprenant, non ?
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