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dimanche 2 décembre 2018

La transversale du fou par Jean SMIA



LA TRANSVERSALE DU FOU

Le billet d'humeur de Jean SMIA



En algèbre linéaire et en géométrie différentielle, la propriété de transversalité est un qualificatif pour l'intersection de sous-espaces ou de sous-variétés. Elle est en quelque sorte l'opposé de la notion de tangence. Ainsi, cette sous-variété de protestataires, baptisés « gilets jaunes », est une transversalité à l’intersection d’une population disparate politiquement et hétéroclite socialement qui n’a jamais eu l’opportunité d’exprimer son opinion et ses attentes.




Des oubliés de la République, qui constatent que le système de gouvernance qui leur est imposé ne pourra jamais les conduire au moindre progrès : ni pour eux, ni pour leurs enfants. Bien entendu, leur disparité fait qu’ils n’ont rien à proposer de cohérent, tout en n’adhérant à aucun des programmes d’autres partis politiques, tous, sénescents.
Leur message aux gouvernants est simple : «vous faites fausse route car on ne peut pas vivre comme çà». Il s’adresse à ceux dont le métier consiste à organiser la vie publique et la répartition/redistribution des richesses : énarques, hauts fonctionnaires et autres technocrates.

Cela ne les empêche pas de souligner des incohérences criantes : comme par exemple le fait que seulement 30% des taxes prélevées au titre de l’écologie soient effectivement utilisées pour l’écologie ou que l’on supprime des petites lignes de trains électriques pour les remplacer par des cars diesels et privés ou encore que la pollution créée par le carburant des avions et bateaux, bien que de loin supérieure à celle créée par l’automobile, soit exonérée de taxes.
Et tant que les efforts qui leur sont demandés ne sont perçus que comme des prétextes fallacieux à leur prélever dîmes et gabelles, toute tentative d’échanges d’arguments entre les gouvernants en place et ces gens sera close avant de prendre langue. Il s’agit donc de la remise en cause d’un système dans son ensemble et non d’un marchandage à propos de quelques centimes sur des carburants, sur des retraites ou sur du Smic.
Salomon de Caus

Salomon de Caus avait découvert la puissance de la vapeur en observant le couvercle d’une marmite se soulever. En France, actuellement, elle chauffe très fort, la marmite.

3 commentaires:

Véronique Allouche a dit…

Pour refroidir la marmite il est possible d’avouer l’aveux d’échec qui serait de remettre en circulation l’état d’urgence face à ce que Macron appelle les « séditieux » pour nommer les Gilets Jaunes.
Triste d’entendre un président qui n’a rien écouté de son peuple. Le mépris dont il s’est paré hier envers ces français dans les rues n’a d’égal que sa suffisance.
La politique c’est l’art de se remettre en question si l’effort demandé aux plus déshérités devient une injustice.
Bien cordialement

Marianne ARNAUD a dit…


Les plus fous ne sont peut-être pas ceux qu'on croit !
Les Gilets Jaunes ne sont que la réponse aux Marcheurs qui ont permis l'élection d'un candidat de substitution à la faveur d'un coup d'état à peine déguisé, de ce "jeune homme pas fini" dont parle Michel Onfray.

Alors oui, "elle chauffe très fort la marmite" car ce qui nous sert de Président a jeté le trouble dans l'État et la conséquence inéluctable en est la désaffection des citoyens à l'égard des institutions prises au sens large : Assemblées, partis politiques, syndicats, associations.

Mais Emmanuel Macron n'avait-il pas déclaré, lors de l'Affaire Benalla : "Je suis le seul responsable. Qu'ils viennent me chercher !" ?
C'est exactement ce que les Gilets Jaunes ont décidé de faire !

Ingrid Israël-Anderhuber a dit…

Après le discours d’hier soir de 13 mn (en différé !) du Président Macron, professionnel parmi les professionnels du métier (énarques, hauts fonctionnaires et autres technocrates…), « cette sous-variété de protestataires, baptisés « gilets jaunes » », a quand même réussi l’exploit de non seulement comprendre le discours présidentiel mais encore, ayant l’habitude de n’avoir « rien à proposer de cohérent », de réaliser que ces professionnels de la politique, quant à eux, avaient une fois de plus fait montre d’une totale cohérence : ponctionner toujours « cette sous-variété de protestataires, baptisés « gilets jaunes » », c’est-à-dire eux. Donc, si ces professionnels politiques ne trouvent rien de plus cohérent à mettre sous la dent de « cette sous-variété de protestataires, baptisés « gilets jaunes » », qui ne sont pas tous des « sans dents », ce sont eux qui vont finir dans leur estomac...