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lundi 1 octobre 2018

Israël-Palestine : La solution à deux Etats



ISRAËL-PALESTINE : LA SOLUTION À DEUX ÉTATS

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright ©  Temps et Contretemps

            

          Dans un discours le 14 juin 2009 à l’Université de Bar Ilan, le premier ministre avait accepté du bout des lèvres le principe de «deux États pour deux peuples». Pour la première fois depuis qu’il était au pouvoir, Benjamin Netanyahou avait prononcé les fameux mots que les faucons du Likoud et les nationalistes purs et durs de son parti ne voulaient pas entendre. Il avait bien parlé d'un «État et d'un peuple palestinien». Certes il avait posé ses conditions mais le principe était admis.


Constructions à Ramot

Les Palestiniens devaient d’abord reconnaître Israël en tant qu'État-nation du peuple juif et accepter que le futur État palestinien soit totalement démilitarisé, à savoir sans armée, sans moyens aériens et sans aucun lien ni avec l'Iran et ni avec le Hezbollah. Par ailleurs pour Netanyahou «le problème des réfugiés doit être réglé hors des frontières d'Israël car leur retour va à l'encontre du maintien d'Israël comme État juif». Il n’y aura aucun partage puisque Jérusalem restera la «capitale unifiée» de l'État d'Israël. Enfin les constructions continueront dans les implantations de Cisjordanie.
            Au lieu d’accepter cette première avancée dans leur direction, pour en gagner ensuite d’autres par la politique des petits pas, les Palestiniens ont réagi négativement tandis que le Hamas estimait que «ce discours reflétait l'idéologie raciste et extrémiste de Netanyahou et faisait fi de tous les droits du peuple palestinien». Le principe des deux États a donc été définitivement enterré à la grande joie des nationalistes juifs.

            Lors de sa visite à l'Élysée à Paris le 21 septembre 2018, Mahmoud Abbas a demandé à Emmanuel Macron de plaider sa cause auprès de Donald Trump pour qu’il reprenne le financement de l’Unrwa pour les réfugiés palestiniens, en difficulté depuis le retrait des Américains. Mais le président français s’est engagé a minima, en acceptant seulement de jouer le médiateur. Macron est conscient de la réalité qui fait que Mahmoud Abbas est aujourd’hui plus fragilisé et plus isolé que jamais. Ses relations avec Trump sont exécrables puisque l’aide américaine d’un demi-milliard de dollars a été supprimée. Mais Abbas n’a pris aucune initiative pour renouer le dialogue avec Washington alors que la tension est grande dans les territoires palestiniens.

            C’est un euphémisme de dire que l’assemblée générale de l’Onu a été peu positive pour Israël. En marge de la réunion à l’ONU, Donald Trump a déçu les Israéliens car il s’est dit favorable à «une solution à deux États» alors qu’il s’était montré opposé au début de son mandat : «J’aime bien la solution à deux États, je pense que c'est ce qui marche mieux, c'est mon sentiment».  Il s’est dit convaincu «à 100%" que les Palestiniens, qui ont gelé tout contact avec l'administration américaine depuis qu'elle a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, reviendront à la table des négociations».
Kushner-Greenblatt

Il s’agit d’une volte-face inattendue comme il a déjà habitué le monde. Mais il tient à son plan de paix qu’il va présenter «dans les deux, trois ou quatre mois. Je l'ai dit et c'est une bonne chose. En fin de compte, si les Israéliens et les Palestiniens veulent deux États, cela me convient, s'ils veulent un État, ça me va ; je suis le courtier». Il semble bien que le plan de paix, concocté depuis de longs mois dans le plus grand secret par son gendre Jared Kushner, prévoit deux États malgré la décision américaine de transférer son ambassade à Jérusalem. Il n’y a pas lieu de pavoiser pour les Israéliens. Trump n’a jamais mieux signifié sa politique de «l'Amérique d'abord».

Mais comme toujours les Palestiniens ne sont pas pragmatiques. Ils exigent plus pour ne rien avoir car le statu quo leur convient parfaitement. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, a déclaré que «le large engagement de Trump envers une solution à deux États ne suffisait pas. Il doit épeler clairement, les deux États basés sur les frontières de 1967. Tant qu'il respecte ses décisions concernant Jérusalem, les colonies de peuplement et le déplacement de l'ambassade, il n'y a aucun moyen».

Emmanuel Macron a été très clair à la tribune de l’ONU : «qu’est-ce qui permettra de régler la crise entre Israël et la Palestine ? A coup sûr, pas d’initiatives unilatérales ni le fait d’ignorer les droits légitimes des Palestiniens pour obtenir une paix durable, ni de sous-estimer le droit légitime des Israéliens à leur sécurité. Il n’y a pas d’alternative crédible à la solution de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Jérusalem pour capitale».
On se demande comment Netanyahou pourra sortir de ce piège tendu par les Occidentaux qui maintiennent leur position ferme de satisfaire la revendication palestinienne. Naftali Bennett, leader des sionistes religieux, a senti le danger et il craint la pression américaine pour forcer à adopter le plan Trump. Il a donc menacé de quitter le gouvernement si un État palestinien était créé : «tant que notre parti est dans le gouvernement, il n'y aura pas d'État palestinien. Cela signifierait un désastre pour Israël». Ce problème interne à Israël ne pourra être résolu qu’en donnant la parole aux électeurs dans le cadre d’élections anticipées.

Pratiquement isolé à l’ONU, Netanyahou a cherché un soutien du côté de l’Égypte avec qui il a des accords sécuritaires. Il s’est entretenu à New-York avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi du conflit israélo-palestinien et de la situation dans la bande de Gaza. Ils ont discuté «des moyens de ranimer le processus de paix», le président égyptien soulignant «l'importance d'une reprise des négociations entre les parties palestinienne et israélienne en vue d'une solution équitable et complète aux problèmes des Palestiniens». Mais Al-Sissi, lui-aussi, a suivi la tendance générale puisqu’il estime que «ce règlement devra être conforme à la solution à deux États et aux accords internationaux en vigueur».
- Trump souhaite une solution à deux Etats
- Inacceptable, nous nous battrons pour une solution à trois Etats

Netanyahou a certainement dû être surpris par les propos de Donald Trump qui s'est déclaré favorable, pour la première fois, à une solution à deux États. Même s’il réaffirme sans cesse la priorité sécuritaire d'Israël, le premier ministre finira par accepter, sous la pression américaine, la création d’un État palestinien à condition de garder le contrôle de la sécurité à l'ouest du Jourdain et en Cisjordanie. Il a d’ailleurs fait un pas dans cette direction : «Je suis prêt à ce que les Palestiniens aient les moyens de se défendre mais sans pouvoir nous menacer, ce qui signifie que la responsabilité sécuritaire restera entre nos mains»
Il s'est dit convaincu que «tout plan américain respectera ce principe» sachant qu'aucun pays n'acceptera la solution des nationalistes juifs qui souhaitent un Etat binational. Netanyahou pourra difficilement s'opposer à la création d'un Etat palestinien sauf à perdre le soutien américain au moment où les Russes se montrent agressifs.



2 commentaires:

2 nids a dit…

On continue de "tourner en rond"...Mais les Arabes dans le coin, ont déjà un Etat : la Jordanie, donc s'ils ne se plaisent pas en ISRAEL, qu'ils passent le Jourdain mais il est hors de question d'un autre état "palestinien", il faut rester ferme quoiqu'en pensent les Américains..! Israel est un pays minuscule sur cette planète surpeuplée, alors aller partager un confettis..NON MERCI !

Georges a dit…

l'UE a t elle les moyens de forcer BIBI a promouvoir la creation d'un etat pale-stinien?????
NON L'UE n'a pas les moyens ni financiers ni militaires. il serait bon que lUE s'occupe des problemes europeens (immigration non controlee - misere - budget depasse - sans abris -
L'UE DEVRAIT AVOIR LA POLITIQUE DE SES MOYENS . TE LES MOYENS DE SA POLITIQUE.
DIRE QUE BIBI EST ISOLE A L'ONU EST UNE ERREUR. il n'y a pas que l'egypte et la jordanie.
plusieurs pays prennent conscience de la situation au MO.
dans certains pays le salaire de base est inferieur a ce que chaque palestinieb est cense recevoir ..OU PASSE L ARGENT ?????????????