OBAMA : LA GRANDE DÉCEPTION PALESTINIENNE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Les palestiniens tirent une grande
déception du voyage de Barack Obama en Israël et dans les territoires car ils
pensaient qu’il allait imposer une confrontation directe entre les deux protagonistes
pour faire avancer le processus de paix. D'ailleurs aucune réunion tri-partite n'a été organisée. Or, le seul aspect positif de la visite
est le côté historique du geste car Obama aura été le premier président des États-Unis
à fouler le sol des territoires palestiniens.
Le
président américain, la révélation vient d’en être faite, avait fait savoir
avant son déplacement qu’il ne venait pas avec un plan de paix précis et qu'il tenait uniquement à entendre les deux parties. Les palestiniens auraient
souhaité que le président américain souligne que le nouveau gouvernement était «le
plus extrémiste de l’histoire d’Israël» et ils relèvent les propos de
Zahava Galon, leader de Meretz, qui a estimé qu’il «ferait beaucoup pour les
colons et très peu pour le reste de la société israélienne».
Ils craignent en effet que les
constructions dans les implantations soient encore plus développées avec un
ministère du logement confié au parti Habayit Hayehudi et un ministre
de la défense, Moshé Yaalon, connu pour s’être opposé au démantèlement des
implantations de Gaza. Par ailleurs, ils n’attendent rien de Yaïr Lapid car ses
attributions couvrent la politique intérieure israélienne et peu la diplomatie.
Ils souhaitaient que Benjamin Netanyahou profite du voyage pour faire des concessions
publiques à Barack Obama sur la Cisjordanie.
Tous les espoirs palestiniens se
sont plus portés que par Tsipi Livni qui a ouvertement affiché ses intentions
de développer les relations avec l’Autorité et qui bénéficie d’une aura
certaine auprès des américains. Mais ils notent que, minoritaire au sein du gouvernement,
son influence sera strictement limitée. Ils ont apprécié certes que Barack
Obama ait cru devoir refuser de s'adresser aux députés de la Knesset tout en critiquant
son «offensive de charme» auprès des étudiants israéliens.
Ils n’attendent plus rien des américains qui, selon eux, restent «inféodés» aux israéliens. Ils pointent en particulier le fait que les États-Unis ont refusé de participer au débat du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sur «les colonies, formes d’annexion rampante de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est». De toutes façons ils ont compris qu’ils ne peuvent rien contre l’opinion américaine qui, selon un sondage de la télévision ABC, soutient Israël à 55% et les palestiniens à 9%. Ils ont intégré le principe que «Obama vient d’abord faire des déclarations sur les liens américano-israéliens, et non sur l’occupation».
Ils n’attendent plus rien des américains qui, selon eux, restent «inféodés» aux israéliens. Ils pointent en particulier le fait que les États-Unis ont refusé de participer au débat du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sur «les colonies, formes d’annexion rampante de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est». De toutes façons ils ont compris qu’ils ne peuvent rien contre l’opinion américaine qui, selon un sondage de la télévision ABC, soutient Israël à 55% et les palestiniens à 9%. Ils ont intégré le principe que «Obama vient d’abord faire des déclarations sur les liens américano-israéliens, et non sur l’occupation».
Les
palestiniens ont approuvé les manifestations à Bethlehem et à
Ramallah contre les responsables américains chargés de préparer la visite
d’Obama. Ils ont voulu montrer que le président américain n’était pas le bienvenu dans les territoires car
il n'a rien fait pour s’opposer ouvertement aux constructions en Cisjordanie.
Ils n’ont pas apprécié qu’il appuie la définition juive de l’État et ils pointent
du doigt le fait que le nouveau gouvernement annonce déjà une nouvelle Loi
fondamentale, prémice d’une prochaine Constitution, faisant définitivement
référence «à l’aspect juif de l’État et non à ses aspects démocratiques».
Ils craignent aussi que les nouveaux financements, pour le logement en particulier,
aillent en priorité aux institutions juives et que des terrains de Cisjordanie
deviennent des terrains à bâtir juifs. Par ailleurs, ils ont trouvé que la visite à Ramallah était trop brève par
rapport aux trois jours passés en Israël et ils ont été jaloux qu’Obama visite les tombes des fondateurs
d'Israël en négligeant celle de Yasser Arafat.
Manifestation contre Obama |
En bref, ceux qui attendaient de la
visite d’Obama une relance du processus de paix moribond sont déçus. Ils ont critiqué ses références au passé, en
particulier celle au président Truman qui a signé la reconnaissance de l'Etat d'Israël avec une annotation
manuscrite. Ils ont
trouvé «démesurées» les louanges
sur «l’énergie persistante d’Israël». Certains journalistes
palestiniens n’ont pas hésité à donner dans l’invective ou l’insulte : «L’homme
s’est simplement révélé n’être qu’un animal politique de plus, un politicien
insignifiant avec une vision désespérément nombriliste, et peu ou pas
d’inclination morale». Ils ont trouvé déplaisantes certaines envolées
verbales consistant à mettre en garde Israël qui doit favoriser la création
d’un État palestinien en raison «des réalités démographiques défavorables à
l’ouest du Jourdain» et ont fustigé «l’engagement absolu pour la
suprématie militaire israélienne».
Ils estiment, enfin, que Barack Obama a fait preuve de provocation à l’encontre des «palestiniens, des arabes et des musulmans en les exhortant à reconnaître Israël en tant qu’État juif». Ils n’ont pas apprécié qu'il colle trop à la politique israélienne en faisant allusion au Hamas en prônant «qu’Israël ne doit pas négocier avec ceux qui se consacrent à sa destruction».
Ils estiment, enfin, que Barack Obama a fait preuve de provocation à l’encontre des «palestiniens, des arabes et des musulmans en les exhortant à reconnaître Israël en tant qu’État juif». Ils n’ont pas apprécié qu'il colle trop à la politique israélienne en faisant allusion au Hamas en prônant «qu’Israël ne doit pas négocier avec ceux qui se consacrent à sa destruction».
En conséquence, les palestiniens ne
retirent aucun bénéfice du voyage de Barack Obama ce qui explique l’accueil
froid et triste de Mahmoud Abbas. À son arrivée à Ramallah il n’y a eu qu’hymnes
nationaux, présentation des personnalités palestiniennes auprès desquelles le
président américain ne s’est pas attardé. Il n’y a pas eu de discours lors de
la cérémonie d’accueil comme ce fut le cas à l’aéroport Ben Gourion avec les
dirigeants israéliens. Les deux hommes se sont vite introduits à la Mouqata,
siège de l’Autorité palestinienne pour masquer leurs divergences. C’est la
preuve que tous les journalistes, qui avaient traité Barack Obama affublé de son deuxième prénom Hussein d’anti-israélien, se sont lourdement trompés.
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