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mercredi 6 mars 2013

APARTHEID : L’ART DE TRONQUER UNE INFO



APARTHEID : L’ART DE TRONQUER UNE INFO

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps

                 
       Les médias occidentaux sont toujours à l’affut d’une info croustillante qui leur permet d’être lus sachant que tout ce qui touche aux palestiniens ou aux israéliens fait vendre du papier ou augmente le nombre de clics. Cela est d’autant plus révélateur que le dernier scoop a été repris en chœur sans être accompagné d'une explication officielle ce qui peut sembler pour le moins partial. La recette est habituelle, il suffit d’utiliser une expression choc, datant des années noires, pour marquer les esprits. Les mouvements pacifistes sont toujours prompts à réagir quand il s'agit d'Israël mais ferment les yeux sur les crimes commis en Syrie.

                 Informations occultées



Aucune autre nouvelle du même jour n’a trouvé grâce aux yeux des commentateurs. Le même jour, 42 soldats syriens étaient tués dans une embuscade tendue contre leur convoi. Le même jour, un réfugié syrien s’est pendu à Saïda parce qu’il était incapable de subvenir aux besoins de sa femme et de ses quatre filles,  illustrant ainsi la détresse des réfugiés ayant fui la guerre civile dans leur pays et luttant désormais pour survivre sans aide ni travail. Le même jour, deux palestiniens étaient pendus sans jugement, comme des chiens dans une rue syrienne, pour faits de collaboration. Mais ces informations ne semblaient pas être dignes de figurer en première pages des journaux et ils ont préféré faire leur choux-gras avec une nouvelle tronquée volontairement, ou mal présentée, pour accuser Israël.

L’expression honteuse d’apartheid était lancée pour stigmatiser les méthodes israéliennes parce qu'elle est parlante et honteuse. 80.000 travailleurs palestiniens traversent tous les jours les frontières israéliennes pour subvenir à un demi-million des membres de leurs familles de Cisjordanie. Dès trois heures du matin, ils font la queue aux check-points pour être parmi les premiers à être embauchés par les entreprises du bâtiment ou de travaux publics. Et si par chance ils sont sélectionnés, ils ont  deux heures de trajet en bus pour parvenir à leur lieu de travail. Cela fait des journées très longues pour gagner leur vie.
Travailleurs palestiniens en route dès l'aube


Les autorités israéliennes ont estimé devoir faciliter la vie de ces travailleurs de l’aube en affrétant pour eux un autobus spécial, direct vers leur lieu de travail, pour leur éviter l’omnibus qui parcourt plusieurs villes de Cisjordanie et pour leur permettre de rentrer chez eux plus tôt. Le ministre des transports a expliqué que "les nouvelles lignes ne sont pas des lignes séparées pour les palestiniens mais plutôt deux lignes dédiées destinées à améliorer les services offerts aux travailleurs palestiniens qui entrent en Israël par le passage d'Eyal".
Mais l'explication n'a pas convaincu et n'est pas génératrice de buzz. Mais ce qui est désolant c'est que les gauchistes israéliens crient avec les loups. Zahava Gal-On, la secrétaire générale de Meretz, le parti d'extrême gauche israélien, a demandé la «suspension immédiate des lignes séparées en Cisjordanie. La séparation dans les bus sur des bases ethniques était pratiquée par tous les régimes racistes dans le monde, et est inacceptable dans un pays démocratique». Alors le mot est lâché, c’est de l’apartheid. Si les travailleurs palestiniens s'estiment victimes d'apartheid, il leur reste toujours la solution de l'omnibus qui ne leur est pas interdite et qui rallonge leur trajet de plus d'une heure. Ils peuvent aussi tout simplement refuser les permis de travail pour éviter d'être des victimes expiatoires de l'apartheid israélien.   

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