MÉLENCHON, L’AUTRE ENNEMI DES JUIFS ET DES ISRAÉLIENS
Par Jacques BENILLOUCHE
Il est plus dangereux que Le Pen car, en excellent
orateur, il arrive à démystifier les thèses les plus haineuses pour tromper ceux qui l’écoutent et le suivent. Sa
démagogie n'a pas de limite quand il faut ratisser large. D’ailleurs cela
explique les difficultés de rapprochement avec la gauche modérée qui ne peut
supporter ses excentricités. Il a intégré dans son parti les démons de la
gauche anticapitaliste, celle de Guesde, de Proudhon et de Jaurès. Jules Guesde
n'a pas été un théoricien mais un vulgarisateur du marxisme. Proudhon, précurseur
de l'anarchisme, a été le seul théoricien révolutionnaire du XIXème siècle à
être issu du milieu ouvrier. Jaurès était un marxiste hétérodoxe : il rejeta la
dictature du prolétariat et tenta de concilier idéalisme et matérialisme,
individualisme et collectivisme, démocratie et lutte des classes, patriotisme
et internationalisme.
Mélenchon a été marqué par deux échecs électoraux
cuisants qui l’ont traumatisé. Totalisant 11,10% des voix au premier tour de
l’élection présidentielle de 2012, il a terminé quatrième, derrière Marine Le
Pen et devant François Bayrou. À l'issue de la présidentielle, il a tenu à
faire un coup médiatique en se présentant aux élections législatives dans
la circonscription de Marine Le Pen, dans le Pas-de-Calais. Le quart des
électeurs habite Hénin-Beaumont, ville où Steeve Briois (Front National) avait
été élu maire dès le 1er tour en 2014. Il n’obtint que 21,5% des votes exprimés
au premier tour, juste derrière les 23,7% de Philippe Kemel (PS) mais loin
derrière les 42,3% de Marine Le Pen. Ce fut un coup d’épée dans l’eau. N'ayant
pas atteint le seuil de 12,5% des inscrits, il n’a pu se qualifier pour le
second tour et a permis au socialiste Philippe Kemel d’être élu de justesse au
second tour. Ces échecs lui ont fait comprendre qu’il manquait de troupes dociles
et efficaces pour étoffer son parti. Il s’est alors tourné vers de nouveaux
venus, les tenants de l’islamisme qui ont trouvé une opportunité d’émerger du
magma politique et qui l’ont conduit à devenir le chantre de
l’islamo-gauchisme.
Défilé d'islamo-gauchistes |
Là encore, il a fait fausse route ce qui explique
son nouvel échec à la présidentielle de 2022. D’abord le vote prolétaire, qu’il
pensait lui être acquis, s’est reporté sur Marine Le Pen. Pour exemple, il a
obtenu les votes des bobos et des intellectuels de gauche à Paris mais a perdu les
voix de Florange ou Gandrange, ravagées industriellement et partis chez le Pen. Ensuite
il n’a pas réussi à définir un projet attractif pour la France et il s’est borné à une
revendication d’opposition non constructive. Enfin il a brûlé ses vaisseaux en
attaquant systématiquement les médias, les élites et les journalistes.
Les échecs de Jean-Luc Mélenchon l’ont amené à choisir d’autres voix de secours imposées par ses sympathies pour le monde musulman. Pour sauver son parti et y amener de nouveaux adhérents, uniquement des islamistes douteux, il a développé un antisionisme virulent en feignant d’ignorer la formule du philosophe juif Vladimir Jankélévitch : «L’antisionisme est la trouvaille miraculeuse, l’aubaine providentielle qui réconcilie la gauche anti-impérialiste et la droite antisémite ; il donne la permission d’être démocratiquement antisémite».
Pourtant il est loin le temps où son lyrisme révolutionnaire le poussait à défendre la laïcité et le combat contre le racisme et l’antisémitisme. Il a mué pour faire plaisir à ses nouveaux soutiens d’un autre monde anachronique. Le fier républicain a basculé dans un clientélisme de bas étage en acceptant dans son parti les éléments les plus anti-républicains et une nouvelle clientèle islamo-gauchiste dans le seul but d’accaparer les voix des électeurs musulmans. L’ancien ministre de Mitterrand est tombé très bas.
Alors il a été contraint de donner des gages en
fustigeant le «lobby juif et sioniste» pour draguer dans les quartiers
défavorisés les tenants de thèses antisémites naguère l’apanage du
Rassemblement national. Les démons antisémites de la gauche anticapitaliste ont
décidément du mal à mourir. Jean-Luc Mélenchon vient d’y ajouter sa pierre.
Dans un de ses posts, il a écrit cette phrase, devenue la pomme de discorde : «Retraite
à point, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant
les ukases arrogants des communautaristes du Crif : c’est non». Pour
abonder dans le sens de ses nouveaux adhérents, il s’est senti obligé de mêler
le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France à ses attaques. Face à ce dérapage volontaire écrit dans un post, il s'est défendu en se disant incompris des Juifs.
La gauche de Rocard dans laquelle il avait fait ses beaux jours |
Mélenchon ne fait plus partie de cette gauche
moderne de gouvernement, à l'image de celle de Rocard qui rassemble alors qu’il désunit les bonnes volontés ; cette gauche qui combat le racisme et l’antisémitisme ; cette gauche qui œuvre pour
l’amélioration du sort des défavorisés et qui s’ouvre au monde européen. Mais
cette gauche est morte, victime de la suffisance d’un dirigeant qui ne parvient
pas à gagner. Un nouvel échec aux législatives de 2022 le renverrait enfin à ses chères études.
La France insoumise s’enfonce à chaque élection. Il a voulu éviter l’échec
en négligeant les valeurs démocratiques. L’adepte de Mitterrand a mal copié son
modèle et comme l’a si bien dit Churchill, Mélenchon a obtenu le déshonneur et
l’échec.
2 commentaires:
Le troskysme en France n'a survecu que grace aux Juifs qui y militaient. La biologie faisant les siennes a permis au trotskysme de mourir lentement laissant derriere lui que quelques scories fascisantes.
Il reste épouvantablement dangereux par ses appels à la sédition et l’insurrection. Il incarne pour les jeunes et pour aussi des bourgeois qui pensent qu’ils resteront en haut de la pyramide sociale même en cas de victoire de M. Melenchon, une alternative attractive à M. Macron qui offre une perspective de gestion comptable, peu séduisante.
Quoiqu’il arrive, la France risque de devenir de plus en plus inquiétante.
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