L’IRAN ACCUSE ISRAËL DE L’ÉLIMINATION D’UN COLONEL
CGRI
Par Jacques BENILLOUCHE
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Colonel Hassan Sayed Khodaei |
Cinq balles, tirées depuis une arme à feu munie d’un silencieux par deux hommes à moto, ont tué le colonel Hassan Sayeed Khodaei en plein centre de Téhéran montrant l’audace de ceux qui ont été chargés de l’éliminer. Le modus operandi exige des informations de premier ordre et des professionnels déterminés et aguerris, agissant sans bavures et sans victimes collatérales dans le cadre d’une action parfaitement coordonnée. L'Iran accuse Israël d'avoir perpétré cet acte. Les dirigeants israéliens n’ont ni l’habitude de confirmer ni d’infirmer leurs opérations à l'étranger.
La victime au volant de sa voiture |
L’opération a été montée tout près de son domicile vers 16 heures, rue Mahadi Al-Islam. Deux assaillants à moto ont collé la voiture du colonel en l’abattant à bout portant à travers la vitre de sa voiture sans lui laisser aucune chance. Les deux tueurs sont encore recherchés et semblent introuvables à ce jour dénotant la technique précise des professionnels qui après leur action disposent d’un lieu de repli sécurisé. De nombreux assassinats de hauts dignitaires iraniens ont déjà eu lieu sans que les coupables aient été trouvés. La mécanique est celle d'un service hautement organisé.
Commandants CGRI |
L’excitation a
atteint les forces de sécurité iraniennes qui, à défaut de résultats concrets, détournent l’attention en annonçant l’arrestation d’un réseau d’agents de
renseignements israéliens. Selon le
CGRI : «Conformément aux instructions des services de renseignement du
régime sioniste, le réseau a tenté de voler et de détruire des équipements
publics et personnels, de détourner et d'obtenir de faux aveux par le biais
d'un réseau de voyous».
Il a blâmé «les groupes antirévolutionnaires et les agents de l'arrogance mondiale» pour son assassinat. En fait derrière ce verbiage se trouvent «les groupes d'opposition anti-régime, et l’arrogance
mondiale» désignant les États-Unis et leurs alliés.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Sayeed Khatibzadeh |
Les
Iraniens décrivent Khodaei comme un
conseiller militaire important en Syrie et un «défenseur du sanctuaire»,
une terminologie utilisée par Téhéran pour désigner les combattants envoyés en
Syrie. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a fermement
condamné cette attaque terroriste à Téhéran et souligné que les ennemis de la
République islamique d'Iran ont une fois de plus démontré leur nature perverse
en assassinant une force du Corps des gardiens de la révolution islamique
sacrifié. Sayeed Khatibzadeh a en effet déclaré : «Les
ennemis loyaux de la République islamique d'Iran ont une fois de plus démontré
leur nature perverse en assassinant l'un des cadres sacrifiés du Corps des
gardiens de la révolution islamique. Les terroristes tentent d'empêcher le
grand peuple iranien d'avancer vers la réalisation de ses nobles objectifs et
d'entraver sa noble marche, ignorant que le sang des martyrs garantit la survie
et la gloire de ce peuple et de ce pays».
Le procureur de Téhéran est arrivé immédiatement
sur les lieux du meurtre pour enquêter et a demandé à la police d'arrêter
d'urgence les auteurs. Cette visite de ce haut personnage suggère l'importance de Khodaei dans
la structure trouble des opérations à l'étranger des Gardiens de la Révolution
dont les opérations en Syrie ont fait l'objet d'attaques aériennes israéliennes
répétées.
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