Une électrice libanaise |
En dépit du désengagement sunnite important et d’une forte
démobilisation populaire (taux de participation de 41,04%), compensée par le
vote d’une diaspora dynamique, les résultats des législatives ont reflété l’apparition
d’un nouveau paysage politique : avec le changement intervenu dans
l’esprit des Libanais et un bouleversement de l’équilibre des forces au sein du Parlement. Le bloc Hezbollah, qui comprend des représentants du mouvement
Amal, du Hezbollah et du parti chrétien le Courant patriotique libre, a perdu
sa majorité au Parlement, passant de 71 membres à 61. (Majorité
requise 65 sièges sur 128). C’est un coup dur pour le groupe
armé. Ce résultat consacre le rejet par la majorité des Libanais des
armes du Hezbollah et de l’alignement sur l’axe de la «résistance» (Axe Syrie
Iran). Les élections de 2018 avaient rapproché le Liban de
l'orbite de l'Iran, ceux d’aujourd’hui pourraient amorcer un retour vers son
giron arabe
Le siège du Parlement dans le centre-ville de Beyrouth |
Le scrutin consacre plusieurs vainqueurs :
- Les Forces libanaises, qui deviennent le premier parti
chrétien au sein de l’Assemblée (20 sièges),
-Les mouvements civils indépendants
qui se sont présentés contre les partis traditionnels établis ont obtenu un
soutien public aussi large, remportant 16 sièges
-les nouveaux arrivants politiques réformistes ont remporté 13
sièges, faisant une percée étonnamment forte dans un système longtemps dominé
par les partis traditionnels.
-Le chef druze Walid Joumblatt peut aussi se réjouir après
que son parti a remporté tous les sièges attribués aux druzes au parlement,
après la défaite de ses rivaux Talal Arslan et Wiam Wahhab, alliés du Hezbollah
Les chrétiens sont profondément divisés
L’allié chrétien du Hezbollah, le Courant patriotique libre (CPL), fondé
par le président Michel Aoun remporte 17 sièges contre 25 en
2018, en débit du bilan catastrophique du mandat du président Michel Aoun.
Samir Geagea |
Corruption et paralysie politique
Dans une déclaration préliminaire, la Mission d'observation
électorale de l'Union européenne a déclaré que le scrutin avait été «éclipsé par des pratiques généralisées d'achat de voix, de clientélisme et de
corruption, faussé le principe d'égalité des chances et
affecté de manière significative les choix des électeurs. La campagne a été
dynamique mais entachée par divers cas d'intimidation, notamment sur les
réseaux sociaux et des cas d'obstruction de la campagne». Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a
appelé dans un communiqué à la formation rapide d'un gouvernement inclusif pour
stabiliser l'économie. Mais les résultats
laissent le parlement divisé en plusieurs camps, dont aucun n'a la majorité, ce
qui laisse entrevoir la paralysie politique dans un pays miné par une profonde
crise socio-économique largement imputée à la corruption et l’inertie de la
classe dirigeante.
L’élection présidentielle d’octobre
Le président Michel Aoun, allié du Hezbollah, 88 ans,
quittera son poste au mois d’octobre et le Parlement va devoir choisir son
remplaçant, exclusivement chrétien maronite. L’élection nécessite un quorum des
deux tiers des membres de la Chambre. Seul un accord sur une personnalité
consensuelle serait à même de faciliter ce processus, ce qui est peu probable
compte tenu de la polarisation politique actuelle. Au
Liban, le président dispose d’un pouvoir considérable. Il nomme le Premier
ministre et a le droit de le renvoyer avec l'ensemble du cabinet. Il est le
commandant suprême de l'armée et est également autorisé à dissoudre le
parlement et à mettre son veto aux lois. Ce grand pouvoir et cette implication
active dans la vie politique font du président «l'acteur dominant», d’où
l’énorme difficulté de parvenir à un accord sur la nomination. Le Hezbollah minoritaire
peut retarder indéfiniment l'élection d'un nouveau président !
Parlement libanais |
Guerre
civile
De plus, la défaite électorale du Hezbollah pourrait être le début
d’un nouveau drame libanais, car il conserve toujours son emprise sur le pays
et son désarmement n’est pas à l’ordre du jour. De plus, le marasme,
dans le pays, offre en réalité de nombreuses opportunités au groupe terroriste
qui laissera le pays dériver vers le pire pour conforter son pouvoir.
«Le Hezbollah fera tout pour entraver le travail de l'opposition. Il a
le dos au mur et sa seule réaction sera de créer des conflits par-ci par-là
pour prouver que rien ne peut se faire sans lui. Aucun programme de réforme
qu'il soit social, économique ou politique ne pourra être appliqué sans qu’il
ne le retarde ou même essayer de le vider de sa substance. Il tient entre ses
mains des ressources qui devraient être celle de l’État : L’aéroport, le
port, les postes frontières, etc.… à travers lesquels il finance ses armes et
ses guerres d'outre-mer. Comment pensez-vous qu'il réagira si le parlement élit
un gouvernement qui décidera de reprendre en main tous les points de passage
hors de son contrôle. Comment réagira-t-il si le prochain gouvernement décide
de lui confisquer et d'arrêter tous les trafics, drogues, blanches,
médicaments, essences, etc.… dans lesquels il est mêlé ? Le Liban ne pourra
s'en sortir sans d'abord neutraliser le Hezbollah. Ce dernier n'a rien à perdre
et sa politique dans l'absolue est la destruction systématique des institutions
de l’État pour s'y substituer et réaliser son projet du Wali el Fakih et cela
depuis sa conception ». [2]
Pourtant les solutions existent pour sortir le Liban de l’ornière. Prenons
pour exemple les découvertes de gisements en Méditerranée orientale qui apportent
une richesse dont Israël tire profit pour conforter la paix avec ses voisins.
En vingt ans, Israël est devenu, non seulement quasi autosuffisant pour sa
consommation énergétique, mais aussi exportateur vers l'Égypte et la Jordanie.
Le pays a signé deux accords avec la Jordanie et les Émirats arabes unis,
consistant à échanger de l'eau contre de l'électricité solaire produite dans le
désert du royaume hachémite.
Le Hezbollah s’était opposé à tout accord mais aujourd’hui une majorité est
favorable à la signature de l’accord de reconnaissance de la frontière maritime
avec Israël. Mais le Hezbollah n’est ni pour la prospérité du Liban ni pour la
paix avec Israël. Tout au contraire. Le parti est anti démocratique et militarise
la vie politique. Il mobilise le langage de la victoire et de
l'assujettissement, des martyrs et du martyre, en plus du culte aveugle de son
chef.
La nouvelle carte du pouvoir
politique fait craindre que les différends entre opposants et partisans du
Hezbollah ne débordent dans les rues et ne se transforment en affrontements
violents et certains au Liban mettent en garde contre le retour de la guerre
civile.
Des drapeaux du Hezbollah et du Courant patriotique libre (CPL) à Batroun. |
Avec la perte de la majorité au Parlement, le jeu se durcit pour le
Hezbollah. Le parti chiite va d’abord
devoir faire face à la montée en puissance des Forces libanaises, appuyées par
l’Arabie saoudite.
Sous la menace du Hezbollah
Des affiches expriment leur soutien au leader du Hezbollah au Liban, Hassan Nasrallah |
Pour assoir son pouvoir au Liban, le Hezbollah pousse à manifester pour conduire à une confrontation militaire avec Israël, qui forcerait d'autres forces politiques à manifester leur soutien au Hezbollah. Malgré ses revers électoraux, il reste une menace croissante pour Israël. En choisissant la politique du pire et l’aventure militaire, le bien être des Libanais étant le cadet de ses soucis.
[1]
Antoine Courban Ici Beyrouth 17 mai 2022
[2]
Pierre Hadjigeorgiou
4 commentaires:
المقال للكاتب الصحفي البير نقـــاش جدير بالإهتماد إنه يثير قضية ماتزال تتواجد على الساحة السياسية اللبنانية، الأحزاب التي تتناحر و تمزق الجسد اللبناني بلا شفقة من أجل السلطة والتفوق والعبث بالشعب الذي مل التطاحن و الحروب الداخلية.. لعل أكثر الأحزاب ضراوة حزب الله.. وهو حزب مهرجانيا يتخد المقدس شعارا و يحشره في المدنس السياسي الإجرامي.. متى كان لله عز و جل حزبا؟.. "حزب الله.".. مجرد شعوذة ورمي طلاسم سياسية على أعين الناس الذين يؤمنون بالله و يعبدونه.. "حزب الله " نوع من أنواع التدجيل والعبث بالمقدس .. أن تعبد الله و تتنتمي إلى حزب الله معنى ذلك أن تؤمن به و خلفه تسير سير الأعمى وما خسارة حزب الله لعشرة مقاعد إلا نتيجة من نتائج الملل، الملل من التناحر وأنّ المواطن لم يعد أعمى يمشي وراء المجرمين من رؤساء الأحزاب وأن له الحق في الحياة بلا حروب بلا تصادم و أن لبنان للمواطنين قبل أن تكون للسياسين.. ..
رغم أني كتبت مقالا استعصى علي إرساله و مع ذلك سأعيد كتابة بعض ما علق بالذاكرة.. حول حزب الله ، أذكر أني حاولت الرد على مقال
الكاتب الصحفي البير نقــــاش حول تخلف أو تأخر أو اندحار حزب الله اللبناني وكتبت أنه كان حزبا مهرجانيا يسعنمل المقدس و هو الله عز و جل لفائدة المدنس وهي السياسة التي بها سعى زعماء الأحزاب إلى تقسيم الشعب البناني إلى طوائف ومجموعات وأفلحوا في القضاء عليه و كانوا سببا في الحروب الأهلية.. أما " حزب الله" و جماعته متى كان " لله عز وجل حزبا يحركه ضد الآمنين من البشر في لبنان.. حزب الله حزب مهرجانيا يستعمل الطلاسم الدينية في سبيل الفوز بالمقاعد في البرلمان و لكنه خسر هذه المرة 11 عشر مقعدا وأصبحت الأحزاب كلها متساوية.. هل يمكننا أن نسأل من الخاسر؟؟ هل خسر حزب الله..؟؟ هل خسر الله ؟؟ أليس من العببث السياسي أن نسمي الأحزاب باسم الله حتى يمشي ورانا المواطن اللبناني الذي يبدو أنه استفاق في النهاية من غفوته و يريد أن يكون سيدا لا عبدا لرؤساء أحزاب مهووسة بالكرسي.
traduction du commentaire en langue arabe
. Cet article soulève un problème qui existe toujours sur la scène politique libanaise, les partis qui se battent et déchirent le corps libanais et le peuple qui en a marre de conflits et guerres internes. Peut-être que le plus féroce des partis est le Hezbollah.
Et c'est une fête. Le festival prend le sacré comme slogan et le fourre dans le profane politique criminel.
Quand Dieu Tout-Puissant a-t-il organisé une fête ? " Hezbollah".. Juste de la sorcellerie et jeter des sorts à ceux qui croient en Dieu et l’adorent. "Hezbollah" est une espèce de mode de de diffamation et de falsification du sacré. Adorer Dieu et appartenir au Hezbollah. Cela signifie que vous croyez en lui et derrière lui l'aveugle marche. La perte de dix sièges du Hezbollah n'est que le résultat de l'ennui, l'ennui avec les conflits, et que le citoyen n'est plus aveugle qui marche derrière les criminels des dirigeants des partis.
Et qu'il a le droit de vivre sans guerres et sans affrontements, et que le Liban est pour les citoyens avant d'être pour les politiciens...
Traduction du 2ème commentaire en langue arabe.
Bien que j'ai écrit un article que je n'ai pas pu envoyer, je vais cependant réécrire une partie de ce qui était resté coincé dans ma mémoire. à propos du Hezbollah, je me souviens que j'ai essayé de répondre à cet article qui parle du recul du Hezbollah libanais. J'ai écrit que c'était une fête qui utilisait le sacré, et Dieu Tout-Puissant et Majestueux est au profit du profane, et c'est la politique par lesquels les dirigeants des partis ont cherché à diviser le peuple libanais en sectes et en groupes et ont réussi à l'éliminer, et ils ont été la cause de guerres civiles. Quant au "Hezbollah" et à son groupe, chaque fois que "Dieu Tout-Puissant a un parti qui le déplacera contre les personnes sûres au Liban. Le Hezbollah est un parti de festival qui utilise des incantations religieuses pour gagner des sièges au Parlement, mais cette fois, il a perdu 11 sièges et les partis sont devenus Ils sont tous égaux.. Pouvons-nous demander qui est le perdant ? Le Hezbollah a-t-il perdu ? Dieu a-t-il perdu ? N'est-il pas politiquement absurde d'appeler les partis au nom de Dieu pour que le citoyen libanais qui semble enfin s'être réveillé de son sommeil et qui veut marcher derrière nous marche après nous Soyez un maître, pas un esclave des chefs de partis obsédés par le pouvoir.
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