Mort d'une journaliste palestinienne en Cisjordanie

 

MORT D’UNE JOURNALISTE PALESTINIENNE EN CISJORDANIE

Par Jacques BENILLOUCHE

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       La mort d’un journaliste est toujours un fait dramatique, à fortiori lorsqu’il s’agit d’une femme qui opère dans les zones les plus dangereuses. C’est grâce aux journalistes que nous savons les choses, que nous découvrons l’indicible et que nous portons un autre regard sur les faits. On les voit aujourd’hui en Ukraine nous détailler les exactions contre les civils et le courage des résistants. Mais souvent ils tombent au champ d’honneur de l’information. C’est le cas de Shereen Abu Aqleh, journaliste chrétienne palestinienne, qui vient d’être tuée d’une balle dans la tête alors qu’elle portait un casque et son gilet de presse. Une balle perdue ou un tir volontaire ? Aucune enquête n'a été diligentée. Elle couvrait les échanges de tirs entre l’armée israélienne et des Palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine.

Les Palestiniens se sont vite emparés de ce fait divers pour abonder dans leur thèse prouvant que l’armée et la police israéliennes n’ont pas de code moral, pas d’éthique et pas de principes humains. Or le dernier attentat d’Elad prouve le contraire et les images font foi. Tsahal laisse toujours les terroristes désarmés en vie après leur forfait et leur offre même des cigarettes. Dans d’autres pays, à l’abri des regards, ils auraient eu une balle dans la tête dès leur arrestation, par vengeance pour avoir transformé seize jeunes en orphelins de père. Les Israéliens ne laissent aucune chance aux terroristes mais il n'est pas dans leur stratégie de s'attaquer à la presse.

Arrestation du tueur d'Elad laissé en vie

L’origine du tir est incertaine dans le feu de l’action. Mais une vidéo sème le doute quand un terroriste annonce qu’il vient de tirer sur un soldat et l'a neutralisé à terre. Or aucun soldat n’a été à terre ni même blessé. La vidéo ne peut faire allusion qu’à la journaliste qui a été visée, par erreur certainement dans la panique de l'action.

La rapidité avec laquelle la journaliste devait être enterrée est très surprenante. Il y a eu un enterrement symbolique mais les obsèques ont été reportées à jeudi 12 mai. Certes les Musulmans, comme les Juifs d’ailleurs, mettent en terre leurs morts dans la journée. Mais la journaliste est chrétienne et il n'y avait pas d'urgence. On pouvait attendre qu’une autopsie soit effectuée pour déterminer la balle qui a été tirée et son origine sachant que les Palestiniens utilisent des armes différentes. L'Autorité palestinienne a refusé une demande israélienne d'autopsie conjointe sur la mort de la journaliste américano-palestinienne.

Au lieu d’accuser systématiquement Israël des pires maux, les Palestiniens auraient pu constituer avec Al Jazzera une commission d’enquête internationale et impartiale pour rechercher les coupables. La presse étrangère a vite accusé Israël sans preuves Mais des arguments fallacieux ont été avancés par certains dirigeants sur les raisons de la rapidité avec laquelle le corps a été enseveli. Anwar Abu Eisheh, professeur à l’université Al-Quds, accuse sans preuves : «l’assassinat d’une journaliste palestinienne par l’armée d’occupation israélienne, par balle dans la tête, est un nouveau crime de guerre». Mais interrogé sur l’absence d’autopsie, il donne une explication étonnante : «J’y ai pensé, mais comme il y a beaucoup de témoins et de vidéos...d’autre part combien de fois les résultats d’autopsies ont été mis en doute!». Donc pour éviter tout doute ou toute critique, on ne pratique pas d’autopsie. Et pourtant ce professeur est une personnalité intègre et ouverte mais la solidarité palestinienne prime sur toute autre explication et l’occasion est bonne pour attaquer Tsahal.

Si Israël devait tuer quiconque, il aurait choisi certainement les deux terroristes d’Elad capturés à l'abri des regards, et non une journaliste innocente. Mais les Palestiniens refusent toute enquête qui les mettrait en cause. Dans la vidéo, on les voit paniquer et tirer n’importe comment à l’inverse du calme et du professionnalisme des commandos israéliens. Tsahal ne rejette jamais sa responsabilité mais dans ce drame, tout a été fait pour masquer les vrais coupables. Israël a bon dos. La presse internationale abonde elle-aussi dans le sens palestinien. C'est bien sûr une habitude qui n'étonne plus.

Les Israéliens ne pas peuvent pas être accusés de la bavure après la dissimulation de preuves. En cachant rapidement le corps, les Palestiniens ont fait obstacle à la manifestation de la vérité en modifiant l'état des lieux d'un incident par l'altération, la falsification ou l'effacement des traces ou indices. Ils ont trop honte de leur bavure pour assumer leur erreur. En France ils auraient été passibles de l'article 434-4 du code pénal pour refus de faire émerger la vérité.