LES TERRORISTES RÉCIDIVISTES SONT DES MORTS EN SURSIS
Par Jacques BENILLOUCHE
Medhat al-Salah, 54 ans, |
Israël n’accepte de
libérer des prisonniers palestiniens que s’ils s’engagent par
écrit à ne plus participer à des actions terroristes. Le cas échéant, ils
risquent de trouver la mort sur leur chemin. La grande majorité s’estime souvent
lésée d’avoir payé pendant que d’autres, parmi les leurs, s’enrichissent à
leurs dépens. La leçon leur aura suffi et ils entrent souvent dans le droit
chemin pour compenser les années inutiles perdues en prison. Parfois aussi, la
cohabitation avec les autorités pénitentiaires leur ouvre les yeux sur la
réalité israélienne mais aussi les pousse à la réflexion sur leurs dirigeants. La
peine de mort pour assassinat de civils juifs n’existe pas dans l’arsenal
judiciaire d’Israël à la seule exception d’Adolf Eichmann qui a été pendu.
Alors la condamnation à de lourdes peines de prison reste la sanction suprême.
Mais Israël est sans pitié avec les libérés récidivistes. Leur cas est traité
par une haute commission sécuritaire, présidée par le premier ministre, qui entend
les responsables sécuritaires et donne la parole à un membre israélien du
ministère de la justice chargé d’assurer la défense de l'accusé. La procédure judiciaire
secrète est ainsi parfaitement respectée pour rester dans les principes légaux.
Majdal Shams face aux pentes neigeuses |
Medhat Al-Salah, originaire de Majdal Shams sur le
plateau du Golan, avait été emprisonné en Israël pendant 12 ans pour avoir
tenté d'enlever un soldat de Tsahal en 1985 et avait été libéré en 1997. Mais
il n’avait jamais renoncé au combat, au contraire, il avait déménagé en Syrie
pour être élu au Parlement syrien avec mission de s’occuper des affaires du
Golan, pendant quatre ans, et des Druzes syriens dont il était issu. Il a
ensuite été nommé chef du plateau du Golan avec mission d’organiser des actions
en collaboration avec les Iraniens. Il était donc facile pour un commando d’élite
israélien de l’atteindre dans un poste militaire près d'Ain el-Tineh, près du
village de Hadar au Golan, surplombant Majdal Shams. Israël n’a ni confirmé ni
démenti la nouvelle de son élimination et encore moins le modus operandi.
Il n’avait pas respecté les accords tacites et a
donc été condamné à mort parce qu’il avait constitué une infrastructure
terroriste opérant le long de la frontière, avec la complicité de Druzes
syriens, du Hezbollah et des Iraniens
installés dans la région. Medhat al-Salah s’était mis au service des Iraniens
ce qui avait aggravé son cas. Il avait été chargé de recueillir des
renseignements sur les forces israéliennes opérant le long de la frontière et de
préparer le terrain pour d’éventuelles attaques. Son sort avait donc été scellé
en attendant le moment propice pour l’éliminer. Des informations avaient été
données sur sa mort à la suite d’une frappe aérienne en Syrie.
Medhat Al-Salah avec le président syrien Assad |
En fait, selon Tal Beeri, directeur du département
du centre de recherche d'Alma qui fait la lumière sur les menaces à la sécurité
d'Israël de la part de la Syrie et du Liban., Medhat vivait près de Damas à Jaramānah
mais s’était rendu au Golan pour une mission d’importance en particulier pour
procéder au recrutement de Druzes pour des actes de renseignement. Les Druzes
du Golan, par idéologie, ont toujours rejeté l’annexion ainsi que la nationalité
israélienne qui leur a été proposée. Il s’agit d’une population restée fidèle à
la Syrie, très facilement manipulable.
Tal Beeri |
La Syrie a dénoncé «cet
acte criminel lâche», et selon la télévision publique Al-Ekhbariya, a
accusé Tsahal de «meurtre. Salah a été martyrisé alors que l'ennemi
israélien l'a pris pour cible avec des tirs alors qu'il rentrait chez lui». En fait Salah avait été condamné à mort.
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