LE BEST-OF DES ARTICLES LES PLUS LUS DU SITE, cliquer sur l'image pour lire l'article


 

samedi 19 décembre 2020

Algérie-Maroc, Yin et Yang - Partie/1 par Jean CORCOS

 

ALGÉRIE-MAROC, YIN ET YANG

Partie/1 

Par Jean CORCOS

       


          Tout le monde (ou presque) doit connaitre le Yin et le Yang. Ce sont deux catégories, à la fois opposées et complémentaires qui, dans la philosophie chinoise, sont utilisées pour interpréter tous les phénomènes de la vie. Ainsi sont respectivement Yin et Yang les couples Terre/Ciel, Nuit/Jour, Femme/Homme etc. Et, à la réflexion, on aurait bien envie de proposer une autre dualité : Algérie/Maroc.




Alors que le royaume alaouite commence un processus de normalisation des relations avec Israël – en fait une reprise officielle, car elles sont anciennes et n’ont jamais vraiment cessé -, l’Algérie voisine vient de réagir avec véhémence : le premier ministre Abdelaziz Djerad a dénoncé les «manœuvres étrangères» visant à déstabiliser son pays, car ainsi «l’entité sioniste se rapprochait de ses frontières». Passons rapidement sur le deal américano-marocain associé à l’accord avec Israël : la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental est un coup très dur pour l’Algérie, qui soutient politiquement et militairement le Front Polisario depuis des décennies. Mais en utilisant un langage aussi grossier et vulgaire, le dirigeant algérien a confirmé une réalité ahurissante et qui ne semble même plus étonner : loin du Moyen-Orient, 60 ans après l’indépendance, Alger ne reconnait toujours pas le droit à l’existence d’Israël.

Abdelaziz Djerad

En parfait contraste, le Maroc. Le Times of Israël a publié un article (1) sur les relations, par périodes discrètes ou ouvertes, entre les deux pays. Déjà très anciennes, elles ont répondu à des intérêts complémentaires. Dès le début des années 60, Israël souhaite l’arrivée en bon ordre des quelques 250.000 Juifs marocains qui vont faire leur Alya, et le Roi Hassan II y trouvera aussi une rétribution. La coopération militaire débute alors, et existe en 1963 au moment de la «guerre des sables» avec l’Algérie. Suivra, selon le journaliste Ronen Bergman qui est cité, une coopération étroite des services de renseignements des deux pays, avec des épisodes troubles comme l’assassinat en France de l’opposant Mehdi Ben Barka ; ou remarquables, comme le rôle d’intermédiaire du Maroc entre l’Égypte et Israël, avant la visite historique du président Sadate à Jérusalem. Soutien ouvert à la paix, aussi, avec l’accueil d’Yitzhak Rabin et de Shimon Peres à Rabat en septembre 1993, juste après la signature des accords d’Oslo.

Mais prenons un peu de hauteur, et dépassons ce prisme israélien. Si le Roi Hassan II a fait ce choix là en opposition absolue avec l’orientation du FLN, c’est qu’il y avait d’autres raisons : revenons donc à l’opposition Yin-Yang ; et le premier représentant l’obscurité et le second la lumière, évoquons successivement l’Algérie Yin et le Maroc Yang. Algérie Yin, d’abord. Son indépendance est le fruit d’une vraie guerre, très coûteuse en vies humaines. La France y a joué et perdu son dernier round de la décolonisation. Très vite, et même si les Etats-Unis vont pousser à l’abandon des colonies de tous leurs alliés, les amitiés du futur État algérien se situeront à l’Est, et ce alors qu’on est et qu’on sera longtemps en pleine Guerre Froide.



Les armes viendront souvent d’Égypte, le président Nasser lui-même - quoique non aligné - étant soutenu par le camp soviétique. Mais les amitiés du FLN auront aussi un solide fondement idéologique, sur fond de Tiers-Mondisme : le droit à l’indépendance, qui nous semble naturel aujourd’hui, était alors surtout soutenu par des intellectuels, partis et associations se situant à Gauche ou à l’extrême Gauche. D’où aussi le prestige extraordinaire de l’Algérie après l’indépendance, où seront reçus tous les ténors révolutionnaires, de Che Guevara aux Black Panthers. Les médias français mettront ainsi des décennies à ouvrir les yeux sur un échec économique total avec le gâchis de «l’industrie industrialisante» et du modèle soviétique, le totalitarisme du parti unique, et surtout l’idéologie mortifère islamo-baathiste qui fut la marque du président Houari Boumediene ; et cela, avant la montée en puissance du FIS puis l’horrible guerre civile des années 90.

Boumediene parmi les  Moudjahidin algériens

Un pouvoir opaque installé par l’armée fait de la révolution algérienne qui a chassé la France, un roman national unique permettant une vision du monde figée sur celle des années 60 ; et cela va cristalliser la vision du conflit israélo-palestinien : conviction que si les Moudjahidin dépenaillés des maquis algériens ont pu gagner la guerre contre la France, les  Fedayin palestiniens pourront triompher eux aussi de la soi-disant invincible Tsahal ; analogie établie entre les deux conflits, l’entité sioniste étant vue comme un État colonial dont la population juive n’aurait aucun lien historique avec sa Terre ; et enfin, le plus brutal et le jamais dit : si l’Algérie a réussi l’élimination d’un million de Pieds-Noirs, juifs y compris qui vivaient dans une «petite France» à l’image de la Métropole, imaginer que plusieurs millions de Juifs repartiront demain de la Palestine après le retour des réfugiés».

Rappelons enfin la profession de foi du Cheikh Ben Badis, père spirituel de la révolution : «l’Arabe est ma langue, l’Algérie est mon pays, l’islam est ma religion». Ainsi, la nationalité algérienne n’est accordée qu’à la condition d’avoir un père musulman. L’identité définie comme exclusivement arabe a conduit à réprimer la culture kabyle. Enfin, s’est imposé un nationalisme virulent, conduisant à toujours dénoncer le «hizb franssa» (parti de la France) pour tous les troubles traversés par le pays ; ou à traiter les voisins marocains avec une brutalité que l’on connait mal ; qui se souvient de l’expulsion en 1975, en quelques jours, de 45.000 familles dépouillées de tous leurs biens (2), et de la fermeture de la frontière depuis plusieurs décennies ?

Parlons maintenant du Maroc Yang. Son vécu du colonialisme français a été une toute autre histoire. Le pays a conservé une relative autonomie avec le protectorat, le Sultan gardant une autorité au moins symbolique, contrairement à l’Algérie qui fut intégrée à la République. Le protectorat s’est limité aux années 1912-1956, contre 130 ans d’occupation française dans la colonie voisine ; une occupation qui n’a pas été un chemin de roses, avec une dure guerre de conquête, et la révolte kabyle écrasée en 1871. La conquête du Maroc, par contraste, fut l’aboutissement d’une pénétration européenne progressive tout au long du 19ème siècle, pénétration essentiellement économique avec rivalités entre les grandes puissances, jusqu’à un partage négocié entre la France et l’Espagne. Le seul grand épisode militaire a été au début des années 20 le difficile écrasement de la révolte du Rif, par les armées française et espagnole réunies … et appuyées par des troupes marocaines fidèles au Sultan.

Maréchal Lyautey

Vécu différent aussi, avec la véritable construction d’un État moderne par le colonisateur, selon une philosophie totalement différente de celle mise en œuvre en Algérie : expansion économique ; réalisation d’infrastructures modernes, et en particulier construction de la ville de Casablanca, dotée d’un des principaux ports d’Afrique. Le tout, au début sous l’autorité du Maréchal Lyautey, aussi respectueux de la religion et des mœurs des Musulmans que par ailleurs hostile aux Juifs. La question berbère - tribus en révolte chronique, au Nord comme au Sud – sera agitée comme un chiffon rouge entre colonisateur et colonisé, la France allant même jusqu’à exiler le Sultan Mohammed Ben Youssef qui s’était rallié aux indépendantistes du parti nationaliste de l’Istiqlal, le remplaçant par le Glaoui, pacha de Marrakech à la tête d’une coalition de chefs berbères. Heureusement, les troubles armés et attentats qui ont suivi n’ont pas dégénéré en une vraie guerre ; et par la volonté d’Edgar Faure, les négociations ont abouti à l’indépendance parallèle des deux protectorats, du Maroc et de Tunisie.

Sultan Mohammed Ben Youssef  avec de Gaulle


Ainsi donc, pas de roman national anti-français pour le Maroc. Au contraire, des liens de coopération se sont très vite établis. Cette absence de ressentiment explique aussi une politique volontariste de développement touristique, qui a amené des millions de visiteurs de France à venir et revenir, pendant que l’Algérie a refusé totalement de développer ce secteur. Mais d’autres héritages du passé séparent les nations Yin et Yang d’Afrique du Nord. Sans remonter trop loin dans le temps, l’ère islamique qui a suivi l’invasion arabe a vu les émergences successives de dynasties berbères, d’Ouest en Est et coexistant dans des frontières mouvantes qui n’étaient pas du tout celles des États modernes d’aujourd’hui.

Au Maroc, fédérant plus ou moins bien les tribus, les Idrissides, les Almohades, les Mérinides, les Saadiens vont régner, tantôt alliés aux dynasties du Moyen-Orient, tantôt opposés ; tantôt tolérants en miroir de ce que fut le Califat de Cordoue, tantôt sectaires ; tantôt sunnites, tantôt chiites. Mais la divergence avec le futur voisin de l’Est allait se produire au fil des siècles. Au Maroc, une dynastie s’impose en 1660 et reste en place jusqu’à nos jours, celle des Alaouites, le souverain Commandeur des croyants se réclamant de la lignée du Prophète, ce qui lui donne encore une autorité inégalée. Au Maghreb central, par contraste, une décadence totale s’était installée : anarchie, coups de boutoir des Espagnols qui ont conquis Oran ; guerre sur mer et sur terre, avec pour leur résister installation à Alger du pirate Barberousse qui se proclame sultan ; et finalement, régence ottomane qui va durer … jusqu’à l’arrivée des Français en 1830.

Création du GPRA

Et si c’était là une des clés, décisive, pour comprendre le Yin obscur opposé au Yang lumineux ? En 1936, Ferhat Abbas – qui devait changer d’opinion et s’engager pour la libération de son pays au sein du GPRA (3) - écrivait : «Je ne mourrai pas pour la patrie algérienne, parce que cette patrie n'existe pas (...) J'ai interrogé l'histoire, j'ai interrogé les vivants et les morts, j'ai visité les cimetières, personne ne m'en a parlé». Paroles terribles, qui bien sûr n’autorisent pas à faire du négationnisme à rebours : oui, il y a aujourd’hui un peuple algérien, et qui mérite bien mieux que ses dirigeants successifs. Mais cette jalousie maladive pour le voisin ayant mieux réussi ; cette haine antisémite et antisioniste – j’y reviendrai dans la deuxième partie ; cette rancœur entretenue contre la France ; tout cela s’explique largement par un vide historique mal assumé. En parfait contraste, la nouvelle constitution marocaine de 2011 dit dans son préambule : «État musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen».

1.         Article du Times of Israël

2.         Expulsion des Marocains d'Algérie

3.         Gouvernement Provisoire de la République Algérienne

9 commentaires:

Alain BENICHOU a dit…

très bon article l'Algérie en fait est une création du FLN c'est pour cela qu'il n'y a pas de juifs algériens mais des juifs d'Algérie. Il y a une terre mais pas de Nation

Marianne ARNAUD a dit…

Que monsieur Corcos préfère passer "rapidement" sur le rôle de l'Oncle Sam dans cet accord du Maroc avec Israël, c'est de bonne guerre, pourrait-on dire.
En revanche, nous sommes quelques uns, en France - je veux dire ceux qui ont entendu parler de cet accord - à nous demander quelles en seront les répercussions sur les Marocains et les Algériens vivant en France ?
Mais peut-être que ce sujet sera traité dans la Partie/2 de l'article ?

Hamdellah ABRAZ a dit…

Excellente analyse, qui demande toutefois quelques compléments au volet historique abordé. Alors l'on attend la 2ème partie de l'analyse... En tout cas bravo, le quidam internaute, saura avoir une idée déjà de ce qui se passe en Afrique du Nord, loin des clichés préétablis

Jean Corcos a dit…

Madame Arnaud, vous posez une excellente question ... en fait, et au delà du "traitement" des juifs par ces deux peuples dont je parlerai, j'essaierai d'évoquer aussi les "société civiles". Deuxième partie pas encore écrite, mais il y a en fait beaucoup d'analogies et les choses auraient pu se passer plus mal d'un côté et mieux de l'autre, ainsi va l'Histoire. Quand aux "Marocains et Algériens vivant en France", le sont-ils encore à la troisième génération ? Les frères Kouachi étaient-ils des algériens dans leur tête, les terroristes du 13 novembre venus de Molenbeek étaient-ils marocains comme leurs parents qui en venaient ? Bien cordialement.

ingrid Israël-Anderhuber a dit…

Dans les faits, la guerre d’Algérie contre la France ne s’est pas arrêtée à 1962. Elle a continué de manière insidieuse, stratégique car, aujourd’hui, si on ne parle plus effectivement d’Algérie française on peut commencer à parler véritablement d’une France algérienne, qui se trouve à l’extrême ouest du nouveau continent «Eurabia», comme je l’entends dire, à juste titre, sur les réseaux sociaux. Et ça, ça c’est la vraie guerre gagnée de l’Algérie contre son ancien maître, la France...

Véronique Allouche a dit…

@ jean Corcos
Ce qui est certain c’est que ni les frères Kouachi ni les terroristes de Molenbeek ne se sentaient français pour les uns, belges pour les autres. C’était des islamistes radicalisés au nom d’une doctrine qui a pour principe absolu la haine de l’occident et de tout ce qui est étranger à l’islam. Intégration? Assimilation? Deux mots à bannir chez les fous de Dieu et de tous ceux qui placent l’islam au-dessus de tout.
Bien à vous

HAalg a dit…

Par où commencer, même avec quelque retard ??? Pour apporter quelques clarifications et par moment pour ne pas partager, à mes yeux, certaines non-vérités abordées dans votre écrit, surtout que vous passez , en seul trait, quelques plus de 2 100 ans d’histoire de l’Afrique du Nord. (AFN).
En fait de yin et de yang, le Maroc notre voisin, n’est pas plus le yang que l’Algérie, mon pays n’est le yin… le yang et le yin existent partout, dans toute contrée, y compris dans les lois de la physique….et nous dit-on, selon le matérialisme dialectique, c’est le principe de l’unité et de la lutte des contraires.
Faut-il donc parler de yang et de yin, quand on aborde les rapports mouvementés depuis longtemps entre le Royaume uni et la France ; entre cette dernière et l’Allemagne… et dans le lointain passé de l’antiquité, qu’en a-t-il été, entre Rome et Carthage… sans compter la Babylone et la Perse … ???
Il est vrai qu’en Afrique du Nord, (AFN) un morceau du MENA, région classifiée ainsi par les USA, il y a une forme de concurrence entre nos deux pays Maroc et Algérie, pour l’occupation « du pays pivot » dans la région.. Cette dualité a toujours existé et ce depuis l’occupation romaine, qui départagea l’AFN en régions : La Mauritanie tingitane, l’actuel nord du Maroc environ, la Mauritanie Césarienne, environ l’Ouest et le centre actuel de l’Algérie, la Numidie à l’Est
Plus de 2100 années d’histoire de cette AFN enserrée entre le Nord, l’Occident devenu Chrétien et un Orient se partageant, entre le 1ère Religion monothéiste, le Judaïsme et la dernière, l’Islam, même si le Judaïsme fut soumis aux différents impéralismes/occupants., qui les uns et les autres, présentaient plusieurs aspects notamment religieux.
Les Peuples d’Afrique du Nord ne seront pas en reste, puisqu’ils furent associés aux conquêtes occupantes et religieuses en direction du nord notamment l’Espagne chrétienne, devenue Andalouse, islamisée et arabisée.
Le retour de « manivelle » fut là, inévitable avec la Reconquista d’Isabelle la Catholique en 1492..... Ceux dont les ancêtres ont colonisé l’Espagne chrétienne, furent à leur tour, objet de colonisation et/ou conquête de leurs contrées par l’Occident chrétien triomphant. ; et c’est toute l’Afrique du Nord qui fut soumise à cette lame de fond, d’ailleurs à ce jour, puisque deux régions sont encore occupées par l’Espagne en l’occurrence Ceuta et Melila, alors que la même Espagne a quitté, en fait abandonné, le Sahara Occidental qui s’est vu vite réoccupé par le Maroc.
L’on apprend également que le Maroc, voisin ouest de la Régence d’Alger, qui fut déconfiture, avait tenté d’occuper Oran et ses environs, en 1830. je cite un extrait de livre d’histoire « … le colonel d’état-major (Armée française - débarquement d’Alger ndlr) Auvray fut envoyé vers l’empereur de Maroc, pour sommer ce prince de respecter le territoire algérien, comme étant une dépendance de la France. M. Auvray ne dépassa pas Tanger, où il fut retenu par le gouverneur de la province. Cependant la cour de Maroc promit d’évacuer la province d’Oran, et de ne plus se mêler des affaires de la régence » ». (1) .
L’on voit que le Royaume du Maroc, fut vite dissuadé et ce par la présence et les menaces militaires d’une armée française triomphante, ayant éliminé les voyous/bandits/pirates turco-janissaires qui écumaient la Mer Méditerranée et persécutaient/exploitaient les autochtones de ce vaste territoire partant du Maroc à la Tunisie.
(1)- : L’ALGÉRIE FRANÇAISE PAR ARSÈNE BERTEUIL
ANCIEN PHARMACIEN EN CHEF DES HÔPITAUX MILITAIRES DE L’ARMÉE D’AFRIQUE TOME PREMIER PARIS
DENTU, LIBRAIRE-ÉDITEUR --- PALAIS-ROYAL, 15, GALERIE VITRÉE 1856

HAalg a dit…

suite 1
L’histoire nous apprend, que les relations entre ces régions d’AFN, ne furent pas toujours au beau fixe ; entre autre, je cite, une crasse encore mise en évidence, selon Wikipédia : « Bocchus est un roi de Maurétanie vers 110 av JC, et est connu parmi les historiens comme Bocchus 1er. Il est aussi le beau père de Jughurtha, roi de Numidie, avec qui il fait la guerre aux Romains. Néanmoins il retourne son alliance et livre Jughurta aux Romains en 106 av JC » » On l’aura compris que l’Aguelid (roi berbère) Jughurta, parent de l’Aguelid Massinisa – Numidie- fut un fervent défenseur d’une indépendance de l’AFN face aux appétits conquérants de Rome. L’histoire nous apprend, qu’après la félonie de son beau père, Jughurta fut emmené captif et mourut à Rome en captivité.
L’occupation romaine dura environ 600 ans, puis ce fut celle de Byzance, celle des Vandales et ce fut la conquête occupante islamo-arabe, disant d’avantage islamique qu’arabe, car le gros des effectifs des envahisseurs se compose principalement de non-Arabes, aadjam, du Proche Orient fraichement islamisés.
Mais dites-vous « tout cela s’explique largement par un vide historique mal assumé » ???
De quel vide parlez vous ??? De ce grand espace qui fait environ 5 fois celui du Maroc des Idrissides et 15 fois celui des Hafsides..... Encore l’on sait que toutes ces vastes régions centrales de l’AFN (ce grand espace) avaient connu plusieurs événements historiques, se traduisant par la naissance et la mort de plusieurs royaumes comme celui par exemple des Rostémides de Tihert (Tiaret), des Fatimides prenant encrage dans cette puissante Tribu Amazigh (Berbère), des Koutama (actuelle Kabylie de l’Est), 909/969 et qui fonda Le Caire (la victorieuse) 1171…
Voilà ce qui est écrit à propos de l’Afrique du Nord « « « Des raisons géographiques s’opposent, d’ailleurs, à une unité durable, quand une volonté énergique ou une armature solide ne l’imposent pas(1). Des pays isolés et d’un accès difficile, comme l’Aurès, la grande Kabylie, le Rif, etc., défendent ou recouvrent leur indépendance. Et la Berbérie est à la fois trop longue et trop étroite pour qu’une domination unique puisse se maintenir depuis l’Océan jusqu’aux Syrtes » » (2)
(2) HISTOIRE ANCIENNE DE L’AFRIQUE DU NORD TOME V STÉPHANE GSELL
MEMBRE DE L’INSTITUT PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE
S’agissant de l’Afrique du Nord, centrale, l’actuelle Algérie, nous le voyons, que seule la France occupante a pu mettre en place, pratiquement à partir des années 1840, un "centre, une structuration" à Alger, regroupant et articulant cet immense espace de 2 382 000 km, un véritable continent. Cependant, que dit-on du passé des actuels pays d’Europe, en terme d’exemple, il y’a quelques siècles de l’Allemagne moderne ( 357 386 km2) fédérée en 1871 ; l’Italie ( 301 000 km2) qui fut écartelée entre ses différents voisins, Français, Austro-hongrois…..et qui n'a été unifiée qu’en 1870…..et d’autres dans tout le continent européen et d’autres dans cette région du Proche orient dessinée, découpée, modelée… par le duo Sykes-Picot en 1920.

HAalg a dit…

suite 2 et fin
Au lendemain de 1962, précisément après le cessez le feu conclu par la France et le GPRA, le vide fut introduit par une forme de précipitation suscitée par des "milieux politiques" à l’effet de voir partir vite, très vite les Pieds Noirs donc y compris les Juifs. En fait la France disposait encore d’une puissance de feu importante, à même de faire face aux jusqu’au-boutismes tant de l’OAS que de ceux algériens appelés « les maquisards du 19 mars » ; ces deux formes d’extrémisme furent là semant la mort, les destructions et la désolation. L’armée française a laissé faire, pire elle a ouvert grandement les portes aux deux armées algériennes installées au Maroc et en Tunisie.. Ce sont des milliers de « soldats, officiers.. » bien armés et bien préparés au chaud à l’abri des coups de boutoir assénés aux vrais combattants, ceux de l’intérieur principalement au Centre, les wilaya 3 et 4, par les différentes opérations d’envergure, « pierres précieuses, Jumelle, Emeraude… » ; toutes ces opérations de l’armée française furent précipitées à partir de 1958, avec l’arrivée au Pouvoir de De Gaule. Bien sûr la « facilitation » par les grands décideurs de Paris, faite aux armées des frontières, a été faite à dessein, dans le but d’amoindrir, ce qui restait encore de force, les vrais combattants de l’intérieur, et par la même permettre aux envahisseurs des deux frontières de faire main basse sur le pouvoir, laissé vide par les Français, décidément, partant….
Nous vivions ces lendemains d’indépendance – juillet 1962- le triomphe du yin algérien au détriment du yang algérien ; alors autant que le premier dise « merci bien à Paris, pour le coup de pouce reçu »..... C’est cela, le vrai yin, Monsieur Corcos ; et je vous l’accorde, ce yin est à la base d’une surenchère de façade, principalement destinée à la consommation intérieure, de la diabolisation de l’Etat d’ISRAEL, un Etat de démocratie, de libertés à tous ses nationaux israéliens y compris les non-Juifs. Indépendamment du volet objectif arabo-palestinien qui nécessite une juste solution à trouver entre et par les deux parties ; dans ce contexte, la normalisation par le Maroc de ses relations avec ISRAEL est à féliciter ; il s’agit là d’un pas de plus pour arriver à amener tous ces pays de l’OCI et autres, à revoir leurs notes dépassées et établir les relations avec ISRAEL, pays en relation diplomatique avec tous les grands pays, les nations sérieuses, de ce monde.