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vendredi 4 décembre 2020

Radio Judaïca Bruxelles : Gantz n'a aucun intérêt à voter la censure

 

RADIO JUDAÏCA BRUXELLES

GANTZ N’A AUCUN INTÉRÊT À VOTER LA CENSURE

Jacques BENILLOUCHE au micro de

Miri MAMAN


         La crise au sein du gouvernement israélien dure depuis trop longtemps et le blocage de la situation ne peut s'éterniser dans une atmosphère de fausse entente. Aucune collaboration n’existe entre Netanyahou et Gantz qui est d'ailleurs exclu des grandes manifestations à l'étranger, chacun agissant de son côté. Il est donc normal que l’abcès soit crevé alors que les protagonistes politiques tirent trop sur la corde. Le refus du vote du budget n’est qu’une péripétie d’un combat qui dure en fait depuis la création du gouvernement d’union nationale, plutôt un gouvernement d’inertie nationale.

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Benny Gantz qui s’est joint à Netanyahou avec beaucoup de conviction est un légitimiste qui veut afficher sa stature d’homme d’État responsable en respectant ses engagements vis-à-vis de Netanyahou et vis-à-vis des Israéliens. Avec une grande naïveté, il vient seulement de comprendre qu’il ne sera jamais le premier ministre de rotation en novembre 2021 mais il ne veut pas que la rupture lui soit imputée. Il préfère donc subir en permanence une situation intenable sachant qu’il n'a rien à gagner lors de nouvelles élections car les sondages lui sont défavorables. Il marque sa mauvaise humeur et fait savoir qu’il perd patience mais sans plus. C’est pourquoi il faut adopter une position plus nuancée et moins radicale sur le vote de la motion de censure.

L’opposition Yesh Atid-Telem va présenter une motion de censure visant à dissoudre la Knesset et à appeler à de nouvelles élections. Naftali Bennett, qui n'a que 6 députés à la Knesset, piaffe d’impatience et se joindra à cette motion parce qu’il pense que son heure est arrivée. Sur le papier, Netanyahou ne sera battu que si les 15 députés Kahol-Lavan et les deux ex-Telem, votent la motion. Si de nouvelles élections sont lancées, nous arriverons certainement au même blocage car une majorité de 61 députés est difficile à obtenir.

Yaalon-Gantz du temps de leur alliance

Quelques chiffres pour comprendre la situation.  On vire vers le tripartisme en Israël. Bien qu’il faille être très prudent avec les sondages en Israël qui ont souvent des lacunes, ils donnent 45 sièges à la droite avec 28 pour le Likoud et 17 pour les orthodoxes. Le Centre et la Gauche sont crédités de 33 sièges avec Kahol Lavan, Telem, 12, Yesh Atid 15 et Meretz 6. Les arbitres et faiseurs de roi peuvent détenir 33 sièges avec Lieberman 5 et Yamina 25, les partis arabes restant à l’écart avec 11 députés. Le spectre politique est ainsi totalement recomposé ce qui donne des ailes à Naftali Bennet qui exige à présent d'être premier ministre dans toutes les combinaisons.

Gantz hésite pour le principe mais ne votera pas la censure pour ne pas être accusé de faire tomber le gouvernement. Il n’a pas la culture d’un faiseur d’histoires ni d’un homme de combinaisons politiciennes. Il est encore trop pur en politique. Il menace certes Netanyahou pour le rendre à la raison mais il ne passera pas à l’acte d'autant plus que les sondages ne lui sont pas favorables. Il pense être plus utile au sein du gouvernement pour peser sur certaines décisions. Alors il préfère laisser le Likoud prendre l'initiative de la rupture. Le Président de la Knesset Yariv Levin, aidé du Likoud, pourra trouver une formule bancale qui satisfasse les deux parties.

Il n’y a aucune raison à anticiper les deux opportunités offertes à l’opposition. Si Netanyahou refuse de voter le budget 2020 en décembre, le gouvernement tombe automatiquement. Si le budget 2021 n’est pas établi en mars 2021, la Knesset est dissoute. Alors Gantz préfère laisser la responsabilité de la dissolution à Netanyahou qui est le maitre des horloges.  

Mise à jour :

Le ministre de la Défense et vice-premier ministre Benny Gantz a annoncé ce soir (mardi 1er décembre) que son parti, Kakhol Lavan, votera demain en faveur de la proposition de dissoudre la Knesset. Mais il laisse une bouée de sauvetage à Netanyahou s'il accepte de voter immédiatement un budget de 2 ans. 


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