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mercredi 14 août 2019

François et les "heures sombres de l'Histoire" par Maxime TANDONNET



FRANÇOIS ET LES «HEURES SOMBRES DE L’HISTOIRE»

Par Maxime TANDONNET




Le Pape François, fustigeant «souverainisme» et «populisme», vient de déclarer au journal la Stampa : «On entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934». Les Catholiques pratiquants n’apprécient généralement pas les commentaires critiques concernant les paroles du saint Père. En l’occurrence, les mots qu’il tient sont de nature politique et historique, ne relèvent en rien du dogme couvert par l’infaillibilité pontificale.



Pape François à Auschwitz

Les comparaisons entre la période actuelle et l’apocalypse des années 1930 et 1940, devraient appeler, surtout de la part du chef de l’Eglise catholique, la plus grande prudence. Le contexte actuel, économique, politique, technologique, démographique planétaire, est sans rapport avec celui des heures sombres de cette époque. Certes, la démagogie extrémiste, de droite ou de gauche, est en plein essor, surtout en France. Mais faut-il rappeler au pape François ce que furent les persécutions raciales du nazisme, les entreprises d’extermination du stalinisme comme de l’hitlérisme, la centaine de millions de victimes de ces entreprises sanguinaires, le génocide des Juifs d’Europe (six millions de morts), la férocité des dictatures totalitaires, la conquête hitlérienne de l’Europe continentale, la Shoah par balles en Ukraine, la politique d’asservissement ou d’anéantissement des populations slaves, le pillage et les massacres commis en France et presque dans toute l’Europe continentale pendant une occupation de 4 années ?

Jorge Mario Bergoglio

Le père Jorge Mario Bergoglio n’a pas connu cette période de déchaînement sanguinaire qui a entraîné l’Europe dans l’abîme, ou bien il était tout jeune enfant, et vivait à quelque 10.000 kilomètres de ces évènements. En revanche, il a vécu personnellement, en pleine force de l’âge, entre 40 et 47 ans, d’autres évènements tragiques, d’autres heures sombres : la dictature Argentine du général Videla, de 1976 à 1983. Ce régime militaire s’inspirait des méthodes fascistes et nazies qui ont ensanglanté l’Europe : dizaines de milliers de disparus, femmes et enfants massacrés, torture et exécutions de masse, meurtre ou emprisonnement des opposants politiques, disparition des libertés publiques.
Alors, pourquoi François, dans sa quête de comparaisons explosives, destinées à marquer l’opinion sur la détestation que lui inspire certaines politiques actuelles, notamment sur la question de la maîtrise des migrations, invoque-t-il  les «heures sombres» européennes qu’il n’a pas connues, mais demeure-t-il silencieux, sur d’autres heures sombres plus récentes, d’autres abominations, une autre dictature et d’autres terreurs et d’autres atrocités qu’il a vécues lui-même, en personne, de tout près, en Argentine, son pays d’origine ?
D’ailleurs, nul ne saurait douter un instant que ce héraut planétaire des droits de l’homme, porte-parole de la conscience universelle, alors haut placé dans la hiérarchie catholique de son pays, a exercé un rôle pilote, exemplaire et incontestable à la tête de la résistance à la dictature argentine, ce régime tortionnaire, au péril de sa vie pendant 7 ans. Dommage qu’il n’en parle pas car son expérience personnelle de cette période (un sujet quelque peu tabou), serait riche en enseignements, serait de nature à illustrer son propos et à servir d’exemple aux jeunes générations.

2 commentaires:

ingrid Israël-Anderhuber a dit…

Si le pape des catholiques veut que l'Europe accueille encore plus de migrants, qu'il commence par ouvrir lui-même ses propres portes, celles du Vatican où, semble-t-il, il fait si bon vivre...
D'ailleurs, c'est ce que devraient faire tous les gouvernants avant de demander quoi que ce soit à leurs peuples afin d'être, effectivement, EXEMPLAIRES en tout. "Charité bien ordonnée commence par soi-même" dit un proverbe...

Harry NUSSBAUM a dit…

Maxime Tandonnet se lance là dans une polémique sans objet en déformant les propos du pape François. Celui-ci n'a pas comparé l'Europe d'aujourd'hui à celle de 1943, mais à celle de 1934. Celle-ci connaissait le fascisme en Italie, la prise de contrôle de l'Allemagne par Hitler, l'émeute fasciste du 6 Février en France, les débuts de la conquète de l'Espagne par Franco, l'emprise de Horty sur la Hongrie, la Garde de Fer en Roumanie et Pilsudski en Pologne.
C'est bien comparable à la montée des populisme d'aujourd'hui, avec l'Italie de Salvini, la Hongrie d'Orban, la Pologne de Kaczyński, la montée en puissance de Le Pen en France et de l'AFD en Allemagne.
Alors pourquoi cette diatribe haineuse et inutile, Monsieur Tandonnet ???