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jeudi 26 avril 2018

La Malaisie, base de formation militaire du Hamas



LA MALAISIE, BASE DE FORMATION MILITAIRE DU HAMAS

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps
            
         
Fadi Al-Batsh
          On commence à en savoir un peu plus, non pas sur l’assassinat le 21 avril 2018 de Fadi Al-Batsh qui n’est pas encore élucidé, mais sur les éventuelles motivations des assassins en raison des relations étroites entre la Malaisie et le Hamas. Une certitude cependant, cet ingénieur électricien, expert dans la construction de fusées, était membre à part entière du Hamas et actif au sein des groupes islamistes en Malaisie. 



Tente de deuil

         D’ailleurs, Gaza a érigé deux tentes de deuil, l’une à Jabālīyah et l’autre à l’est de la ville dans un camp de la «grande marche du retour». Les tentes comportaient des bannières du Hamas et de son aile militaire qui ont accusé le Mossad d’être l’instigateur de l’élimination d’Al-Batsh.
            En revanche les media publiaient rarement que la Malaisie soutenait la cause palestinienne en général et le Hamas en particulier en lui offrant un soutien politique, humanitaire et médiatique. L’aile militaire du Hamas est active dans le pays pour recruter et former des agents. 
          Ainsi, au cours de l'opération Bordure Protectrice de Gaza, dans la nuit du 20 juillet 2014, Tsahal avait arrêté un membre du Hamas dans la région de Khan Younes, appartenant à une unité spéciale des Brigades Ezzedine al-Qasem, l’aile armée du Hamas. Il avait révélé qu'il avait été envoyé en Malaisie avec un groupe de dix autres militants pour s'entraîner à l'utilisation de deltaplane et à l'infiltration d'Israël pour perpétrer des attaques terroristes. En 2015, un résident d'Hébron, arrêté par Israël, Wassim Kawasma, avait avoué avoir été recruté par le Hamas alors qu'il étudiait en Malaisie. Ensuite, il avait été envoyé en Turquie pour participer à un cours de gestion et de commandement, pour sa destination finale en Cisjordanie. Cela en dit long sur les activités du Hamas en Malaisie, parmi les étudiants et professeurs palestiniens.
Khaled Al-Batsh

         Fadi Al-Batsh est un cousin de Khaled Al-Batsh, haut responsable du djihad islamique à Gaza. Alors que les autorités du Hamas préfèrent attendre les résultats de l’enquête, le Fatah a publié une déclaration condamnant le meurtre et accusant Israël d'être «revenu à sa politique d'assassinat dans diverses capitales du monde entier».
Premier ministre de Malaisie

         La Malaisie ne fait pas mystère de ses relations étroites avec le Hamas. Le 22 janvier 2013, le premier ministre Haji Muhammad Najib et son épouse ont effectué une visite d'une journée dans la bande de Gaza sans se rendre chez Mahmoud Abbas. Il a été rejoint par des ministres et des hommes d'affaires malaisiens, et a été personnellement reçu par Ismaïl Haniyeh. Ils avaient jeté les bases de la reconstruction du quartier général administratif du Hamas et d'une école de formation professionnelle dans le sud de la bande de Gaza. Sa femme avait également inauguré deux projets médicaux.
Premier ministre malaisien à Gaza

         En décembre 2013 Khaled Mechaal, ancien chef politique du Hamas, avait effectué une visite à l'Université islamique internationale de Malaisie, une institution gouvernementale dont le campus principal se trouve à Gombak, dans la partie nord de Kuala Lumpur. L'université a été fondée en 1983 avec le soutien de gouvernements de pays musulmans, dont l'Arabie saoudite, la Turquie, le Pakistan et le Bangladesh. On y enseigne les études religieuses islamiques ainsi que les sciences naturelles, les sciences sociales et la médecine. 
          Par ailleurs, un détail qui a été peu publié à l’époque, une vingtaine d’activistes pro-palestiniens malaisiens, de l’ONG Haluan, se trouvaient à bord à bord du Mavi Marmara. Six autres activistes étaient à bord du Rachel Corrie, qui participait également à la flottille du Mavi Marmara.
Les Malaisiens au Mavi Marmara

         Les autorités locales en Malaisie ferment les yeux sur les activités du Hamas, voire les autorisent. Ces multiples raisons tendent donc à accréditer l’idée de l’implication du Mossad dans le meurtre de l’ingénieur palestinien. Bien sûr, Israël n’a pas réagi à cette accusation. Mais il est certain que la Malaisie est un proche allié du Hamas et qu’elle a servi de terrain fertile pour le recrutement et la formation militaire des nouveaux membres du Hamas, au même titre que la Turquie. 
        Les assassins ont voulu marquer leur volonté qu'en aucun cas, l’éloignement dans un pays asiatique n’était un sanctuaire pour les terroristes palestiniens.

1 commentaire:

Marianne ARNAUD a dit…

Cher monsieur Benillouche,

S'il est dans la logique des choses que le Fatah condamne le meurtre et accuse Israël d'être "revenu à la politique d'assassinats", n'est-ce pas choquant d'utiliser le mot "assassins" pour parler d'hommes qui ont certainement agi sur ordre de leurs supérieurs ?

Très cordialement.