LE DOUBLE JEU DU FATAH EN GLORIFIANT LES MARTYRS
Par Jacques BENILLOUCHE
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Des leaders du Fatah manifestent à la gloire des martyrs
L’Autorité
palestinienne a toujours eu un double jeu face à l’opinion internationale et à sa
population. Elle glorifie le culte des martyrs pour inculquer un sens national
à des Palestiniens résignés et pour détourner leur attention sur les problèmes
de tous les jours. En octobre 2016, elle avait déjà institué un jour de deuil
pour le terroriste qui avait tué deux Israéliens tandis que le chef du Hamas
félicitait ses parents. Le Fatah avait honoré comme «martyr»
l’homme armé et avait appelé à une grève générale et à un deuil public en sa
mémoire : «Celui qui a mené
l’opération aujourd’hui à Jérusalem est un pèlerin martyr à la Mecque, l’une
des personnes les plus importantes de Jérusalem et dans la sainte mosquée
Al-Aqsa, et un prisonnier libéré».
rabbin Raziel Shevach |
Le
rabbin Raziel Shevach, avait été tué par balles lors d’un attentat terroriste
commis dans la nuit du 9 janvier 2018 près de Havat Gilad en Cisjordanie. Le gouvernement avait alors décidé de détruire
la maison du terroriste Ahmed Nasr Khaled Jarar. Mais c’est à grand renfort de
publicité, dans le cadre d’une manifestation publique, que le Fatah avait
annoncé avoir loué, à ses frais, une maison pour loger sa famille. Auparavant,
de hauts responsables du Fatah et de l'Autorité Palestinienne (AP) avaient
visité la tente de deuil érigée par la famille. Il s’agit d’une manifestation
de soutien officiel aux attaques terroristes populaires, même lorsque des
civils israéliens sont tués et même lorsque la famille du terroriste est
affiliée au Hamas.
La mère de Ahmed Nasr Jarar remercie pour la maison |
Le
6 février 2018, trois semaines après l'attentat, Ahmed Nasr Jarar, qui vivait à
Djénine, avait été repéré dans une maison du village de Yamoun. Il avait refusé
de se rendre et était sorti de la maison, armé d’un fusil M16 et d’un sac d’explosif
IED (Improvised Explosive Device) ce qui a forcé les forces de sécurité
israéliennes à l’éliminer.
La
branche de Djénine du mouvement a donc attribué une maison, avec tout
l'équipement moderne, pour la famille d'Ahmed Nasr Khaled Jarar. Selon Nour
al-Din Abu Rab, secrétaire du Fatah, ils vivront là jusqu'à ce que leur
nouvelle maison soit construite pour souligner «l'engagement national
du Fatah envers les familles dont les maisons avaient été détruites par Tsahal».
La mère d’Ahmed Jarar a remercié, via YouTube, le Fatah pour la faveur qui a
été mise à sa disposition.
Ahmed Nasr |
Dans
l'arène palestinienne Ahmed Nasr Jarar est devenu une figure admirée, un héros. Une marche commémorative a été organisée à
Djénine, en présence de hauts responsables du Fatah, pour louer son courage d’avoir
échappé aux forces de sécurité israéliennes pendant plusieurs semaines. L'aile
militaire du Hamas a fait l'éloge de Jarar et de ses camarades, le qualifiant
de modèle pour la lutte contre l'occupation. En fait Jarar faisait partie du
Hamas. Son père, haut responsable de la branche armée en Cisjordanie, avait été
tué durant la deuxième Intifada.
L’Autorité
palestinienne affiche ainsi ouvertement son double jeu consistant à coopérer
officiellement avec les services sécuritaires israéliens d’une part, et à
soutenir en sous-main le terrorisme d’autre part. Ce n’est pas le bon moyen
pour décourager le terrorisme. D’ailleurs des organismes liés à l’OLP et au
Fatah organisent des camps d’été de «bourrage de crânes» pour
les enfants palestiniens.
Le Conseil supérieur de la jeunesse et des sports
(CSJS), dirigé par Jibril Rajoub, censé organiser des «activités pour
les jeunes : sports, activités sociales et mouvements de jeunesse» n’hésite
pas à détourner ses objectifs pour «former les jeunes à assumer la
responsabilité de la patrie et de la révolution et inculquer l’esprit de
loyauté et de sacrifice pour la patrie». On ne peut pas être plus clair.
En fait ces camps d’été proposent
des activités de nature militaire et politique, organisées par les Forces de
sécurité palestiniennes. Les jeunes, garçons et filles, portent des uniformes de
l’armée et reçoivent un entraînement militaire avec un enseignement sur la
glorification des «martyrs». Mahmoud Abbas a insisté sur l’importance
de ces camps pour «la lutte nationale palestinienne». L’Autorité
récolte donc ce qu’elle sème.
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