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vendredi 16 février 2018

Poutine maître du jeu par Gérard AKOUN



POUTINE MAÎTRE DU JEU

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM
            
F16 israélien abattu

         L’intrusion d’un drone iranien dans l’espace aérien d’Israël, samedi dernier, a entraîné un raid israélien contre la base syro-iranienne, installée près de Palmyre, d’où le drone avait décollé. La défense anti aérienne syrienne a répliqué par l’envoi d’une salve de missile sol- air qui a touché et détruit un F16 israélien dont les deux pilotes ont, quand même, pu s’éjecter. En représailles l’aviation israélienne a pénétré profondément le territoire syrien endommageant ou détruisant douze sites militaires dont quatre tenus par les Iraniens.



Raid contre le Hezbollah

            C’est la première fois, depuis 35 ans qu’un avion de combat israélien est abattu par les Syriens en réponse à un survol ou à un bombardement d’objectifs militaires sur leur territoire. Pendant toutes ces années de guerre civile en Syrie, Israël a pu bombarder et détruire, sans essuyer de riposte, les convois d’armements, dont des missiles de plus en plus sophistiqués, que l’Iran s’efforçait de faire parvenir, à travers la Syrie, au Hezbollah libanais. La préoccupation principale des stratèges israéliens consistait à éviter à leurs pilotes de se trouver nez à nez, si je puis dire, avec un avion russe. Mais compte tenu des bonnes relations entre Poutine et Netanyahou, il y avait peu de chance, sinon aucune, que cela se produise. Ils se communiquaient, sans doute, certains éléments de leur plan de vol !
            Mais la situation en Syrie a évolué en faveur de Bachar El Assad ; la rébellion est quasiment écrasée grâce aux bombardements exécutés par les Russes et à la participation, aux combats au sol, des milices iraniennes et du Hezbollah libanais. Les alliés du dictateur syrien, la Russie et surtout l’Iran veulent toucher, maintenant, les bénéfices de leur soutien. Ils veulent s’y installer de manière permanente mais aussi participer à sa reconstruction. Mais c’est Poutine qui mène le jeu. Les Américains lui ont abandonné le leadership en Syrie.  
Base de Tartous

            La Russie était déjà implantée en Syrie ; sous Hafez el Assad, le père de Bachar, elle avait dans le port de Tartous une station d’entretien technique pour ses navires. Elle a obtenu, par un accord signé en décembre 2017, pour une durée de 49 ans, que cette base soit élargie et modernisée pour pouvoir abriter simultanément onze navires de guerre dont des navires à propulsion nucléaire. Un autre accord, signé en juillet 2017, lui permettra de disposer d’une seconde base à Hmeimim. La Russie peut ainsi, à juste titre, affirmer que ses militaires se trouvent en République Arabe Syrienne, en toute légalité, pour contribuer à la lutte contre le terrorisme, sur invitation de son gouvernement légitime, celui de Bachar El Assad, qu’elle soutient envers et contre tous.

            Poutine est le maître du jeu, il tient la bride plus ou moins courte, à ses alliés. La Russie évacue Afrin pour que la Turquie puisse en chasser les forces armées kurdes mais elle bombarde Idlib la province rebelle protégée en principe par la Turquie ! La Russie ne permet pas à l’Iran de créer de véritables bases en Syrie et à ses supplétifs chiites de trop s’approcher de la ligne d’armistice israélo-syrienne sur le Golan mais elle autorise l’envoi d’un drone dans l’espace aérien israélien. Elle a fourni à Damas des missiles sol-air SA-5 et SA-17 capables d’atteindre une cible à trois cent kilomètres. C’est sans doute un de ceux-là qui a atteint le F16.  Cette salve de missiles n’a pu être lancée qu’avec l’accord des Russes qui ont, ensuite, laissé les Israéliens bombarder les douze sites irano-syriens alors qu’ils contrôlent complétement l’espace aérien.

            Netanyahou déclare avoir de bonnes relations avec Poutine ; mais bien qu’il se rende à Moscou à plusieurs reprises, qu’il étale, sous les yeux du président russe, des cartes montrant les risques encourus par Israël à ses frontières, Poutine ne veut pas prendre en compte les lignes rouges imposées par Israël pour sa sécurité.  Il veut pouvoir souffler le chaud et le froid, pouvoir lâcher ou serrer la bride à ses alliés selon les circonstances et démontrer ainsi qu’il est le maître du jeu dans la région.

2 commentaires:

Marianne ARNAUD a dit…

Article très intéressant !
L'année 2017 fut incontestablement l'année de toutes les réussites pour Poutine. Si Israël demeure la force militaire incontestable du Moyen-Orient, il lui faudra compter désormais avec l'Iran qui a bien l'intention de poursuivre sa politique d'investissements en Syrie pour retirer les bénéfices de la reconstruction du pays. Quant à Israël il doit être en mesure de protéger sa frontière pour arrêter la fourniture d'armes au Hezbollah via la Syrie et le Liban.
Et les Russes, à n'en pas douter, ont bien l'intention retirer les intérêts bien mérités de leur intervention solitaire ou à peu près, dans larégion.
Il semblerait donc que, malgré le F16 israélien abattu, personne ne veut encore se lancer dans une guerre où, comme d'habitude ce sont les civils qui auront le plus à souffrir.
Cependant en dépit des intentions affichées par les protagonistes, chacun sait bien qu'une guerre peut éclater à tout moment.

Seknadje René a dit…

L exposé de Monsieur Akoun paraît, à la lumière de çe qu on peut savoir, donner
Une vue exacte de la situation ,
On ne sait pas ce que Poutine et Netanyahu se sont dit. Il ont du décidér de se tenir au
Courant Et de demander aux États major de coopérer pour éviter des incidents
Les syriens ne vont pas demander la permission de faire décoller un drone.
Ils l ont fait Et il me semble que les Iraniens pensaient bien que les Israeliens réagiraient
Et créeraient ainsi un gros incident avec les Russes.
En plus, ils ont réussi à disons abattre un avion Israélien reste en altitude pour
Observer le resultat. La réaction Israélienne a été immédiate et 2 heures après
Un nouveau raid Israélien faisait de gros dégâts chez les iraniens. Les Russes n ont pas bougé
Et çela a du etre une grande surprise pour Assad et les Iraniens
Ç est un avertissement de Poutine, grand joueur d échec. Les iraniens
savent qu ils ne doivent pas bouger autrement Poutine laissera Israel s occuper de la
Question .
Pour le moment israel , militairement peut faire face. Il est possible que les
Iraniens veuillent tester leur troupe . De la une guerre possible .