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jeudi 2 février 2017

Une pré-campagne présidentielle par Gérard AKOUN



UNE PRÉ-CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE PLEINE DE REBONDISSEMENTS

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM
            

          Les résultats des primaires qui se sont déroulées ces dernières semaines, au sein des Républicains et du Parti socialiste, pour désigner leurs candidats respectifs à la prochaine élection présidentielle, ont provoqué la surprise. Des candidats, que les sondages donnaient, en bonne position pour être désignés par leurs partisans ou par leurs sympathisants, ont été méchamment éliminés. 



          A droite, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé au profit de François Fillon, à gauche, Montebourg, Manuel Vals, au profit d’un outsider inattendu, Benoit Hamon. Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon n’ayant pas jugé nécessaire de passer par une primaire pour être désignés par leur organisation, on pouvait croire que la liste des prétendants était close.
            Mais les cartes semblent devoir être rebattues, François Fillon qui avait bâti sa campagne sur « la transparence et l’intégrité » et s’était posé en « candidat de l’honnêteté » a buté sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants. Le Canard Enchaîné avait révélé dans un premier temps, que Pénélope Fillon avait touché, en quelques années, 500.000 euros brut d’argent public comme assistante parlementaire de son époux. La somme est choquante. Mais rien d’illégal en cela ; un député peut employer un proche et même le payer, grassement, sur l’allocation qui lui est allouée dans ce but, mais à une condition qu’il puisse prouver que ces émoluments correspondent à un vrai travail.

            Dans le cas de Madame Fillon, il est difficile d’y voir plus que le travail d’une secrétaire occasionnelle. Dans un deuxième temps, hier, de nouvelles révélations du Canard Enchaîné ont évalué l’ensemble des salaires perçus par Madame Fillon, en tant qu’assistante parlementaire et conseillère littéraire à la Revue des deux mondes, et par ses enfants à plus de 900.000 euros bruts. Dans le même temps, François Fillon avait le front de dénoncer l’assistanat supposé des allocataires d’aide sociale.
            Lorsqu’il devient ministre en 2002 et qu’il cède son siège de député à son suppléant Marc Joulaud, ce dernier engage Pénélope Fillon comme assistante parlementaire avec un salaire supérieur à 8.000€. On ne savait pas que le candidat de la transparence et de l’intégrité avait une telle appétence pour l’argent. Ce sont des petits arrangements entre amis, un prêté pour un rendu au frais de l’État, il faut bien dépenser cette allocation !! Ces responsables politiques, on en rencontre à droite comme à gauche, ne se rendent pas compte qu’ils donnent d’eux-mêmes et de la vie politique, une image détestable. Ils vivent dans un monde à part, ils croient bénéficier d’une impunité totale, tant qu’ils ne commettent, à leurs yeux, que des pêchés véniels et qu’ils restent dans les clous. Ils contribuent par leurs agissements à la montée des extrêmes.

            François Fillon, à partir du moment où il devenait le candidat de la droite à l’élection présidentielle, s’attendait à subir des attaques sur tous les fronts, mais il ne pensait pas pouvoir être attaqué sur les emplois accordés à sa femme et à ses enfants. Il n’y était pas préparé. Il s’est embourbé dans des déclarations embarrassées qui se sont retournées contre lui. Il a, d’abord, évoqué « le temps des boules puantes », puis « une opération de calomnie très professionnelle, d’une ampleur sans précédent pour essayer d’éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique ». Hier, après les nouvelles révélations du Canard Enchaîné, François Fillon a dénoncé « un coup d’État institutionnel venu de la gauche, remettant en doute la crédibilité de sa candidature ». La justice est saisie et nous allons attendre ses décisions.
            Le 26 janvier sur TF1, François Fillon avait déclaré « qu’il ne renoncerait à être candidat que s’il était mis en examen ou renvoyé en correctionnelle ». Il est possible que juridiquement, rien ne puisse lui être reproché, mais sur le plan éthique, il est en train de perdre la bataille de l’opinion. Il est descendu, hier, sous la barre des 20% dans les sondages. Ses explications n’ont pas convaincu. Les Français retiendront qu’il leur demandait de se serrer la ceinture, de travailler 39 heures payées 35, d’accepter une baisse des prestations sociales tout en faisant profiter sa famille d’accommodements financiers.


            Il n’est pas certain que François Fillon puisse tenir le choc encore longtemps, ou même remonter la pente. Le soutien dont il bénéficie encore dans son camp, est en train de se fissurer. Chez Les Républicains, ils sont déjà nombreux à penser à leur propre avenir. Beaucoup se demandent s’il existe un plan B, certains réclament la tenue d’un Conseil national pour choisir un nouveau candidat. Personne ne se propose encore pour la succession, mais beaucoup de noms circulent ceux du président du Sénat, Gérard Larcher, de François Baroin, de Xavier Bertrand, de Laurent Wauquiez. Après le renoncement de François Hollande aurons-nous celui de François Fillon ? 

1 commentaire:

Bernard Meyer a dit…

À l'instar de la plupart des journalistes, vous vous faites procureur à charge avant même que la justice ait rendu ses conclusions. Si de tels procédés sont courants dans la sphère politique, pourquoi faire semblant d'oublier Le FN qui n'est pas en reste avec ses déboires au Parlement Européen?
Pourquoi ne pas traiter du cas Macron et du financement de sa campagne?
Deux poids deux mesures dans ce tribunal médiatique qui aura pour conséquence de hisser Marine Le Pen au poste suprême.
Pensant défendre l'équité de la démocratie, vous favorisez la montée de cet extrême-droite pour laquelle les électeurs de droite donneront leurs voix si par malheur Fillon devait être contraint de se retirer.
Et vous en serez responsable!
Cordialement