SOIXANTE-DIX ANS APRÈS
Par Gérard AKOUN, Judaïques FM
Le 27 janvier 1945, l’armée rouge pénétrait dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. C’était il y a 70 ans et depuis ce jour, chaque année, à cette même date, le monde commémore, à travers la libération des camps, la Shoah, l’extermination des Juifs planifiée et exécutée par les nazis et leurs complices. Des hommes, des femmes et des enfants de tout âge furent assassinés parce que juifs. Dans leur folie meurtrière les nazis projetaient de rayer les Juifs de la surface du globe. Six millions sont morts, n’oublions jamais.
Mardi dernier, François Hollande, s’est
rendu le matin, au Mémorial de la Shoah à Paris. Il y a rencontré quelques uns des rares survivants
des camps de la mort, des derniers témoins encore en vie et il a prononcé un
très beau discours dans lequel il a rappelé
ce que fut «la solution finale». Il a
remercié ces hommes, ces femmes qui parcourent les villes et les écoles de
France pour dire, pour témoigner pour raconter, qui s’infligent la douleur de
retourner à Auschwitz car a-t-il dit «vous
voulez montrer l’enfer à ceux qui ignorent qu’il a existé sur cette terre et
que vous l’avez connu».
Mais les négationnistes sont de plus en
plus nombreux ; qui pourra encore témoigner quand les derniers
rescapés des camps de la mort, les rares survivants des 76.000 déportés de France auront disparu?
Le président de la république a pris cet engagement auprès de ces derniers
témoins, très âgés aujourd’hui «la
république française n’oubliera jamais et avec les documents, les témoignages
que vous nous laissez, les livres, les textes, les enregistrements et ce lieu, le
Mémorial, qui est le vôtre, alors, nous n’oublierons jamais»
Mais l’antisémitisme renaît. Depuis
1980, la liste des attentats qui ont frappé la communauté juive s’allonge. Le nombre d’actes antisémites a doublé entre 2013
et 2014, le nombre des actions violentes a augmenté de 130%. François Hollande a dit dans son
discours : «pour combattre un
ennemi, il faut d’abord le connaître, le nommer, et il a donné son nom : l’antisémitisme».
Mais il ne suffit pas de dire qu’il a changé de visage, pour le différencier de l’antisémitisme traditionnel qui sévit encore même s’il est en perte de vitesse. Il faut préciser que cet antisémitisme trouve sa justification dans l’islam, plus précisément, dans certains versets du Coran, et qu’il est véhiculé par les islamistes radicaux qui vivent dans nos banlieues. Nous ne sommes pas en guerre, mais nous faisons face à des menaces qui appellent des réponses fortes, des réponses adaptées. Le président de la république en a développé trois : la sécurité, la transmission et la connaissance.
Mais il ne suffit pas de dire qu’il a changé de visage, pour le différencier de l’antisémitisme traditionnel qui sévit encore même s’il est en perte de vitesse. Il faut préciser que cet antisémitisme trouve sa justification dans l’islam, plus précisément, dans certains versets du Coran, et qu’il est véhiculé par les islamistes radicaux qui vivent dans nos banlieues. Nous ne sommes pas en guerre, mais nous faisons face à des menaces qui appellent des réponses fortes, des réponses adaptées. Le président de la république en a développé trois : la sécurité, la transmission et la connaissance.
Trois réponses
La sécurité : au-delà des mesures
de protection nécessaires, déjà prises, a-t-il déclaré, il faut améliorer la
visibilité et l’efficacité des sanctions. Il propose donc de sortir la
répression de la parole raciste et antisémite du droit de la presse pour
l’intégrer au droit pénal général. Est-ce suffisant ? On peut en douter, au
moins pour le court et le moyen
terme. Je ne pense pas que cette modification puisse empêcher un jeune extrémiste de commettre un acte délictueux ou violent à
l’égard de Juifs et a fortiori qu’elle puisse décourager un djihadiste de se
rendre en Syrie
La transmission, la connaissance :
le rôle de l’école est fondamental. «Comment
des élèves ont-ils pu, le neuf janvier
dernier, briser l’unité du recueillement ?»
s’est-il interrogé. Ce n’est pas la faute des enseignants. Les élèves ne puisent
plus seulement leurs connaissances dans l’enseignement scolaire. Les sources
sont nombreuses et variées : internet bien sur, les sites islamiques, les
réseaux sociaux, certaines mosquées, certaines chaines arabes sur lesquelles, grâce aux paraboles qui ornent les balcons de nos
banlieues, on peut capter des prêches incendiaires à l’égard des Juifs et des
croisés. C’est par ces canaux que se diffusent l’extrémisme, les théories du
complot, les falsifications, les mensonges, la haine d’Israël.
François Hollande a insisté sur
l’enseignement de l’histoire de la Shoah,
«qui doit pouvoir être enseignée sans
aucune restriction». C’était nécessaire de le rappeler haut et fort car de
nombreux professeurs, dans certains quartiers difficiles, avaient renoncé.
Peut-être, faut-il trouver de nouvelles méthodes pour l’enseigner à des élèves dont les
parents ou les grands-parents ne sont pas nés en Europe et qui ne se
sentent pas concerné par «ce crime contre l’humanité» par ce
génocide. Des élèves qui ne comprennent pas que cette extermination
systématique de tout un peuple, voulue
par les nazis, est unique dans l’histoire de l’humanité, que la Shoah est
enseignée pour éviter qu’une telle
horreur ne puisse se reproduire pour
aucun autre peuple, et non pour plaire aux Juifs.
François
Hollande a lancé cet appel aux Juifs, il leur a dit «Vous,
français, de confession juive, votre place est ici, chez vous. La France est
votre patrie. Vous lui avez donné votre talent, votre travail, votre courage,
et parfois votre sang. Notre pays ne serait plus la France s’il devait vivre
sans vous, et si le terrorisme vous conduisait à vous éloigner de la terre de
France, de la langue française, de la culture française, de la République
française qui a émancipé les juifs, alors le terrorisme aurait atteint son but.»
4 commentaires:
Bel article monsieur Akoun. Je pense que François Hollande et Manuel Valls sont de bonne foi lorsqu'ils parlent d'éradiquer l'antisémitisme. Mais en ont-ils vraiment les moyens? Il est bien tard aujourd'hui pour contrer ce fléau.
Bien cordialement.
Véronique Allouche
"Eradiquer l'antisémitisme" ? Comme aurait dit ma mère : "Ich muss lachen !"
Des musulmans se sont joints aux antisémites traditionnels, ils ne savent pas que, après les juifs, ce sera leur tour de plier bagages et chercher un asile. Les victimes de la reconquête espagnole ou les pieds-noirs de 5 générations (et plus) sont devenus des réfugiés.
Quand deux juifs en viennent aux invectives et pire a la violence rappelez leur que la division mène a la faiblesse. La faiblesse a auchwitz, auchwitz a la mort par indignité tortures mauvais traitements a outrance. Soyons fort interdisons nous toutes violences.
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