LES BONNES QUESTIONS DU FN SUR
L’EUROPE
Par Jean SMIA
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Il est rituel de dire que le FN
pose les bonnes questions en prônant de mauvaises réponses. Sauf que si ce sont
de bonnes questions, c'est parce qu'elles se posent à une majorité de gens. Incapable de proposer de bonnes réponses à ces vraies questions, la majorité des
politiques en place et des candidats (de quelque bord que ce soit) s'est
contentée d'éluder ou de contourner ces questions par des persiflages et des
allusions au nazisme.
Message électoral
Mieux encore, lors des messages
d'avertissement survenus à l'issu de diverses consultations électorales et
sondages, certains ont affirmé que ce mécontentement provenait du fait que les
orientations de gouvernance n'étaient pas assez appuyées. Prouvant, par ce
discours, qu'ils n'avaient rien compris au message de l'électorat dont le vote
leur affirmait que ça n'allait pas du tout dans le bon sens. Et l'électorat se
devait de mieux le lui faire comprendre, leur message.
Pourquoi cette Europe, telle
qu'elle se comporte, suscite-t-elle autant de défiance et
d'incompréhension ? La première raison vient des
candidats aux élections et des élus eux-mêmes : Lorsqu'ils ne sont pas capables
de proposer une solution ou lorsqu'ils n'ont pas de réponse à un dysfonctionnement,
ils mettent en cause l'Europe. C'est facile et comme bien peu y comprennent
quelque chose, personne ne va vérifier qu'ils mentent.
Il y a une autre raison, c'est
que loin de proposer un projet de société lisible, auquel on adhérerait ou pas,
chaque Européen se sent manipulé par une sorte d’hydre administrative
autogérée, sur laquelle il n'a aucun pouvoir de direction. Les acceptations ou sollicitations d'adhésion de pays à l'Europe
font penser à une pyramide à la Maddof : plus il y a d'adhérents plus il
y aura de cotisants et plus il y a de cotisants, mieux les premiers adhérents
percevront leurs intérêts. Et, lorsqu'il n'y a plus de nouveaux cotisants: ça
s'écroule.
Mutualisation
Les arguments opposés aux
Europhobes sont nuls. Donner comme motivation à la nécessité européenne qu'il
faut faire l'Europe pour faire face aux défis de la mondialisation et que
depuis qu'il y a l'Europe on n'y déclare pas de guerre ne me semble ni fédérateur
ni dynamisant. On ne rallie une dynamique unitaire constructive que sur des
valeurs ou des projets, jamais sur des positions de défense. Il y aurait
cependant bien, des projets fédérateurs : la plupart des pays d'Europe ont
décidé, chacun séparément, de mutualiser les risques communs à la vie de chaque
individu. Ce sont: la santé, le chômage, l'éducation et la vieillesse.
Et chaque pays a ses règlements,
administrations et caisses régissant ces sujets. Et chacun parvient à des
résultats similaires quant à l'efficience finale. Proposer une Europe qui unifie chacun de ces domaines afin de
sécuriser l'avenir de ses enfants est, à mon sens, fédérateur et compréhensible
pour les populations : des caisses plus solides, des statuts privilégiés
supprimés et un nombre de fonctionnaire minoré (donc un coût de fonctionnement
minoré dans chacun de ces domaines). Les gens d'Europe, s'ils
adhéraient à ce type de projet, sauraient pourquoi ils travaillent et pourquoi
ils se sacrifient.
Mais étant donné que ce sont des
fonctionnaires qui gèrent actuellement l'Europe : non seulement, ce n’est pas
par çà qu'ils vont commencer, mais en plus, personne n'aura jamais le pouvoir
de leur faire commencer ce type d'unification.
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