SÉRIEUSE EMBÛCHE POUR NETANYAHOU
Par Jacques BENILLOUCHE
La présidente de la Cour suprême |
C'est un coup dur pour Netanyahou qui a voulu s'appuyer sur le leader du Shass pour contrebalancer les extrémistes de droite et donner un sens social à sa politique. Dans cette affaire le sort de Dehry importe peu. Il s’agit de savoir comment va réagir le premier ministre, s’il va respecter les prescriptions de la Cour suprême ou se mettre hors-la-loi en maintenant Dehry à son poste. Il s’agit d’une décision dramatique pour un premier ministre qui risque de perdre sa majorité puisque les membres du parti Shass ont averti qu'ils pourraient quitter le gouvernement si leur leader était démis de ses fonctions.
Cette
affaire est purement juridique car nombreux sont ceux qui reprouvent la
nomination d’un repris de justice à une si haute fonction, vice-Premier
ministre, ministre de la Santé et ministre de l'Intérieur. Yaakov Margi, ministre
des Affaires sociales, a menacé que si Dehry est disqualifié, «il n'y aura
pas de gouvernement». C'est le point crucial que doit résoudre le premier ministre qui devra trouver une porte de sortie élégante.
Sortie de prison d'Arie Dehry |
Dehry n’est pas un saint homme. En 2000, il avait
été condamné à trois ans de prison pour avoir accepté 155.000 dollars de
pots-de-vin alors qu'il était ministre de l'Intérieur. Il avait purgé 22 mois
de prison et il n'a rejoint la vie publique qu'en 2011. Il a été réélu à la
Knesset en 2013. A la tête du Shass, il a remporté 11 des 120 sièges du
parlement israélien le 1er novembre 2022 faisant de lui le cinquième
plus grand parti.
Un bras de fer va s’engager entre Dehry et
Netanyahou car le chef du Shass refuse de démissionner et préfère que le premier
ministre le licencie. C’est aussi un
bras de fer avec la Cour Suprême, qui ne dit que le droit et rien que le droit,
et qui pourrait voir sa sentence ignorée par le gouvernement. La procureur
général Gali Baharav-Miara s’est clairement opposée à la nomination de Dehry. En fait, tout le système judiciaire israélien est en jeu.
La nouvelle loi que la majorité envisage de
voter pourrait régler cette question car une «clause dérogatoire»
permettra aux députés de rejeter toute décision de la Cour suprême par une
simple majorité de 61 députés. On se demande donc quel intérêt il y aurait à maintenir
en fonction cette juridiction.
Le ministre de la justice, Yariv Levin a estimé que
la décision de la Cour était «absurde» et a déploré qu’elle «ait
choisi de ne pas respecter le choix du peuple». En écho, le chef de
l’opposition, Yaïr Lapid, a affirmé que si «Dehry n’est pas limogé, le
gouvernement sera hors la loi, et un gouvernement qui ne respecte pas la loi
est un gouvernement illégal».
Le premier ministre devra résoudre rapidement ce défi qui est la
première embûche sérieuse de son gouvernement qui tient aujourd’hui à un fil,
le Shass. La solution envisagée serait de nommer Dehry à la présidence de la Knesset qui ne lui est pas interdite.
1 commentaire:
Si je ne me trompe pas, le ddernier miistre de la droixte qui ait demissionner fut Menahem Begin, et non par une decision judiciaire mais par une lassitude enchaine a laa disparition de son epouse.
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