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mardi 26 juillet 2022

Où l'on reparle de la solution à deux Etats par Albert NACCACHE

 

OÙ L’ON REPARLE DE LA SOLUTION À DEUX ÉTATS

Chronique d’un papy flingueur Albert NACCACHE


Arrivée de Joe Biden

          C’est à l’occasion du voyage du président américain dans la région que ce sujet revient à la surface. Que faut-il penser de cette solution que beaucoup préconisent, souvent sans trop y croire ?

L’affiche de Shalom Archav

Malgré l’opposition de la droite, la municipalité de Tel Aviv a approuvé l’affichage d’une bannière du mouvement Shalom Archav arborant un drapeau palestinien à côté d’un drapeau israélien. La bannière de La Paix Maintenant souhaite la bienvenue au président américain et proclame son soutien à la solution à deux États. «Président Biden, bienvenue dans les deux États que nous aimons le plus. C’est votre heure pour agir avec les deux leaders pour transformer la vision en réalité».





L’association a expliqué son action. «Cette affiche est un rappel au président, qui est un fervent soutien des deux États, que l’État palestinien est d’abord et avant tout notre intérêt, à nous les Israéliens, et qu’il n’y aura pas de futur dans notre région sans la paix avec nos voisins palestiniens. Maintenant que Lapid s’est entretenu avec Abou Mazen, la prochaine étape est d’ouvrir des négociations ».

La France aussi

Des représentants de la diplomatie française ont effectué jeudi 7 juillet un déplacement à Ramallah pour préparer une visite à Paris de Mahmoud Abbas. La rencontre s’est déroulée en présence de la directrice du département Moyen-Orient au ministère français des Affaires étrangères, Anne Gijon et du Consul général de France à Jérusalem, René Troccaz. Anne Gijon a rappelé «la position ferme de la France sur la solution à deux États, la seule solution qui permettra un règlement juste et durable du conflit palestino-israélien, dans le cadre du droit international et des normes internationalement reconnues».

Mais parmi les défenseurs de cette solution, beaucoup considèrent que la multiplication des implantations est le principal obstacle à la création de l’État palestinien. Cela semble une évidence pour beaucoup, Il faut pourtant se méfier des apparences.

Les apparences trompeuses des colonies israéliennes

Shaul Arieli

         Noah Eve-Kaïtz présente l’étude de l’expert israélien Shaul Arieli. Shaul Arieli est un ancien colonel de l’armée israélienne. Il a ensuite dirigé l’administration de l’accord intérimaire en Cisjordanie et l’administration de l’accord sur le statut permanent entre 1997 et 1999. Shaul Arieli s’est imposé comme un des experts israéliens les plus qualifié du conflit israélo-palestinien, et plus particulièrement sur la question du tracé de la future frontière israélo-palestinienne. Militant pour la paix, il a également été l’un des principaux artisans de l’Accord de Genève, un plan de paix alternatif conclu par les anciens partenaires des négociations de Taba (janvier 2001) pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Son étude Deceptive Appearances. Do the Jewish Settlements in the West Bank Negate the Feasibility of the Two-State Solution ? (Apparences trompeuses. Les colonies juives en Cisjordanie nient-elles la faisabilité de la solution à deux États ?) est téléchargeable depuis www.shaularieli.com.

Implantation

«Dans les apparences trompeuses, une étude approfondie et détaillée sur les colonies israéliennes en Cisjordanie, l’expert israélien Shaul Arieli réfute l’affirmation selon laquelle le vaste réseau de colonies de Cisjordanie annule la faisabilité de la résolution du conflit israélo-palestinien sur base du principe de deux États pour deux peuples….à la fin de l’année 2020, les caractéristiques principales des 110 colonies israéliennes sont les suivantes : 75 % des colonies ont un caractère communautaire et urbain et abritent 95,3 % des résidents juifs de Cisjordanie. Plus d’un tiers des Israéliens vivant en Cisjordanie sont des Juifs ultra-orthodoxes, plus d’un tiers sont nationalistes-religieux et le reste est laïc. Deux tiers des colons israéliens se sont installés en Cisjordanie principalement pour améliorer leur qualité de vie et un tiers pour des raisons confessionnelles ou idéologiques. …L’originalité de l’étude de Shaul Arieli réside dans sa démonstration : les colonies en expansion ainsi que les avant-postes et les fermes illégales n’ont pas modifié de manière irréversible la situation démographique en Cisjordanie et n’empêchent pas la mise en œuvre d’une solution à deux États fondée sur la formule «les frontières de 1967 avec de petits échanges de territoires»… cette étude inclut une suggestion de frontière optimale entre Israël et la Palestine basée sur des échanges de terres sur une échelle de 4%, tout en laissant sous souveraineté israélienne quelque 80% des Israéliens qui vivent dans les blocs de colonies le long de la Ligne verte…l’opposition à un retrait est motivée non seulement par des facteurs idéologiques, mais aussi par des considérations plus concrètes, telles que la distance par rapport au lieu de travail, le désir de rester dans une communauté existante, et la résistance au changement à un âge avancé. Par conséquent, le plus grand défi auquel sont confrontées les deux parties ne se situe pas dans la dimension spatiale et physique – puisqu’il est encore possible de parvenir à une solution à deux Etats sur la base des paramètres de négociations d’Annapolis en 2007 – mais plutôt dans la dimension politique. À cet égard, les conditions requises comprennent la volonté du gouvernement israélien de réadopter la solution à deux Etats, et la capacité des Palestiniens à présenter un seul organe légitime et faisant autorité pour poursuivre les négociations et signer un accord permanent». [1]

Mais c’est là que le bât blesse

La division palestinienne Hamas-Fatah est aujourd’hui le premier obstacle à la création de l’État palestinien. Le soutien par la population palestinienne au concept de la solution à deux États s'élève à 28% et l'opposition à 69%. 75% de la population palestinienne de Cisjordanie exige la démission de Mahmoud Abbas qui est le seul l’interlocuteur officiel. Il est perçu comme un autocrate corrompu au même titre que les dirigeants du Hamas.

Refus de l’État juif et mythe de la résistance

La raison essentielle de l’échec palestinien est le refus par toutes les organisations palestiniennes de reconnaitre l’État juif. Le Hamas, le Jihad islamique, le FPLP et même le Fatah qui est le parti de Mahmoud Abbas, refusent le partage et défendent toujours le concept de la Palestine du fleuve à la mer. Ils rêvent tous de détruire l’État d’Israël et s’imaginent déjà vainqueurs.

Haniyeh

Le chef du bureau politique du Hamas Haniyeh a déclaré : «Nous vivons une étape de victoires et de transformations stratégiques, et Gaza se prépare pour une bataille stratégique avec l’occupation. Les normalisateurs et ceux qui ont trahi la cause voient Al-Aqsa de loin … Nous verrons Al-Aqsa bientôt, car aujourd’hui nous sommes à l’ère des victoires et des transformations opérées par notre peuple et notre résistance». Haniyeh a poursuivi en disant «Non à la réinstallation, ni au déplacement, et le droit au retour est sacré, et c’est un droit exceptionnel comme Jérusalem, en raison de la nature du conflit avec l’ennemi». Haniyeh a renouvelé l’adhésion de son mouvement à toutes les formes de résistance, notamment la résistance armée». [2] On ne peut que constater avec Khaled Abu Toameh, journaliste au Gatestone Institute, que les Palestiniens répètent les mêmes erreurs.

Les ministres arabes des Affaires étrangères lors d'une réunion de la Ligue arabe au Caire, en Égypte, le 4 mars 2020

     Selon les Arabes, «les Palestiniens Répètent les mêmes erreurs. Les grands perdants sont à nouveau les Palestiniens - qui voient rapidement s'évaporer la sympathie d'un nombre croissant d'Arabes. Plusieurs factions palestiniennes ont exhorté les représentants palestiniens à quitter la Ligue arabe pour protester contre le refus des pays arabes de condamner la normalisation avec Israël., les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont refusé d'approuver un projet de résolution condamnant la décision des Emirats arabes unis de faire la paix avec Israël. L'écrivain irakien Farouk Youssef estime lui, que le problème des Palestiniens est que leurs dirigeants n'ont jamais voulu d'un État : Ils ont échoué à établir leur État parce qu'ils n'en voulaient pas. Je parle surtout de ces dirigeants politiques qui vont ici et là répétant toujours les mêmes slogans révolutionnaires. Un État palestinien sera un fardeau pour ces palestiniens-là, car il les empêcherait de se remplir les poches. Les Palestiniens doivent prendre conscience que les gens sont fatigués. L'Autorité Palestinienne n'est plus à même de représenter le peuple palestinien». [3]  

«Les dirigeants palestiniens ont superbement ignoré les messages et conseils de leurs frères arabes. Les dirigeants palestiniens de Cisjordanie et le Hamas qui règne dans la bande de Gaza n'aiment pas qu'on leur rappelle leurs erreurs. Et ils n'acceptent aucun conseil, même quand il vient d'États arabes qui ont versé des milliards de dollars dans leurs caisses. Les plus grands perdants, bien sûr, sont à nouveau les Palestiniens - qui voient rapidement s'éloigner la sympathie d'un nombre croissant d'Arabes. Au train où vont les choses, les Palestiniens pourraient découvrir un beau matin qu'ils n'ont plus un seul ami au sein du monde arabe». [4]

Car les Accords d’Abraham ont toujours le vent en poupe

Biden - Ben Salman

        Le président américain Joe Biden a réaffirmé l’engagement «inébranlable» des Etats-Unis à son allié et a insisté sur l’importance de «l’intégration d’Israël» dans la région. Il est le premier président américain à effectuer en direct la liaison aérienne de Tel Aviv à Jeddah et a qualifié ce vol de «petit symbole de relations prometteuses et d’étapes vers la normalisation entre Israël et le monde arabe».

[1] Noah Eve-Kaïtz Regards n° 1087 Revue du Centre communautaire laïc juif CCLJ belge 04/07/2022

[2] Publié par Jean-Pierre 27 juin 2022 Hamas, Palestine

[3] Al-Arabiya, 19 septembre 2020

[4] Par Khaled Abu Toameh Gatestone Institute 1er octobre 2020

5 commentaires:

Georges Kabi a dit…

Rien a ajouter, tout est dit.

Anonyme a dit…

Jérusalem restera un problème épineux pour ne pas dire insurmontable

Anonyme a dit…

إسرائيل فلسطين.. فلسطين إسرائل وقضيّة الأرض..هل يمكن بعد هذه السنوات الطويلة من التنازع على الأرض تأسيسن دولة فلسطينية ودولة إسرائلية على نفس الأرض المتنازع عليها؟؟ واقع لا يمكن الهروب منه لأن الجميع، الغرب والعالم العربي كل منهما ملّ هذه الحرب التي لا تنتهي.. حرب تقرع طبولها و تسكت على الهزيمة.. هزيمة الطرف الفلسطيني الذي لايمل رؤساء الأحزاب في فلسطين رفع نفس الشعارات.. شعارات الحماس و الفتح المبيــــن والمنظمات التي بدم الشعب تستهين وتدغدغ حلمه حتى الموت..الشعب الذي يموت منذ سنوات في أجل تحقيق حلم رؤساء الأحزاب... بينما يعيش رؤساء الأحزاب الدعة يتصرفون في الأموال الطائلة يتمتعون بها ..أما فلسطين الأرض ـ الأرض بالنسبة لهم ـ أصبحت مجرد شعار يرفعونه يبتزون به عاطفة الشعب المنهك ومن ورائه العرب .. في هذه الظروف التي لم تتحلحل ولكنها تتأزم نتيجة مواقف رؤساء الأحزاب في فلسطين.. وقد ـ أتى الكاتب الصحفي ألبرت نقاش على كل الإشكالات والملابسات ـ نجد أن موقف الرئيبس الأمركي جو بايدن بتأسيس دولة إسرائلية و دولة فلسطينية على نفس الأرض حل منطيقي لإنهاء النزاع الإسرائيلي الفلسطيني ، حل ينهي تدخل الدول الأخرى في قضية لاتعني إلاالطرف الإسرائيلي والطرف الفلسطيني .. لكن الحمار المتعنت يقف في العقبة لا يريد أن يتقدم وقد يزداد تعنته وتطول وقفته.. الطرف الفلسطيني مازال يردّد نفس الشعارات الممجوجة التي يحرّك بها أمال الشعب الفلسطيني وسواكن العرب.. القضية تبدو معقدة..

Naccache Albert a dit…

Traduction de l'opinion en langue arabe
Israël Palestine. Palestine Israël et la question de la terre. Est-il possible après ces longues années de conflit pour la terre d'établir un État palestinien et un État israélien sur la même terre contestée ? Une réalité à laquelle on ne peut échapper car tout le monde, l'Occident et le monde arabe sont tous les deux fatigués de cette guerre sans fin. Une guerre qui bat ses tambours et fait taire la défaite. La défaite du parti palestinien, qui ne se lasse pas, des chefs des partis en Palestine brandissant les mêmes slogans. Les slogans du Hamas et la claire conquête et les organisations qui dans le sang du peuple rabaisse et caresse leur rêve à mort. Les gens qui meurent depuis des années pour réaliser le rêve des chefs des partis... tandis que les chefs des partis vivent et disposent de l'énorme argent dont ils jouissent... Quant à la Palestine, la terre - la terre pour eux - est devenue juste un slogan qu'ils instrumentalisent aux dépens du peuple épuisé et des Arabes derrière lui. Dans ces circonstances qui ne se sont pas résolues, mais qui sont exacerbées du fait des prises de position des chefs des partis en Palestine. … Nous constatons que la position du président américain Joe Biden d'établir un État israélien et un État palestinien sur la même terre, une solution logique pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, une solution qui met fin au l'ingérence d'autres pays dans une question qui ne concerne que la partie israélienne et la partie palestinienne. Mais l'âne obstiné s’arrête devant l'obstacle, ne veut pas avancer et peut devenir de plus en plus intransigeant. La partie palestinienne répète les mêmes slogans répréhensibles avec lesquels elle attise les espoirs du peuple palestinien et des opinions arabes. La question semble compliquée.

Ingrid Israël-Anderhuber a dit…

À la personne qui a écrit en arabe, et a été traduite gracieusement par A.N. :

Vous dites : «Nous constatons que la position du président américain Joe Biden d'établir un État israélien et un État palestinien sur la même terre, une solution logique pour METTRE FIN au conflit israélo-palestinien, une solution qui MET FIN à l'ingérence d'autres pays dans une question qui ne concerne que la partie israélienne et la partie palestinienne.» 

Vous pensez vraiment que cette solution (où est sa logique ?!) mettra fin à la guerre ? Quand RIEN n’a de fin avec les revendications des Palestiniens et aussi de tous ceux qui s’ingèrent dans cette question de deux états. En effet, on a déjà vu ça avec le retrait d’Israël de la bande de Gaza : Les Palestiniens avec le monde entier avaient promis la paix à Israël en contrepartie de la bande de Gaza mais ça n’a rien donné sauf encore et toujours la guerre… Les Palestiniens ont voulu le petit doigt, ce qu’ils ont eu de la part d’Israël, mais ils veulent maintenant toute la main. Et, comme on le sait, après la main c’est le bras et ensuite on avale tout cru le reste…
Dans le projet de Dieu, il n’a jamais été question de couper la terre d’Israël en deux pour en faire deux états : un palestinien avec le dieu de l’islam et un israélien avec, en principe, le Dieu de la Bible. Lisez la Bible, vous verrez...
Le problème de ce conflit sans fin est d’ordre spirituel donc il ne pourra JAMAIS se résoudra de manière humaine, ce qui signifie que toute solution ne sera qu’un leurre et qu’au final c’est Israël qui en fera, encore une fois, les frais...