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lundi 25 juillet 2022

L'Algérie joue l'entremetteuse entre Fatah et Hamas

 


L’ALGÉRIE JOUE L’ENTREMETTEUSE ENTRE FATAH ET HAMAS


Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps


          L’Algérie, qui a toujours été très discrète en politique internationale, a décidé d’entrer dans le jeu politique au Moyen-Orient en s’entremettant entre le Hamas et le Fatah. Elle veut combler le champ libre laissé par la Turquie en invitant, à l’occasion des festivités des 60 ans de son indépendance du 5 juillet 1962, les dirigeants palestiniens Mahmoud Abbas et Ismaël Haniyeh. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune est un nouveau venu dans cet espace politique car il s’agit de la première fois qu’une telle réunion a lieu en Algérie. D’ailleurs les Algériens ne manquent pas de classer cette rencontre d’historique car ils veulent favoriser la réconciliation palestinienne.


Arrivée d'Abbas en Algérie


D’autres avant eux, les Égyptiens en particulier, ont essayé d’obtenir la réunification du mouvement palestinien, en vain. On ne voit pas les arguments nouveaux de l’Algérie qui permettraient de croire à une avancée concrète. Il ne suffit pas que Mahmoud Abbas serre simultanément la main d’Abdelmadjid Tebboune et d’Ismail Haniyeh pour imaginer que les positions vont se rapprocher.

Depuis la prise du pouvoir du Hamas à Gaza en 2007, les «frères» palestiniens ne se sont jamais retrouvés à la même table ensemble. Le chef palestinien des services de renseignement, Majeed Faraj, faisait partie de la délégation. La délégation du Hamas comprenait Khalil Al-Hayya, chef du bureau des relations arabo-islamiques du mouvement, Sami Abu Zuhri, membre du bureau des relations, et Mohamed Othman, représentant du mouvement en Algérie. L'Algérie, qui entretient de bonnes relations avec les deux parties, rêve d’être à l’origine d’une réconciliation Fatah-Hamas mais c’est méconnaitre l’histoire palestinienne jalonnée de tentatives stériles et de querelles sanglantes.

Réunion de la Ligue Arabe


En fait, pour Abdelmadjid Tebboune, il s’agit d’une première initiative avant une conférence nationale préparant un sommet de la Ligue arabe que l’Algérie va accueillir en novembre. Faire revivre une institution arabe dans le coma est un défi depuis les Accords d’Abraham car de nombreux pays arabes ont renoué avec Israël. La Ligue arabe n’a plus sa fonction première de contrer Israël. Les temps sont révolus. L’Algérie vit dans une autre époque et fait preuve de beaucoup d’activisme en utilisant une dialectique périmée. De son côté, Mahmoud Abbas a trouvé le geste pour se faire mousser auprès de ses hôtes. Une rue de Ramallah portera dorénavant le nom «Algérie».

L'Algérie, qui demeure un des premiers et meilleurs soutiens à la cause palestinienne, a multiplié ses efforts et actions en faveur du peuple palestinien en lançant plusieurs appels à la communauté internationale notamment à l'ONU. Abdelmadjid Tebboune a adressé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans laquelle il a appelé la communauté internationale à «agir urgemment afin d'assurer la protection nécessaire aux civils palestiniens et à leurs lieux saints conformément au droit international. Les attaques commises par les forces d'occupation contre la sacralité de la mosquée Al-Aqsa et la violence qu'elles exercent sur les fidèles sans défense rappellent une nouvelle fois les violations systématiques des droits de l'Homme et des libertés fondamentales». 

Mais en ce qui concerne l’aide financière, l’Algérie est très loin derrière les États-Unis et l'Union européenne. Parler ne coûte effectivement rien. En haussant le ton, l’Algérie croit pouvoir faire oublier que son voisin du Maghreb entretient des relations amicales avec Israël et créer la zizanie entre les Palestiniens et le Maroc.

1 commentaire:

Hamdellah ABRAZ a dit…

Le pouvoir en Algérie veut s'accrocher à "l'extérieur" . ..L'opération "scoop" de faire réunir les frères ennemis, arabo-palestiniens Annyeh et Abbas est destinée davantage à la consommation interne . Car, parmi les pays et gens sérieux à l'extérieur, qui va croire à la sincérité du pouvoir en Algérie, quand il y a dans ses PRISONS quelques 300 DÉTENUS POLITIQUES...Le pouvoir traîne une situation de non légitimité,...Sa représentativité à travers les dernières élections, constitution, présidentielle, législatives, les locales..n'a pas drainé grand-monde, moins de 10 % de participation, du jamais vu depuis 1962.