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lundi 25 juillet 2022

L'âme des peuples par Daniel HOROWITZ

 

L’ÂME DES PEUPLES


Par Daniel HOROWITZ

Quartier juif d'Anvers


          Bien que né en Suisse à la suite des aléas de la Seconde Guerre Mondiale, ma jeunesse et l’essentiel de ma vie adulte se sont déroulés en Belgique dans la bonne ville flamande d’Anvers. Mes parents étaient polonais mais s’exprimaient en yiddish. J’ai été scolarisé en néerlandais mais la communauté juive était d’expression française. Je ne me suis jamais identifié comme Suisse, Polonais ou Flamand, mais comme Juif. Il n’empêche que je me considérais comme citoyen belge à part entière, et ne voyais aucune incompatibilité entre cela et mon appartenance au peuple juif.


Anvers joue l'Hatikva pour le président Rivlin

Il y avait parmi la population belge un antijudaïsme endémique, mais l’État n’était pas antisémite, et était même plutôt bienveillant envers la communauté juive. Celle-ci en tous cas était reconnaissante de vivre dans un État de droit tout en constituant un peuple dans le peuple. Il n’est en effet pas anodin de relever que les cérémonies officielles des institutions juives d’Anvers se clôturaient non seulement par l’hymne national belge, mais aussi par l’hymne national israélien.

L’école juive que je fréquentais appliquait le programme d’État avec rigueur, mais nous avions en plus de cela des cours d’hébreu, de judaïsme et de sionisme. Mais personne ne trouvait anormal que l’on nous enseigne aussi que nos ancêtres étaient Gaulois.  Nous étions même plutôt fiers d’apprendre que Jules César considérait que «de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves» [1].

Au fur et à mesure de la construction de l’Europe je trouvais qu’en plus d’être juif, il était légitime que je m’identifie également comme Européen. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la philosophe politique Hannah Arendt elle-même avait promu l’idée d’une nation juive à intégrer au sein d’une future Europe Fédérale qu’elle appelait de ses vœux. Elle pensait qu’après la guerre «les Juifs devraient y être reconnus en tant que nation, et représentés en tant que tels au Parlement européen» [2].

Hannah Arendt


Je savais pour ma part que l’Europe n’était pas une nation, mais j’étais en faveur d’une intégration des peuples qui la constituaient, qui finiraient par former une entité qui s’appellerait les «États-Unis d’Europe», à l’image des États-Unis d’Amérique. En plus des avantages économiques d’un tel projet, je pensais que l’interdépendance de peuples qui s’étaient combattus pendant si longtemps rendrait désormais la guerre impensable.

Je considérais les eurosceptiques comme réactionnaires et archaïques, et j’ai été choqué le jour où les Britanniques sont sortis de l’Union Européenne. J’y voyais un craquement dans cette Europe pacifiée et prospère. J’estimais qu’une Europe politique était compatible avec des particularismes régionaux, et qu’il n’y avait pas de mal à ce que les nations du vieux continent cèdent une part de souveraineté à un pouvoir central. Je pensais que cela correspondait au bien commun.

Mais après avoir émigré en Israël, ma perspective concernant l’Europe a changé.  Quand j’ai pris conscience qu’en Israël ma nouvelle citoyenneté et mon identité se confondaient, j’ai compris du même coup ceux qui voient dans l’Union Européenne un piège pour l’âme des peuples.

Par association d’idées j’espérais que le jour arriverait où Israël aurait des relations apaisées avec ses voisins du monde arabo-musulman, mais pas au point de se fondre en une entité supranationale qui s’appellerait les ««États-Unis du Moyen-Orient». J’ai le sentiment que les peuples peuvent vivre en bonne entente, les uns à côté des autres, mais qu’ils n’ont pas vocation à vivre les uns avec les autres.

[1] « Guerre des Gaules », Jules César

[2] « Hannah Arendt.  Ecrits juifs » Fayard, 2011.

2 commentaires:

Georges Kabi a dit…

Avec vos conclusions, je pense qu'adolescent vous etiez a l'Hanoar Hatzioni.

Ingrid Israël-Anderhuber a dit…

À Daniel Horowitz. S’il est vrai que les hommes, A CAUSE du péché originel et ensuite de leurs propres péchés, vivent d’une certaine façon non pas les uns avec les autres, mais les uns à côté des autres, donc sans jamais être véritablement unis entre eux entièrement de coeur et d’esprit, il n’en est cependant pas ainsi pour ceux qui croient en Dieu, Dieu de la Bible, et qui s’appliquent à faire sa volonté.
En effet ceux-ci vivent les uns AVEC les autres étant UNIS entre eux, déjà sur cette terre, comme Jésus nous l’a fait connaître dans sa prière dite sacerdotale faite au Père avant sa mort, à savoir : «Ce n'est pas seulement pour eux (ses apôtres et disciples de l’époque) que je te prie ; c'est aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à leur témoignage (dont ceux écrits dans les Evangiles etc.). Je te demande qu'ils soient TOUS UN. Comme toi, Père, tu es en moi et comme moi je suis en toi, qu'ils soient UN EN NOUS (…) Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient UN, comme toi et moi nous sommes UN, moi en eux et toi en moi. Qu'ils soient parfaitement UN (…) Père, mon désir est que ceux que tu m'as donnés soient avec moi là où je serai et qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la création du monde. Père, toi qui es juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu, et ceux-ci ont compris que c'est toi qui m'as envoyé….» (Bible, Evangile selon Jean 17, 20-26)

Ce qui aura pour résultat final et visible, dans l’éternité et pour l’éternité, ce qu’Apocalypse nous révèle par la vision du Ciel que Jésus, ressuscité et glorifié, a communiquée à Jean (Yohanan), à savoir :

- (Ça se passe au Ciel) «Lorsqu'Il (l’Agneau EGAL Jésus) eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau (…) chantant un cantique nouveau : Oui, tu es digne de recevoir le livre, et d'en briser les sceaux car tu as été mis à mort, immolé, et tu as RACHETE pour Dieu, par ton sang répandu, des hommes de TOUTE tribu (à commencer par Israël), de TOUTE langue, de TOUT peuple, de TOUTES les nations. Tu as fait d'eux UN peuple de rois et de prêtres au service de notre Dieu, et ils régneront sur la terre (pendant le règne messianique de 1000 ans)...» (Apocalypse 5, 8-10)

- (Toujours au Ciel) «Après cela, je vis une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer. C'étaient des gens de TOUTE nation (à commencer par Israël), de TOUTE tribu, de TOUT peuple, de TOUTE langue. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de tuniques blanches et ils avaient à la main des branches de palmiers. Ils proclamaient d'une voix forte : Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le trône, et à l'Agneau (Jésus)...» (Apocalypse 7, 9-10)

CE peuple de Dieu est constitué de TOUS ceux de TOUTES les nations (à commencer par Israël) qui, durant leur voyage TERRESTRE, ont CRU en Jésus et par conséquent ont réglé le problème de leurs péchés selon le protocole DIVIN : par le sang expiateur et purificateur de Jésus, mort à Golgotha pour le pardon de nos péchés, et ressuscité pour notre justification.
Les uns AVEC les autres car UNIS les uns et les autres par le lien de l’Esprit de Dieu et de l’amour de Dieu en Jésus.

C’est cela la finalité de Dieu. C’est ce à quoi Dieu APPELLE TOUS les peuples, à commencer par Israël ; c’est cela la VOCATION de TOUS les peuples, à commencer par Israël, et qui peut se vivre déjà sur la terre, au moyen de la FOI, ce qui fait APPEL au choix de chacun à se soumettre, aujourd'hui déjà et maintenant, à la volonté divine. Question de libre arbitre...