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dimanche 8 mai 2022

Bennett ou le voisin intempestif par Daniel HOROWITZ

 

 BENNETT OU LE VOISIN INTEMPESTIF

Par Daniel HOROWITZ

Bennett à l'unité d'élite Sayeret Matkal


Naftali Bennett fut un combattant d’élite de Tsahal [1], et est aujourd’hui officier de réserve au grade de major. Après son passage à l’armée il a fait carrière dans l’industrie des technologies de pointe et est entré en politique.  Ce patriote au parcours exemplaire a fini par devenir Premier Ministre d’Israël, mais contrairement aux apparences, la vie politique n’est peut-être pas ce qui lui convient le mieux.


Résidence Balfour à Jérusalem


Quand il a été intronisé chef de gouvernement, il s’est avéré que la résidence officielle du Premier Ministre, traditionnellement située à Jérusalem, devait être rénovée et ne serait donc pas disponible dans un premier temps. Mais Bennet a déclaré d’emblée qu’il n’avait de toutes manières pas l’intention de s’y installer, et qu’il continuerait à résider dans sa villa dans la bonne ville de Raanana pour y assumer ses fonctions.

À la suite de la demande de Bennett, le Conseiller Juridique du Gouvernement a fait requalifier sa résidence privée en résidence officielle. La raison invoquée par Bennet était qu’un déménagement de sa famille à Jérusalem serait préjudiciable pour ses enfants et son épouse. À noter qu’il est de notoriété publique [2] que celle-ci rechigne parfois à se conformer aux contraintes liées aux fonctions de son mari. La villa en question et ses abords ont dû subir des transformations radicales, et donc très couteuses, afin d’être compatibles avec les normes de sécurité exigées par les services secrets. Des murs se dressent maintenant en pleine rue, des pylônes surgissent du sol, des projecteurs éclairent les lieux, des caméras enregistrent l’activité, des gardes patrouillent en permanence, et seules les personnes accréditées peuvent accéder au secteur.

Résidence de Bennett à Raanana


Le chamboulement de ce qui était il y a quelque mois seulement une rue paisible dans un quartier résidentiel constitue maintenant une calamité pour le voisinage.  La qualité de vie y a considérablement baissé à la suite des travaux et au bruissement lié aux activités du Premier Ministre. Si cette initiative avait été décrétée au nom de la raison d’État il aurait fallu que les voisins de Bennett prennent leur mal en patience. Mais ce n’est à l’évidence pas le cas : cette décision a été prise par lui et son épouse, à leur seule discrétion et pour leur seule convenance. Leurs voisins [3] ne voient donc pas au nom de quel principe la qualité de vie de la famille Bennet aurait précédence sur la leur.

Bennet est un homme de conviction pour lequel la symbolique de Jérusalem est particulièrement importante. Il est donc étonnant qu’il se soit résolu à recevoir à Raanana des personnalités en visite officielle au lieu que ce soit dans la capitale d’Israël comme il est d’usage. D’après la chaine de télévision Aroutz 13, le coût de la mise à niveau de la villa de Bennett se situerait autour de 45 millions de shekels [4]. Cette dépense aux frais du contribuable semble déraisonnable alors que le mandat de Bennett n’est prévu que pour une durée maximale de deux ans.

L'un des trois murs métalliques fermant les rues menant au domicile du Premier ministre à Ra'anana,


Mais Naftali Bennet est dans la force de l’âge, et nul doute que cet homme ambitieux et courageux serait à même de relever de nouveaux défis si jamais il était emmené à quitter la vie politique.

 

[1]   Armée de défense d’Israël

[2] https://fr.timesofisrael.com/gilat-bennett-et-ses-enfants-en-vacances-la-classe-politique-sinsurge/

[3] https://fr.timesofisrael.com/a-raanana-toujours-pas-de-solution-pour-le-balfour-de-bennett/

[4] https://fr.timesofisrael.com/la-securisation-de-la-residence-de-bennett-aurait-coute-plus-de-45-m-de-shekels/

 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour
Je vous cite : « À noter qu’il est de notoriété publique [2] que celle-ci rechigne parfois à se conformer aux contraintes liées aux fonctions de son mari. »
Je trouve votre explication très simpliste et assez rétrograde. C’est le premier ministre qui a le pouvoir de prendre des décisions politiques et non sa femme…
Cordialement
DdeAM