Alep détruite |
Nous connaissions
Alep pour ses savons ; nous avons assisté, par télévisions interposées à
la destruction d’une partie de la ville par les aviations russes et syriennes. Dans
Alep-Est, la partie de la ville tenue par les rebelles, les hôpitaux, les
écoles, les marchés, considérés sans doute comme des endroits stratégiques, ont
été impitoyablement bombardés. Il fallait terroriser, affamer une population
civile retenue en otage par les défenseurs de la ville, des djihadistes le plus
souvent. Nous savons comment cela s’est terminé.
Ghouta détruite |
Il n’y a pas
d’échappatoire pour les rebelles, la population civile de la Ghouta, les
femmes, les enfants, les malades vont continuer à endurer les bombardements,
les attaques chimiques et bientôt l’offensive terrestre qui se prépare. Il n’y
aura pas de trêve ; l’injonction du Conseil de Sécurité, une trêve de
trente jours consécutifs, obtenue avec l’accord des Russes pour distribuer des
aides alimentaires et évacuer les blessés les plus graves, restera sans effet. Les Russes avaient décrété une pause des
combats de cinq heures par jour, «un
cessez le feu à temps partiel» comme l’avait dénommé notre ministre
des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian mais les Syriens ne l’ont pas
respecté. Bachar Al Assad n’obéit plus à
son parrain.
Conseil de Sécurité de l'ONU |
Le président
Macron a exprimé, lundi, «sa
vive préoccupation sur la poursuite des attaques contre les civils et les
hôpitaux dans la Ghouta orientale par le régime syrien». Jean-Yves Le
Drian, le ministre des affaires étrangères en visite à Moscou pour discuter de
la mise en œuvre de la résolution 2401, celle qui a été votée à l’unanimité par
le Conseil de Sécurité, n’a pas obtenu des Russes qu’ils imposent la
reconnaissance publique de ce texte au régime syrien. Le président Macron a
appelé le président Erdogan à arrêter les combats à Afrin, «il a souligné que la trêve
humanitaire s’appliquait à l’ensemble du territoire syrien y compris à Afrin et
devait être mise en œuvre partout et par tous sans délai». Monsieur
Erdogan avait affirmé dimanche qu’il n’y aurait pas de trêve dans l’enclave
d’Afrin «jusqu’à ce que le
dernier terroriste soit éliminé». Emmanuel Macron a rappelé que «la vigilance de la France
sur l’accès humanitaire et sur les armes chimiques serait totale et permanente».
Ce ne sont là que des mots qui ne
réussissent pas à masquer notre impuissance. Les lignes rouges, par exemple, à
propos de l’utilisation d’armes chimiques, ne restent crédibles que si leur
franchissement est suivi de représailles ! Encore faut-il pour se faire,
apporter la preuve irréfutable de leur utilisation, ce qui, très souvent, n’est
pas possible.
Je ne suis pas
persuadé que les admonestations du président Macron puissent être suivies
d’effet. Les marges de manœuvre de la France comme celles de l’Union Européenne
sont très faibles face à la Russie qui est à la fois pompier et pyromane et
même face à la Turquie dont l’Europe a besoin pour réguler l’arrivée des migrants.
Serguei Lavrov, le ministre russe
des affaires étrangères a déclaré «le cessez le feu débutera lorsque tous les belligérants du conflit se
mettront d’accord sur la manière dont il doit être mis en œuvre, pour s’assurer
que la cessation des hostilités est totale et concerne toute la Syrie». Il
faudra donc patienter, Bachar Al Assad pourra
ainsi continuer son œuvre de mort en toute impunité et la France pourra,
encore, rester vigilante.
2 commentaires:
"Bachar Al Assad pourra continuer son oeuvre de mort ..."
Autrement dit : Bachar continue à faire la guerre jusqu'à la reddition complète de ses ennemis. Et la guerre c'est moche.
Pour mémoire, nos libérateurs anglo-américains de 1944 ont fait 13632 tués civils rien que dans les trois départements de basse-Normandie.
N'était-ce pas la même stratégie que celle de Bachar ?
@marianne Arnaud
Pour mémoire la France était occupée par l’Allemagne nazie. Les alliés ont alors libéré une France sous le joug de l’ennemi. Bachar El Assad se bat pour défendre son pouvoir dictatorial et n’a cure de ses concitoyens.
La donne n’est pas exactement la même...
Véronique Allouche
Enregistrer un commentaire